Les ravages prévisibles du flex office

La nouvelle génération d’open space sans bureaux attribués permettant aux entreprises de réduire les surfaces et les coûts immobiliers a des conséquences inquiétantes sur les relations de travail. Outre les ratios dictés par la lutte des places, avec la génération d’un stress pour trouver un bureau, premier arrivé, premier servi, la question de la performance collective semble étrangement absente des réflexions sur le flex office.

Que penser de la montée en puissance, dans le même temps, du recours aux messageries instantanées ? De la définition de temps d’échanges au risque d’occulter les discussions informelles créant pourtant de la richesse au sein d’une équipe ? Aux injonctions de silence absolu pour permettre la concentration et la performance ?

En effet, certains boulots ne sont pas passionnants en tant que tels, mais ils ont un intérêt que par le contact humain, la confrontation à la vraie vie dont nous avons tant manqué durant ces derniers mois. La réduction des coûts et des surfaces ne vaut que si le collectif de travail est protégé des détériorations qui viserait sa dissolution, sans exposer les travailleurs à un environnement davantage anxiogène.

Ajoutons à cela l’opposition majoritaire exprimée par les salariés à ce type de formule. La reconnaissance de la dégradation des conditions, d’altération de la concentration et de l’augmentation de certaines pathologies est largement partagée. Le collectif, la communication, les échanges entre collègues, l’organisation, le fonctionnement du service… tout est touché, sans oublier l’isolement du salarié et les risques psychosociaux que cela occasionne. De fait, ces risques étant connus, le salarié préférera ne plus venir et privilégier le télétravail faisant naître un risque de désocialisation et de déshumanisation.

Et à l’heure où la question de l’emploi est centrale dans la relance économique de notre pays, il ne faudrait pas que « nos grands penseurs » aillent, en plus, sur le terrain glissant d’un emploi 100 % télétravaillable = un emploi délocalisable.

Si le temps est à la sur-performance, l’agilité et la flexibilité, FO défendra toujours le droit des salariés à des environnements de travail sécurisés et sécurisants.

FO Com reste vigilant et alerte face aux dérives du flex office. S’il parvient à rétrécir les surfaces, il ne doit pas rétrécir la dimension humaine de l’entreprise.

*Ou encore desk sharing, free seating, bureau dynamique : termes qui désignent l’absence de bureau ou de poste de travail fixe et nominatif de l’ancien monde.