L’OCDE a publié une comparaison des politiques des retraites et de leurs résultats dans ses 34 pays membres. Selon cette étude, l’âge de la retraite permettant de bénéficier d’une pension à taux plein est en hausse et va continuer d’augmenter.
En tenant compte des législations actuelles, l’âge de départ moyen dans ces 34 pays va passer de 64 ans en 2014 à 65,5 ans à la fin des années 2050. Dans le futur, l’âge « normal » de la retraite pourrait dépasser allègrement les 70 ans en Italie, aux Pays-Bas et au Danemark où il atteindra 74 ans. Ces trois pays ont mis en place un ajustement automatique de l’âge de départ en fonction de l’évolution de l’espérance de vie.
En France, un salarié qui a commencé à travailler à 20 ans en 2014 pourra prétendre en 2060, après une carrière complète, à une pension à taux plein à l’âge de 64 ans, sachant qu’aujourd’hui il est à 61,7 ans. Cela est dû à l’allongement progressif de la durée de cotisation à 43 ans en 2035 issu de la réforme des retraites de 2014, et à l’abattement de 10 % sur les pensions complémentaires à partir de 2019 pour ceux qui refuseront de travailler un an de plus.
L’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite se heurte à une autre réalité : des départs effectifs plus précoces liés à la situation de l’emploi. Dans plusieurs pays, les actifs continuent de quitter le marché du travail bien avant d’avoir atteint l’âge officiel de la retraite.
Les personnes qui quittent le marché du travail entre 55 et 64 ans le font pour des raisons indépendantes de leur volonté, comme les licenciements (individuels et collectifs), la maladie et l’invalidité. En France, le taux d’emploi des 55-59 ans, en hausse ces dernières années, n’atteint que 70 %. Et celui des 60-64 ans chute à 28 %. Dans le même temps, les jeunes entrent plus tardivement sur le marché du travail, et les périodes de chômage vont influer sur les revenus des retraités.
Pour FO, en l’absence de mécanismes permettant de contrer l’effet des interruptions de carrière sur les droits à pension, les évolutions actuelles des régimes de retraite risquent d’accentuer le risque de pauvreté.
BRUXELLES choisit ses paradis fiscaux
Le 5 décembre, la «liste noire» des 17 paradis fiscaux dans le monde, adoptée par les ministres des Finances des 28 États de l’Union européenne a été dévoilée. Une « liste grise» comprend 47 pays sous surveillance. Cette publication laisse plus que sceptique. Aucun État membre ne figure sur cette liste, alors que Malte et les Pays-Bas sont au coeur des dernières révélations des Paradise Papers. Exit aussi certains territoires d’Outre-mer français (Nouvelle-Calédonie) et danois (Groenland et îles Féroé) comme les dépendances de la couronne britannique (Jersey, Bermudes, îles Caïmans), tous présents dans la liste noire d’Oxfam.
Oxfam a appliqué les propres critères de l’UE aux 92 pays passés au crible, ainsi qu’aux 28 États membres de l’UE. Selon l’analyse de cet organisme, au moins 35 pays non-membres de l’UE devraient figurer sur cette liste noire européenne, ainsi que quatre États membres : l’Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas et Malte…
Des salaires minimum sous le seuil de pauvreté
Alors que l’Union Européenne s’apprête à se doter d’un socle des droits sociaux suite au sommet du 17 novembre à Göteborg en Suède, la Confédération européenne des syndicats (CES) tire la sonnette d’alarme: dans dix de ses États membres, le salaire minimum ne dépasse pas 50 % —dans le meilleur des cas— du revenu médian national, sachant que le seuil de pauvreté est fixé le plus souvent à 60 % de ce dernier. Royaume-Uni, Grèce, Slovaquie, Allemagne, Pays-Bas, Irlande, Estonie, Tchéquie et Espagne sont concernés. Dans ces neuf pays, le salaire minimum n’atteint pas la moitié du revenu médian national. En Belgique, il en représente 50 %. Ce constat, relève la CES, souligne la nécessité d’intégrer l’augmentation des salaires minimums dans un plan d’action pour la mise en oeuvre du socle des droits sociaux.
Augmentation des salaires minimum, investissements dans les services publics, protection des travailleurs précaires, renforcement de la négociation collective, socle minimum de droits pour les travailleurs indépendants, respect de la vie privée au travail, égalité de rémunération…
Autant de demandes que la CES adresse à l’Union européenne autour d’un plan d’action. L’objectif est de transformer les belles promesses du socle européen des droits sociaux en améliorations réelles dans la vie des travailleurs, de façon à aboutir à des salaires équitables et des emplois sûrs dans toute l’Europe.
FOCom à l’international
Réunis à Helsinki du 25 au 26 septembre, les membres d’UNI Europa Youth ont élu leur nouveau groupe directeur. Ce dernier est composé d’un représentant par zone (groupe de pays), de trois vice-présidents, et d’une présidente.
FOCom se félicite de l’élection de Pauline Couteau en tant que vice-présidente. Avec le groupe directeur, elle aura la charge de mener à bien le plan d’action prévu pour les deux prochaines années. L’objectif de cette mandature est d’oeuvrer activement afin que les jeunes puissent se réapproprier leur avenir.
L’enjeu est vaste, les pistes de réflexion sont multiples. Il s’agit de combattre la précarisation de l’emploi des jeunes, de développer leur adhésion militante, ainsi que d’amplifier leur représentation dans les structures syndicales.
La poste allemande teste la livraison du courrier un jour sur deux
Depuis l’été et jusqu’en décembre, la poste allemande mène un test de distribution du courrier un jour sur deux. Les clients des 110 facteurs concernés de la Deutsche Post sont volontaires car, en Allemagne comme dans d’autres pays européens, la distribution quotidienne du courrier cinq fois par semaine est inscrite dans la loi.
La poste allemande justifie ce test par le changement d’habitudes des jeunes générations. Mais elle cherche surtout à se passer petit à petit du facteur. Aujourd’hui, le cadre légal que La Poste doit respecter, et respecte, ne permet pas une distribution trois jours par semaine. Mais la politique allemande est plutôt en train de durcir le mandat de service public de La Poste.