Actus Courrier – Colis

Quand La Poste tient à distance la proximité

proximité« La proximité, c’est le sens même de l’action du Groupe La Poste » nous dit notre entreprise. Et nous n’allons pas la contredire.

Pour FO Com, la proximité, c’est le lien indéfectible et physique du postier de toutes les Branches avec ses usagers qu’on a fini par appeler « clients », allez savoir pourquoi. La proximité, c’est le service rendu avec le sourire et le plaisir de communiquer quotidiennement. La proximité, c’est montrer sa fierté d’appartenir à une entreprise qui tisse les liens sociaux entre les populations.

Pour La Poste, c’est plutôt œuvrer pour les clients au plus près des besoins et de contribuer à l’inclusion sociale et même, nous dit-elle, accélérer la transition écologique pour tous. Là, pour le coup, on ne voit pas tellement le rapport entre la proximité et l’écologie. Mais bon… Visiblement, nous n’avons pas la même vision de cette fameuse proximité.

Le Larousse nous apporte une définition simple et officielle de ce terme : « Situation de quelqu’un, de quelque chose qui se trouve à peu de distance de quelqu’un, de quelque chose d’autre, d’un lieu ». On peut donc dire que là, La Poste est hors sol : Elle réduit drastiquement l’effectif des postiers et bientôt, supprimera la distribution quotidienne du courrier ; elle ferme des centaines de bureaux à travers la France, elle met en place des plateformes téléphoniques qui horripilent les clients ; elle développe des applications pour consommer, obtenir, comprendre, râler ; elle conçoit des véhicules autonomes pour livrer les colis. Pire ! Elle s’éloigne de plus en plus de ses salariés !

En revanche, La Poste est très proche de ses idées. Celles où l’économie et la productivité tiennent le rôle principal en reléguant le « vrai » service public au statut ingrat de figurant.

Bonus EAP- Surperformance, super-prime ? supercherie !

La Poste met en place un « bonus » pour les Équipes Autonomes Performantes. Mais ne nous leurrons pas, il ne s’agit pas là d’une nouvelle qui va révolutionner le quotidien de ces équipes. On va encore dire que FO Com exagère, extrapole, interprète… Regardons cela de plus près.

Pour en savoir plus, [Lire le tract]

Échangeons, échangeons qu’ils disent!

Afin de comprendre les besoins de chacun pour améliorer le quotidien de tous, la BSCC développe un programme qu’elle a nommé « échangeons » et dont elle vante, en double-page, les fabuleuses vertus positives, dans son dernier numéro de « Forum Facteurs ».

Il s’articule autour de trois volets parfaitement étudiés, parait-il : écouter, agir, accompagner… On en sourirait si ce n’était pas si dramatique en fin de compte. Allons plus loin, et tant pis si l’on s’égare :

  • Mieux écouter les besoins du terrain. Franchement, si ça avait été le cas, ça se saurait. Entre réorganisations et décisions unilatérales, en termes d’écoute de besoins, on peut dire que la BSCC n’est pas tout à fait au diapason, si ?
  • Mieux agir pour améliorer les conditions de travail. En laissant par exemple plus d’autonomie aux établissements, les DE apprécieront ! « Chaque décision devra répondre à un besoin opérationnel» est-il écrit noir sur blanc dans cet article doux et sucré. Est-ce qu’un besoin opérationnel est compatible avec une amélioration des conditions de travail ? Si oui, pourquoi La Poste a-t-elle attendu un énième programme pour le mettre en place ?
  • Mieux accompagner le quotidien et l’avenir des postiers. Il s’agit, nous imaginons, d’un plan de recrutement, de formations volontaristes et d’investissement managérial. Cependant, le recrutement prévu ne compense même pas les départs de l’entreprise, les formations, quant à elles ont du mal à trouver preneurs et pour ce qui est de l’investissement managérial, les RE et ROP, enfin ceux qui ne sont pas encore en burn out, auront du pain sur la planche !

Pour FO Com, la BSCC fait encore fausse route : écouter, c’est bien, mais ce n’est pas entendre. Agir, c’est bien, mais si ce n’est pas en concertation, ça ne sert à rien. Accompagner, c’est bien, mais si c’est pour accompagner les postiers vers la sortie, on n’avancera pas vite. Echangeons, échangeons, qu’ils disent…