Jeunes

Quand la jeunesse entre en mouvement

Au centre de tous les enjeux et bien souvent en première ligne dès qu’une crise éclate, la jeunesse n’a certainement pas dit son dernier mot. Actuellement dans le monde, il y a plus d’un milliard de personnes dans la tranche d’âge comprises entre 18 et 35 ans.
Dans toute l’histoire, c’est le groupe le plus nombreux à faire la transition vers l’âge adulte.
Aujourd’hui où les dangers écologiques, démocratiques et sociaux se font plus urgents que jamais, quel rôle joueront-ils dans les évolutions nécessaires à la société ?

Qu’est-ce qui les fait « bouger » ?

Pas moins de 72 % des 18-24 ans se considèrent comme engagés – dont 17 % « très engagés », contre seulement 55 % des plus 65 ans, selon une étude réalisée par l’institut BVA. Ces résultats viennent relativiser certains propos décrivant les jeunes comme massivement désengagés ou indifférents à ce qui les entoure. Parmi les causes à défendre, on retrouve d’une consultation à l’autre le triptyque liberté-égalité-fraternité. Le réchauffement climatique, la pauvreté, le chômage, les violences, le sort fait aux migrants sont autant de « moteurs » mis en avant par les jeunes français, comme par leurs camarades européens. La participation à des manifestations, à des grèves ou à des occupations a progressé chaque année de 2 points entre 2017 et 2020, pour représenter 19 % des jeunes. Le bénévolat est parmi les plus élevés d’Europe (Crédoc/INJEP, 2016) et en nette hausse ces dernières années (+ 34 % de bénévoles chez les moins de 35 ans entre 2010 et 2016 – France Bénévolat, 2016).

La jeunesse engagée préfère les actions concrètes allant des mobilisations sur le climat à la « consommation engagée », ou en rapport à des situations plus directes et spontanées sur nombre de sujets différents. Quand on examine la proportion de jeunes dans les différentes formes que peut prendre une action collective (pétitions, flashmobs, mouvements s’emparant de nombreux sujets allant de l’avortement aux violences policières en passant par l’apostasie, etc.), on se rend compte que la palette des thèmes est large. Ces actions sont certes éphémères mais fortes car mobilisatrices.

Le numérique : une forme de culture d’organisation ?

Les pratiques des jeunes, quelles qu’elles soient, sont une façon de se construire vers l’âge adulte, et le numérique en fait bien évidemment partie. Elles sont assimilées à des expériences de soi, comme pourraient l’être des activités sportives, musicales et autres, mais aussi à l’appartenance au groupe. D’ailleurs, il est à noter que ces pratiques se diversifient et forment une culture qui est tout sauf uniforme et homogène. Ne serait-ce que par les inégalités d’accès au numérique ainsi que l’apprentissage fait tout au long de leurs jeunes années.

Toutes les études menées ces dernières années démontrent que les usages numériques des jeunes sont massifs et divers. Les plateformes d’entraide et de tchat se multiplient (Discord, WhatsApp, Twitch…); faire partie d’un collectif au travers de différents outils ou applications est devenu possible. L’accès à la connaissance de ces réseaux peut se faire dans la sphère privée comme professionnelle, tout en reconnaissant que chaque outil à sa propre fonction et ne doit pas empiéter d’un côté comme de l’autre. Chacun peut avoir ainsi l’opportunité de s’exprimer, de débattre, de s’organiser. Cette tendance des jeunes à « construire » numériquement s’est d’ailleurs observée au sein de notre fédération FO Com, notamment dans la branche Télécom, ainsi qu’à l’international.

Quelle place pour le syndicalisme ?

Une étude menée par le Cnesco1 interrogeait aussi de jeunes lycéens sur leur volonté de s’engager, à l’âge adulte, dans des syndicats. L’adhésion à un syndicat représentant une forme d’engagement structuré (par opposition à un engagement ponctuel) est relativement peu plébiscitée.

Si les aspirations d’une partie importante de la jeunesse en faveur de l’intérêt commun sont repérables, celles-ci ne se sont pas traduites par un engagement accru dans le syndicalisme. Les formes d’engagement collectif ont donc changé : elles se caractérisent par une relative désinstitutionnalisation, touchant les syndicats mais également les partis politiques mais n’excluant pas la participation à des mobilisations. L’âge ne semble pas expliquer le degré de sympathie à l’égard des syndicats, qui est sensiblement le même chez les jeunes que dans la population générale. L’image du syndicalisme aurait tendance à les éloigner alors qu’ils auraient la possibilité de trouver un essor porteur pour y concrétiser leurs projets ainsi que vivre leurs valeurs.

Cependant, les motifs pour lesquels les jeunes continuent à s’intéresser aux syndicats existent. On note par exemple que le degré de sympathie pour les syndicats est plus élevé chez les jeunes en contrat précaire, qui peuvent notamment être davantage susceptibles d’être demandeurs de plus d’informations à la fois sur leurs droits et sur les moyens de se former. Si le vivier des jeunes au sein des organisations s’est incontestablement amoindri, la diffusion d’une meilleure information sur leur rôle, ainsi qu’une bonne adaptation des méthodes et des techniques de communication pour associer les jeunes à leurs actions, pourraient améliorer sensiblement cette dynamique.

Bien que la crise ait agi comme un accélérateur de la pauvreté, elle pourrait être aussi un catalyseur pour fédérer ces jeunes, cette nouvelle génération avide de « monde commun », d’équité générationnelle et de justice sociale. L’enjeu est à présent de l’encourager à s’exprimer et se fédérer. Le syndicalisme incarné par Force Ouvrière œuvre pour prendre toute sa place dans la présence numérique afin de permettre aux futures générations de renouer avec les liens humains tout en créant des réseaux via les nouvelles technologies pour avancer collectivement et ainsi ouvrir le champ des possibles.

Congé de paternité et de l’accueil de l’enfant : les nouveautés applicables depuis le 1er juillet 2021

conge_paterDepuis le 1er juillet 2021, à la naissance d’un enfant, le père ou le second parent bénéficie désormais d’un congé de paternité et d’accueil de l’enfant de 25 jours (contre 11 jours auparavant) et de 32 jours en cas de naissance multiple (contre 18 jours auparavant). À cette période, s’ajoute également les 3 jours de congé de naissance ce qui porte la durée totale du congé à 28 et à 35 jours.

Autre nouveauté, ce congé est composé d’une partie obligatoire de 4 jours pris directement à la suite du congé de naissance et d’une seconde partie, facultative de 21 jours (ou de 28 jours en cas de naissances multiples), prise dans les 6 mois suivant la naissance contre 4 mois antérieurement. Cette dernière peut être fractionnée en deux périodes d’au moins 5 cinq jours chacune.

Pour FO, l’allongement de la durée du congé paternité permet aux pères et au second parent de mieux appréhender la venue d’un enfant. Il est essentiel pour le bien-être et le développement de l’enfant. C’est pourquoi, il est indispensable qu’il soit pris intégralement.

En 2020, 1 685 postiers ont pris ce congé avec un maintien de l’intégralité de la rémunération. Seulement, 97,2% d’entre eux (100 % en cas de naissances multiples) l’ont pris en intégralité. Il est ouvert à tous les parents, y compris aux couples homosexuels masculins (mesure de l’accord lié à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes signé par FO le 25 juillet 2019).

Pour FO, si l’allongement de ce congé est une bonne chose pour replacer la France dans la moyenne des pays européens, cela reste insuffisant pour réellement atteindre l’égalité femme – homme.

Forum mondial UNI YOUTH du 3 et 4 juin 2021

uni youthPlus de 500 participants de 70 pays, 161 syndicats, la plus grande manifestation d’UNI à ce jour dont 60% de primo-participants s’est ouverte pour deux journées de travaux. Les participants ont échangé sur le plan d’action incluant les stratégies de syndicalisation, les accords mondiaux, les alliances mondiales, la responsabilisation des entreprises et enfin la protection de la négociation collective.

Le premier atelier a rappelé le contexte économique mondial avec des inégalités en hausse, une explosion des profits des entreprises, la stagnation des salaires, etc. Les jeunes ont plébiscité l’idée du renforcement de la négociation collective comme celle de créer une économie équitable. FO Com a rappelé sa participation au Congrès UNI Europa et l’adoption des résolutions en ce sens.

Un volet des débats a permis de discuter d’un monde de paix, de démocratie et de droits humains. Les participants au forum ont témoigné de la forte implication des jeunes dans les actions syndicales de leurs pays, des discriminations ou répressions dont ils sont victimes. Un représentant du bureau des droits de l’homme des Nations Unies a évoqué la situation des droits dans nombres de pays du monde. Les très nombreuses questions sur ce sujet durant ce forum sont révélatrices de la situation des jeunes en matière de droit de l’homme, d’accès au travail, de salaire minimum, de stagiaires, de formation. Un webinaire dédié sera organisé avec les Nations Unies et l’Organisation Internationale du Travail.

Veronica F. Mendez, responsable UNI du secteur égalité des Chances a ensuite développé la recommandation 206 comme la convention 190 de l’OIT. Cette dernière a été ratifiée désormais par quelques pays comme l’Uruguay, les Fidji, la Namibie, l’Argentine, la Somalie et l’Equateur. Cette convention prône la fin de la violence et du harcèlement dans le monde du travail #itcanchangelives. De nombreuses interventions ont rappelé la dure réalité de la vie dans de nombreux pays. Les jeunes militants FO Com entendent maintenir la pression pour obtenir que d’autres pays dont la France s’engagent dans le processus de ratification.

Le Congrès s’est ensuite tourné vers le nouveau monde du travail et les jeunes participants ont insisté sur la capacité des syndicats d’influer sur les politiques gouvernementales, de favoriser des économies durables et inclusives. Certains pays ont cité les inégalités numériques, la nécessité d’une IA éthique mais également de la syndicalisation numérique, du nombre croissant d’adhérents. Nombreuses initiatives ont émaillé les interventions des orateurs avec certains films qui décrivent le rôle des syndicats quand on entre dans le monde du travail.

CDD de plus de 3 mois, apprentis et contrats de professionnalisation bénéficient aussi de l’offre sociale !

CDD de plus de 3 moisDepuis 2013 et grâce à l’action de Force Ouvrière, les postiers en contrat court ( CDD de plus de 3 mois, apprentis et les contrats de professionnalisation) peuvent accéder aux prestations d’action sociale.

Au quotidien, ces postiers bénéficient de l’accès à la restauration collective et au titre-restaurant sous réserve de leur éligibilité.

 Pour se loger, ils ont la possibilité d’avoir des conseils en matière de logement, sont éligibles à l’hébergement temporaires et aux aides à la mobilité, et peuvent être aidés pour accéder à la location d’un logement (aide pour payer la caution : garantie VISALE ou Avance Loca-Pass).

Afin de leur faciliter, à eux aussi, la conciliation de la vie privée/vie professionnelle, ce personnel bénéficie pour leurs enfants à charge de l’Aide à la Parentalité (qui permet d’obtenir des CESU préfinancés par l’employeur en fonction du quotient familial ou d’une prise en charge partielle des factures de garde d’enfants) et de l’Aide à la Périscolarité, prestation couvrant une partie de leurs dépenses liées à la périscolarité pour leurs enfants. Ces enfants de postiers peuvent être aidés pour leurs devoirs par Prof Express, aide gratuite en ligne, particulièrement prisée durant les périodes de confinement.

Durant les vacances, différentes allocations permettent la prise en charge d’une partie des coûts occasionnés par différents séjours (colonies de vacances, classe découverte, séjours en gîtes…). Il est aussi possible d’ouvrir une épargne chèque-vacances d’un mois de maximum 400 € avec un abondement de La Poste, 2 fois par an et d’obtenir une billetterie à prix subventionnés (Coup de Cœur Billetterie et Coup de Cœur Cinéma).

CDD de plus de 3 mois

Pour FO, il est crucial que les offres et prestations soient accessibles à toutes et tous, en tout point du territoire. Encore trop de collègues en contrat court ne connaissent pas leurs droits ! Alors, faites passer l’info !

Toute l’information est à retrouver sur portail malin : https://www.portail-malin.com/ ou au numéro vert : 0 800 000 505

 

Versement de la prime naissance avant l’arrivée de l’enfant

prime naissanceIl est des mécanismes concernant les aides aux familles qui sont des plus logiques. Depuis le 1er avril 2021, la prime naissance sera versée aux futurs parents éligibles avant l’accouchement. Cette évolution est valable pour toutes les grossesses ayant commencer à partir du 1er octobre 2020. Saluons ici cette prise en compte pour les familles d’avoir cette aide financière avant l’arrivée de l’enfant, période où les dépenses pesant sur les familles se font. Cette prime sera désormais versée à partir du 7ème mois de grossesse.

Alors que les familles subissent parfois durement les effets de la crise sanitaire, ce changement systémique est une évidence puisque le pouvoir d’achat des ménages se voit affecté de toute part. FO rappelle que la précarité et l’austérité s’installent et s’accroîent. Elles ne sont pas des normes acceptables. Loin du baby-boom prédit par certains, la France assiste davantage à un baby-krach. Début 2021, l’Insee a rapporté une baisse des naissance de 13% comparé au premier mois de 2020. Les incertitudes économiques liées à la crise ont bousculé les projets en général maturés de parentalité.

Pour connaître les détails liées à la prime naissance : https://www.caf.fr/allocataires/droits-et-prestations/s-informer-sur-les-aides/petite-enfance/la-prime-a-la-naissance-et-la-prime-a-l-adoption