édito

Soyons des résistants !

Durant quatre jours, du 20 au 23 février dernier à Bordeaux, près de 450 délégués du 24ème congrès fédéral national se sont exprimés sur l’activité de la mandature passée et ont adopté des résolutions souvent à l’unanimité. Ces résolutions sont nos feuilles de route pour les quatre années à venir. Avec des résultats sans ambiguïté, notre fédération sort renforcée, ce dont on ne peut que se réjouir, au regard des défis et combats qui nous attendent. Et pour la première fois dans un congrès fédéral, a été bâtie une résolution « développement ». Nous savons tous que ce sujet, nouvelles adhésions et fidélisation de nos adhérents, est le passage obligé pour assurer notre indépendance et bâtir cet indispensable rapport de force à même de faire aboutir nos revendications.

Et des revendications, il y en a ! À commencer par la question salariale. En publiant ses résultats avec un chiffre d’affaire de plus de 44 milliards, Orange se félicite d’avoir atteint ses objectifs dans le cadre du plan stratégique « lead the future » et « remercie ses collaborateurs pour leur confiance et leur détermination ». Dans le même temps, faisant fi des recommandations gouvernementales - s’aligner sur l’inflation - Orange campe sur une augmentation salariale de 3 %, ce qui s’apparente plus à du mépris qu’à de la reconnaissance.

La situation est également tendue à La Poste, où la question du pouvoir d’achat est LA question d’un bon nombre de postiers, question jamais résolue vu le retard depuis tant d’années tant pour les salariés que pour les fonctionnaires avec le gel du point d’indice. Et si l’intéressement versé au titre de 2023 est une bonne nouvelle, il ne répond pas à la problématique, en matière de bas salaires notamment.

Le pouvoir d’achat n’est qu’un exemple, la liste des revendications est longue : emploi, conditions de travail mais aussi égalité professionnelle pour laquelle, ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, nous avons rappelé, entre autres, l’injuste réforme des retraites.

Notre force est donc plus que jamais nécessaire, partout, tout le temps. Ceci est d’autant plus prégnant que le contexte économique est très tendu avec une austérité aujourd’hui affichée sans complexe qui va, plus que jamais, affecter les droits des travailleurs. Dix milliards de moins pour les services publics, en plus des 16 milliards d’économies prévues dans le cadre de la loi de finances 2024 et des 12 milliards inscrits dans le cadre de la réforme des retraites, continuent à saper notre système social républicain. Autant dire qu’au-delà d’être des adhérents et des militants combatifs, il nous faut également être des résistants.

Christine BESSEYRE