édito

S’organiser, se développer, se structurer pour gagner…

À l’heure où ces lignes sont écrites, nous ne connaissons pas l’issue des actions sporadiques du 10 septembre et des mobilisations du 18. Le pays est-il bloqué ? Le chaos est-il au rendez-vous ? L’intersyndicale s’est-elle fait entendre ? Une chose est certaine : nous aurons eu le choix entre la désorganisation, celle du 10, journée dont nous ne connaissons pas les organisateurs et dont les mots d’ordre sont plus une liste à la Prévert, que des revendications claires et l’organisation du 18 portée par des syndicats organisés.

Car c’est, avant tout, d’organisation dont il s’agit, indispensable pour se donner les moyens de faire aboutir nos revendications. Si la colère des citoyens est légitime, c’est toujours compliqué de l’exprimer dans la pluralité, de ne pas la travestir au crible des nombreuses composantes qui la relaient, partis politiques, associations, collectifs avec, en toile de fond, la toute-puissance des réseaux sociaux…. Toutes ne sont pas là pour les mêmes raisons et les mêmes objectifs… Au-delà, les « penseurs-organisateurs » du 10 septembre ont exprimé leur rejet du syndicat, son mode de fonctionnement et sa démocratie, en l’associant au «  système  », celui-là même qu’ils considèrent responsable de la situation.

Pour FO, pas d’ambiguïté, il ne peut être question que d’un combat syndical, organisé par des structures reconnues, seules à même de lutter efficacement : contre les politiques d’austérité, pour l’augmentation des salaires, du public comme du privé, pour l’abrogation de la réforme des retraites et, plus largement, pour garder notre système de protection sociale basé sur le salaire différé. Ceci dit, ce raisonnement implique un rapport de force conséquent généré par le poids des organisations syndicales, ce qui nous ramène à la question de notre développement et à notre capacité à mobiliser. C’est à travers ce prisme, que travailleurs, retraités et demandeurs d’emploi, peuvent exprimer leur rejet des mesures de violence sociale et leur exigence de justice sociale et fiscale.Plus nous serons nombreux, mieux nous y arriverons.

En novembre prochain, les personnels d’Orange et de la Poste seront appelés à voter pour leurs représentants au conseil d’administration. Nous y consacrons ce «  Force Com  » pour que chacun puisse appréhender l’importance de cette élection, qui, si elle ne « compte » pas dans le calcul de notre représentativité n’en demeure pas moins une échéance déterminante pour l’avenir. Tout d’abord, le mandat d’administrateur FO nous permet de porter nos revendications au plus haut et d’influer sur la stratégie. Éclairer les décideurs et leur faire entendre un autre point de vue que celui des actionnaires est essentiel ! Ce sont les décisions d’en haut qui rythment la vie d’en bas...

Ensuite, ces résultats sont une composante, avec nos adhésions, de l’indispensable développement. C’est le message que nous envoyons aux employeurs, c’est l’affirmation de notre poids dans le dialogue social. À défaut de pouvoir présenter une liste FO Com à Orange, en raison de notre non-représentativité, nous allons soutenir des candidats, militants de notre organisation, puisque nous n’avons jamais cessé de porter nos revendications, certes dans un dialogue social restreint, mais bien actif et toujours reconnu. À La Poste, après quatre victoires électorales, les militants entendent bien, une fois de plus, renforcer FO Com. Ce sera aussi l’occasion de « se mesurer » après la mise en place d’un dialogue social inédit.

À l’heure où les messages sont brouillés, où les organisations syndicales sont bousculées par la société civile, souvent méprisées par les pouvoirs en place et leurs complices, les médias, le développement doit être un souci constant. Résultats électoraux, nouvelles adhésions mais aussi organisation interne qui, elle, doit protéger nos syndicats face aux Instances Représentatives du Personnel (IRP). C’est en ce sens que s’inscrira notre congrès statutaire du 21 octobre prochain.

Christine BESSEYRE