Des NAO et des postiers

Un peu d’histoire…

Les NAO (Négociations Annuelles Obligatoires) existent depuis 1982 avant d’être inscrites dans le code du travail quelque temps plus tard afin d’encadrer au mieux les modalités de négociations. C’est devenu un temps fort du dialogue social entre l’entreprise et les syndicats mais si la loi oblige à négocier, elle n’oblige pas à conclure un accord. Les thèmes abordés peuvent être divers et propres à chaque entreprise. Toutefois, le législateur a listé des sujets obligatoires tels que la rémunération bien-sûr mais aussi l’insertion professionnelle, la mobilité, la formation…

Qu’en est-il à La Poste ?

Au cours de chaque campagne de négociations, FO Com a toujours exigé une hausse substantielle des salaires et non-pas l’instauration de primes qui, souvent d’ailleurs, sont soumises à un présentéisme que nous condamnons ; de plus, celles-ci n’entrent pas dans le calcul des pensions de retraite. Les conjonctures économiques de plus en plus difficiles rendent ces négociations très compliquées voire déloyales car, chacun l’aura compris, c’est bien l’entreprise qui détient les cordons de la bourse. FO Com a le sentiment qu’au terme d’échanges parfois rugueux, La Poste raisonne sur les données qu’elle choisit plutôt que d’avoir une lecture plus factuelle de la situation du moment.

La clause dite de « revoyure »

C’est à l’initiative de FO Com, qu’en 2022, La Poste inscrivit dans l’accord la possibilité d’une clause de « revoyure » dans le cas où des évolutions majeures de la situation économique générale se feraient sentir. Elle convoqua donc cette année-là cette commission de suivi spécifique et une augmentation supplémentaire vint s’ajouter aux grilles de salaires des postières et des postiers. Certes, bien maigre, mais l’instauration de cette nouvelle phase d’échanges eu le mérite d’exister et de permettre de négocier encore. Au total, cette année-là, ce fut donc une augmentation générale des salaires plus importante.

Les dernières NAO

En 2023, au grand dam de notre organisation syndicale, La Poste décida d’axer les négociations sur des mesures annexes. Elle proposa une augmentation de 3 à 4 % se répartissant entre les salaires, les indemnités de transports et le complément de rémunération. FO Com a dénoncé, dans diverses publications, l’arithmétique quelque peu alambiquée de La Poste sur le sujet mais surtout la médiocrité des propositions. Bien-sûr, le pouvoir d’achat des postières et des postiers les plus modestes notamment, allait augmenter mais restait bien insuffisant au regard d’une inflation plus qu’inquiétante.
Toujours en cohérence avec ses valeurs, FO Com demandait que les salaires bénéficient d’une revalorisation bien plus importante au vu de la hausse des prix pour les produits de première nécessité et de l’énergie.
Il faut savoir que sans accord, ces augmentations, n’auraient pas lieu et la fameuse clause de « revoyure » n’existerait pas. Pour exemple, 4 % pour un salarié de classe I ou II, c’est entre 60 et 90 € bruts de plus par mois selon l’ancienneté.
À notre initiative, une commission spécifique s’est tenue en septembre. Malheureusement, La Poste n’a pas répondu à nos revendications mais nous proposa une autre date. À l’issue de la seconde commission, nous faisons encore chou blanc. La frustration prenant la place à la déception, FO Com, ne lâche pas et exigera encore et jusqu’à obtention pour que « Négociations Annuelles Obligatoires » ne rime plus avec « dérisoire ».