PIC/CTC

PIC : La Poste instaure le sous effectif chronique !

sous effectifTel Machiavel, La Poste saisit l’opportunité de la pandémie liée au covid pour faire du sous effectif dans les PIC un mode de gestion quotidien. Sans aucun complexe, elle entend faire payer aux postières et postiers les effets économiques de la crise sanitaire sur le chiffre d’affaires de l’entreprise.

Quel bel acte de management…Est-ce cela le prix de la reconnaissance de leur engagement collectif ?

La Poste avait déjà institué la mise en place d’une gestion « au fil de l’eau » avec CDD et intérimaires pour faire passer le trafic dans les périodes les plus tendues. Désormais, les périodes les plus tendues c’est tous les jours et sans l’appoint des emplois précaires ! Nous avions combattu en son temps cette gestion déjà peu respectueuse des salariés.

Avec les conséquences de la pandémie, La Poste a trouvé pire.

Les prises de congés et autres absences ne sont que très peu remplacées et ce sont les conditions de travail des agents qui en pâtissent : la poly-activité devient la règle, les positions de travail sont laissées à découvert, on court d’un chantier à un autre. La priorité consiste à garantir « l’alimentation machine », alors on n’hésite pas à déplacer les agents du tri manuel ou de l’ensachement au pilotage d’une TTF (Trieuse Tous Formats) ou d’une MTI (Machine de Tri Industriel) qu’il faut aussi décaser, sans oublier l’alimentation de la TPF (Trieuse Petit Format) et de la TOP (Trieuse d’Objets Plats).

Constamment, on déshabille Pierre pour habiller Paul…

Force Ouvrière exige le retour de toutes les positions de travail nécessaires.

 

L’organisation transitoire des centres courrier : le flou de la toupie qui tourne !

organisationCe que nous appelons de l’anticipation, La Poste l’interprète d’une toute autre façon… La continuité des organisations des centres courrier mises en place depuis le 11 mai nous a été présentée.

Pour les PFC, ACP, PIC, les différentes dispositions prendront fin le 30 août. Et le 31 août, l’organisation du travail mise en place avant le 16 mars sera de nouveau appliquée.

Pour les PDC-PPDC, le fonctionnement actuel va perdurer jusqu’au 30 septembre. À compter du samedi 5 septembre, la lettre prioritaire intra-zone sera intégrée à la charge.

Qu’en sera-t’il en octobre ? La BSCC réfléchit! Les flux ne sont pas connus et laisse présager des manœuvres périlleuses de la part de La Poste. On peut s’attendre au pire. De plus, la peak période arrive juste après. Les couleuvres sont dures à avaler!

Des négociations sur cette période transitoire vont commencer avec les organisations syndicales pour tendre vers un accord. Ne serait-ce pas un accord de dupe ? Très certainement… FO ne s’associera pas et ne cautionne pas cette organisation transitoire!

FO Com tient à alerter sur l’inefficacité du dialogue social imposé par La Poste. Les remontées de terrain servent à alimenter nos réflexions, nos positions et à être le porte-voix des postières et des postiers. Et quoi de plus juste que de regarder, d’écouter et d’analyser les conditions dans lesquelles les postiers exercent leur métier, pour ensuite prendre des décisions ? La Poste devrait en faire de même…

Après le Lean Management (la théorie),
voici le temps du Lean Manufacturing (la pratique) !

De nombreuses PIC (Plateformes Industrielles Courrier) sont implantées en France. Les agents de ces sites y traitent de façon industrielle les petits et grands formats, les encombrants, les chronos… Le travail peut y être très répétitif et ressembler au travail à la chaîne.
Dernière nouveauté de La Poste, faire appel à 7 sites pilotes (Bois d’Arcy, Clermont-Ferrand, Marseille, Nantes, Rennes, Strasbourg et Toulouse), après une phase expérimentale de plus de 8 ans à la PIC de Bordeaux, pour mettre en place les UAP (Unités Autonomes de Production).

Mais que sont exactement ces UAP ? Que cache ce concept ?
Les UAP sont de petites équipes qui résolvent leurs problèmes, directement sur le site de production, au plus près de leur outil de travail, lors de réunions dirigées par un animateur d’UAP.
Le but est, bien entendu, d’augmenter les cadences, d’optimiser l’utilisation du parc des machines, en réorganisant les espaces de travail et les équipes, en faisant toujours plus et toujours mieux avec… moins de moyens.
Pour la Direction du Réseau Industriel Courrier (DRIC), les UAP sont l’émanation d’un vaste projet structurel visant à rationaliser et optimiser l’outil industriel. Il y est question de culture de l’excellence, d’amélioration continue, le tout enveloppé de mesures SST (Santé et Sécurité au Travail). Dans un premier temps, la DRIC envoie ses cadres en formation UAP, mais aussi à la FAB’EX (Fabrique de l’Excellence).
De retour à la PIC, ceux-ci recrutent entre six et dix équipiers, tous « volontaires », à qui on explique que l’UAP sera chargée de régler tous les problèmes rencontrés sur un territoire – les fameux irritants – afin d’améliorer les conditions de travail de tous, la qualité et enfin la performance.
Un animateur est alors désigné, puis des relais (SST, communication, qualité) qui, dans des délais très courts, ont pour mission d’obtenir tout ce dont ils ont besoin pour la mise en œuvre de leurs projets.
Un tableau très loin d’être idyllique…
Les membres de l’UAP doivent travailler sur le même territoire (un plan de tri par exemple) pendant 30 % de leur temps, tous les jours, ce qui pose problème pour le « séquencement » des tâches à effectuer par tous les agents de l’îlot. Du coup, ils ne peuvent plus occuper différentes positions de travail et cela tend à aggraver les troubles musculo-squelettiques, mais aussi à détériorer les conditions de travail.
À vouloir en permanence modifier le travail afin de soi-disant mieux travailler, de mieux définir les zones de stockages, optimiser les déplacements, mutualiser les positions de travail, la DRIC change en effet les conditions de travail, mais ne les améliore pas ! La qualité du travail s’en ressent, affectant les agents de la PIC.
Faire partie d’une UAP n’est pas obligatoire, et pourtant, sans personnel suffisant, rien ne fonctionne correctement. Les UAP sont, pour la Direction, la solution unique afin d’améliorer le cadencement et le travail.
En outre, l’appartenance à une UAP ne favorise pas les promotions.
Il est clairement dit aux agents que faire partie d’une UAP ne garantit en rien la réussite à une RAP ou à un autre biais promotionnel, ce critère fait même partie des objectifs lors de l’appréciation. Attention aux agents avec des inaptitudes qui vont être mis de côté une fois de plus.
L’enjeu est toujours de faire plus avec moins
Les UAP guident les agents lentement mais sûrement vers les monotâches du travail à la chaîne et non plus vers la polyactivité si nécessaire à des conditions de travail décentes sur les PIC. Cette méthode de travail n’est pas sans rappeler celle mise en application par Toyota (inspirée du Kaizen au Japon et portant le nom de Lean Management en Occident), dont le but, au détriment de la santé des agents, était la meilleure qualité, les coûts les plus bas, les délais les plus courts, la meilleure sécurité et la plus haute éthique. Dans le monde occidental, ce modèle de travail porte un nom : Le Lean Manufacturing. Il permet aux entreprises d’augmenter la capacité en réduisant les coûts et le temps de cycle tout en s’appuyant sur les besoins des clients. Et La Poste a malheureusement bien retenu la leçon…
Ce modèle organisationnel se retrouve dans différents métiers de La Poste (Courrier, Réseau…). Fort est de constater l’accentuation du mal-être au travail !
FO Com demande le cadrage des UAP et affirme que les UAP ne peuvent pas fonctionner en PIC du fait, entre autres, de la multiplicité des tâches.

Grève à la PIC de Wissous

greve wissous2Ce 25 juin, FO, la CFDT et SUD mènent une action de grève à la plateforme industrielle du courrier (PIC) de Wissous (91).

Les causes de ce conflit sont plus que légitimes et les revendications de FO sont claires. Face à l’augmentation importante du trafic suite à la fermeture d’autres PIC, ainsi que la finesse du tri qui complexifie les tâches, FO Com demande une prime pour les collègues de la PIC de Wissous!
De plus FO revendique une amélioration des conditions de travail qui deviennent de plus en plus dures.
Enfin pour les collègues qui ont des horaires atypiques et qui sont donc obligés de prendre leur voiture, il y avait une prime de transport qui participaient aux frais d’essence. Se réfugiant derrière l’accord NAO, la Direction de la PIC a décidé de supprimer cette prime. FO revendique l’ouverture de négociations et la création d’un accord local spécifique aux collègues qui ont besoin de cette prime de transport !

FO apporte tout son soutien aux agents en grève et à l’équipe locale FO !