Archives: Egalité

Handicap à La Poste : où en est-on ?

À l’occasion de la 29e Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH 2025), placée sous le slogan « Handicaps et emploi : l’égalité pour toutes et tous », FO Com appelle La Poste à transformer les engagements en réalités pour tous les postiers en situation de handicap. Assez des beaux discours !

La Poste se félicite de ses chiffres : 9,76% de taux BOE en 2024, 14 000 postiers concernés, 1 688 télétravailleurs BOE, plus de 1 790 aménagements de poste et 40 millions d’euros d’achats auprès des secteurs adaptés et protégés… Pourtant, FO Com refuse de s’en tenir à ces indicateurs. Derrière cette vitrine flatteuse se cache une réalité bien plus dure : l’inclusion ne se résume pas à des chiffres, mais au maintien effectif dans l’emploi des postiers en situation de handicap.

Sur le terrain, les difficultés persistent : procédures de reclassement inefficaces, communication insuffisante, moyens humains limités, manque d’anticipation dans les réorganisations, reclassements interbranches impossibles. Trop souvent, les Commissions de Retour et de Maintien dans l’Emploi (CRME) n’apportent pas de solutions concrètes, laissant des agents isolés ou contraints de quitter l’entreprise. En 2024, 366 licenciements pour inaptitude ont encore été prononcés, autant de parcours brisés.

La négociation handicap ouverte le 23 septembre 2025 est une étape décisive à l’approche de la fin de l’accord agréé. FO Com y défend des revendications fortes pour garantir un maintien dans l’emploi digne et durable.

FO Com dénonce une approche du handicap trop administrative et comptable des situations et exige des avancées concrètes :

    • Le maintien dans l’emploi doit rester la priorité centrale de l’accord.
    • Chaque postière et chaque postier doivent être pleinement informés et accompagnés à chaque étape de leur parcours.
    • Le réseau des référents handicap de proximité, territoriaux et syndicaux, doit être préservé et renforcé.
    • Les moyens dédiés au reclassement interbranches doivent être enfin attribués, car inexistants à ce jour.
    • Des recrutements ambitieux doivent être engagés
    • Une meilleure connaissance de la fibromyalgie doit être développée auprès des services de prévention, de santé au travail, des managers et de la filière RH…

Derrière les chiffres, ce sont des vies et des carrières qui se jouent. FO Com reste vigilante et mobilisée pour défendre, sans concession, la dignité, l’égalité, quel que soit son handicap, et les droits de toutes et tous les postiers en situation de handicap.

Octobre rose

Dans le cadre de la 32e édition d’Octobre rose, FO rappelle que la prévention du cancer du sein ne doit pas se limiter à des rubans symboliques. Trop de femmes font face à des délais de dépistage trop longs, à des parcours de soins inégaux et à des conditions de travail qui fragilisent leur santé. FO alerte notamment sur le fait que le travail de nuit, les horaires atypiques et certains facteurs professionnels augmentent le risque de cancers, en particulier du sein.

Chaque année, selon Santé publique France, plus de 61 000 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués, ce qui en fait le cancer le plus fréquent chez la femme. La détection précoce est essentielle, car elle permet de guérir 9 cas sur 10. Pourtant, le taux de participation aux campagnes de dépistage organisées reste faible, avec seulement 46,5 % des femmes concernées en France. Cette réalité montre la nécessité d’une meilleure information, mais aussi d’une véritable intégration des conditions de travail dans les politiques de prévention.

C’est dans ce sens que, lors du dernier accord sur l’égalité professionnelle 2025 – 2027, FO a revendiqué et obtenu l’inscription d’une campagne de sensibilisation concrète, telle qu’Octobre Rose, rappelant que la santé globale des personnels – physique comme mentale – doit être une priorité. Pour FO, la santé au travail n’est pas une variable d’ajustement, mais un droit fondamental qui exige des moyens réels.

FO signataire de l’accord égalité professionnelle 2025-2027

Des avancées concrètes pour l’égalité professionnelle entre les postières et les postiers

Depuis 2005, La Poste engage régulièrement des négociations avec les organisations syndicales afin de faire progresser l’égalité professionnelle. Ces différents accords ont progressivement fait de cet enjeu un pilier structurant de la politique de Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) du Groupe. L’accord 2025-2027 s’inscrit dans cette continuité. FO, syndicat résolument engagé pour la justice sociale et l’égalité réelle, y a activement pris part. Nous considérons que la négociation collective constitue un levier indispensable pour garantir des avancées concrètes et durables au service de l’ensemble des personnels.

Dans ce cadre, FO a porté et obtenu plusieurs mesures majeures. L’accord renforce la lutte contre les discriminations, notamment à travers la mise à jour de formations sur la diversité, une expérimentation d’ateliers territoriaux « diversité » pour prévenir des stéréotypes et risques de discrimination, la création d’un réseau interne LGBT+ sur Viva Engage, ainsi que l’adaptation des horaires pour accompagner les transitions de genre. Autant d’avancées que FO a portées avec détermination, car il est inacceptable qu’en 2025, l’égalité et le respect de chacun ne soient pas encore pleinement garantis. L’objectif est également de mettre en place un environnement de travail plus inclusif, où chaque postière et chaque postier, quelle que soit son origine sociale, culturelle ou géographique, puisse trouver sa place et exercer son métier dans le respect et la dignité.

En parallèle, des formations spécifiques à destination de la filière RH et accessibles aux managers seront mises en place. Elles porteront sur les luttes contre les stéréotypes de genre, le sexisme, et les discriminations liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre.

FO a également obtenu des engagements en matière de parité avec des objectifs chiffrés : 40 % de femmes parmi les cadres dirigeants, 45 % parmi les cadres stratégiques et 50 % parmi les cadres supérieurs à l’horizon 2027. Sur le volet salarial, une enveloppe annuelle de 550 000 € — dont 100 000 € spécifiquement réservés aux groupes B et C — est dédiée à réduire les écarts de rémunération injustifiés entre les femmes et les hommes.

La santé globale des agents a également été au cœur des revendications de FO. L’accord prévoit des actions de sensibilisation autour de la prévention des cancers du sein et de la prostate (Octobre Rose, Movember), la mise en place d’une expérimentation concernant les protections périodiques sur les sites, ainsi que la distribution d’équipements de protection adaptés aux morphologies. Une plateforme d’écoute et de soutien en santé mentale sera accessible à l’ensemble des agents d’ici fin 2025.

FO s’est également mobilisée pour faire progresser la reconnaissance de la santé spécifique des femmes au travail. Il est grand temps que des sujets longtemps ignorés ou tabous, comme l’endométriose ou la ménopause, soient enfin pris en compte sur le lieu de travail. Pour libérer la parole, des actions de sensibilisation seront mises en œuvre. En revanche, notre revendication d’instaurer un congé menstruel n’a pas été retenue à ce stade par La Poste.

Dans le même temps, FO a obtenu la reconduction indispensable des dispositifs de sensibilisation et de soutien aux victimes de violences familiales, ainsi que des mesures visant à améliorer l’équilibre entre vie professionnelle, personnelle et familiale — des leviers essentiels pour faire progresser l’égalité réelle.

Cependant, l’accord a été signé pour deux ans, malgré la demande de FO d’un engagement sur trois ans, jugé plus adapté aux enjeux d’égalité professionnelle. FO regrette cette durée insuffisante, qui limite l’ambition nécessaire pour inscrire ces avancées dans la durée. Pour autant, cet accord constitue une avancée importante, et FO restera mobilisée pour en garantir l’application effective et veiller à ce que chaque engagement soit suivi d’effets concrets pour toutes et tous.

Accord handicap à La Poste : ce qui marche, ce qu’il reste à faire

Encadrée par l’accord 2023-2025, la politique handicap à La Poste progresse sur plusieurs fronts tout en restant confrontée à des irritants persistants. Fin 2024, le taux de Bénéficiaires de l’Obligation d’Emploi (BOE) atteint 9,76 %, soit plus de 14 000 postières et postiers, contre 9,33 % en 2023. Les recrutements dépassent largement les objectifs (271 embauches pour 121 prévues, dont 161 en CDI), concentrés dans les métiers de facteurs, d’agents courrier et de chargés de clientèle. En parallèle, 859 nouvelles reconnaissances de handicap ont été enregistrées, et 1 293 titres renouvelés.

Les aménagements de poste se sont intensifiés (1 170 interventions, principalement en BSCC et BGPN), et un cofinancement avec l’AGEFIPH a été lancé pour préparer la fin de l’accord agréé. Le télétravail continue d’augmenter, bénéficiant à 1 688 postiers, majoritairement des femmes. Les achats auprès du secteur protégé dépassent les attentes, avec 22,8 millions d’euros engagés (objectif : 18 millions). Des conventions ou partenariats avec Cheops (CAP emploi) et l’AGEFIPH ont été signés pour favoriser le maintien dans l’emploi et accompagner les évolutions professionnelles des personnels en situation de handicap.

Mais derrière ces chiffres, FO Com alerte sur des dysfonctionnements permanents : manque de transparence, procédures de reclassement lentes, communication déficiente, moyens insuffisants, et absence d’anticipation lors des réorganisations, mobilités interbranches difficiles. Ces failles nuisent à l’objectif central de l’accord : le maintien dans l’emploi.

Sur le terrain, certains acteurs ignorent les engagements de l’accord, voire enfreignent les droits des postiers BOE. La Commission de Retour et de Maintien dans l’Emploi (CRME) est souvent incapable de proposer des solutions concrètes. Résultat : des postiers affectés à des missions sans avenir ou mis en dispense d’activité, conduisant à des sorties définitives, sans réelle alternative.

Le traitement trop souvent administratif ou comptable de ces situations engendre isolement, souffrance et mal-être. En 2024, 366 licenciements après impossibilité de reclassement pour inaptitude ont été prononcés, vécus comme une double peine. La dématérialisation croissante et une communication RH opaque aggravent encore la détresse psychologique de nombreux agents en situation de handicap.

Toujours mobilisée, FO Com poursuit son engagement pour défendre, négocier et intervenir, aussi bien sur le terrain qu’au sein des instances, afin de favoriser l’insertion et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap. En fin d’année, FO Com portera ses constats et revendications lors de la prochaine négociation, un rendez-vous crucial pour La Poste, confrontée au défi majeur de la fin programmée de l’accord agréé, dans le cadre de la nouvelle réglementation sur l’obligation d’emploi.

Construire un monde du travail où chacun a sa place

La journée du 17 mai est une date importante, reconnue internationalement comme la Journée contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. Pour FO Com, cette journée est une occasion essentielle de réaffirmer son engagement en faveur de l’égalité des droits et de la lutte contre toutes les formes de discrimination, y compris celles fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

Dans le cadre du baromètre biennal de L’Autre Cercle mené en 2024, 2 100 postiers, dont 240 personnes LGBT+, ont été interrogés. Les résultats montrent que 29 % d’entre eux déclarent avoir subi des agressions en lien avec leur orientation sexuelle au sein de l’entreprise, contre 42 % en 2022. En parallèle, 22 % des postiers LGBT+ rapportent avoir été confrontés à des traitements inégaux en raison de leur orientation ou de leur identité de genre. Bien que ces chiffres soient en baisse, ils soulignent la persistance de comportements discriminatoires et la nécessité de poursuivre les actions en faveur d’un environnement de travail inclusif et respectueux.

FO com considère que la défense des droits des personnes LGBT+ fait partie intégrante de la défense de tous les travailleuses et travailleurs. L’accord sur l’égalité professionnelle 2022-2025 intègre ainsi des dispositions spécifiques pour lutter contre les stéréotypes et favoriser une culture d’entreprise plus inclusive. Lutter contre les stéréotypes, le sexisme et les discriminations, c’est garantir un environnement professionnel sain, respectueux et où chacun peut s’épanouir pleinement, sans crainte de jugement ou de représailles.

Cette journée du 17 mai doit être l’occasion de :

  • Sensibiliser : Informer et éduquer sur les réalités vécues par les personnes LGBT+, les discriminations qu’elles subissent et l’importance de l’inclusion.
  • Revendiquer : porter les revendications pour l’égalité des droits au sein du monde professionnel et dans la société en général. Cela passe par des politiques d’entreprise inclusives, la lutte contre le harcèlement et les discriminations, et la reconnaissance pleine et entière des droits de chacun.

Lors de la négociation de l’accord égalité professionnelle 2022-2025, FO Com a obtenu plusieurs avancées concrètes :

  • L’extension des droits parentaux aux familles homoparentales.
  • L’ouverture effective du congé de paternité et d’accueil de l’enfant aux couples homosexuels masculins, avec maintien de la rémunération.
  • L’instauration de mesures de priorité dans le choix des congés pour les familles homoparentales.
  • L’inscription explicite de la lutte contre les stéréotypes liés à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre.

Pour FO Com, la lutte contre la LGBTphobie n’est pas seulement une question de justice sociale, mais aussi une condition nécessaire pour construire une société plus égalitaire et fraternelle, où la diversité est une richesse. Cette journée du 17 mai est un rappel que le combat pour l’égalité continue et que l’engagement de chaque instant est indispensable.