Alors que la communication de La Poste est centrée sur son implication de tous les instants concernant le RSE, force est de constater qu’il y a encore des efforts à faire pour que RSE rime avec écoute des personnels et amélioration des conditions de travail et participation à la protection de l’environnement. Surtout à la BGPN !
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Cadres : télétravail… précisions
Ne nous mentons pas, le télétravail est surtout possible pour les cadres au regard des fonctions qu’ils exercent. Toutefois, si l’on observe les pratiques à La Poste, il est surtout autorisé aux cadres qui exercent des fonctions d’expert ; la pratique a encore du mal à passer pour les cadres commerciaux ou opérationnels.
FO Com a signé l’avenant à l’accord du 27 juillet 2018 concernant le télétravail, convaincue que les postières et les postiers y gagneraient en temps de déplacement, pourraient y trouver un équilibre vie personnelle-vie professionnelle. Côté Poste, cela génère des économies, tant qu’à faire !
Toutefois, des effets secondaires peuvent venir voiler le tableau comme la perte de lien avec l’équipe qui isole le télétravailleur. Également, une surcharge de travail, génératrice de stress, mais aussi le non-respect des horaires ou mauvaise installation qui entraîne des douleurs physiques ou encore la confusion entre l’espace privé et l’espace professionnel. Par ailleurs, comme nous l’avions évoqué de nombreuses fois, le management à distance ne s’improvise pas ; la mise en place d’une formation est nécessaire.
L’accord prévoit plusieurs éléments fondamentaux auxquels FO Com est particulièrement attachée :
- Le volontariat : aucune organisation ne peut imposer le télétravail. C’est l’agent qui fait la demande à son responsable hiérarchique par écrit avec copie au Responsable des Ressources Humaines du NOD ou de la DTSO
- La formalisation : une convention (ou un avenant) doit être signée entre La Poste et l’agent en télétravail. Y seront précisées les modalités comme le nombre de jours, les plages horaires de travail et son régime de travail
- La période d’adaptation : D’une durée de 3 mois, elle doit prendre en compte tous les aspects du télétravail et doit se conclure par un entretien avec son responsable hiérarchique
- L’indemnité qui permet de compenser les frais occasionnés en utilisant son domicile à des fins professionnelles
- La participation à l’achat de matériel tel qu’un fauteuil ergonomique ou d’un écran grand format
- L’accès à tous les agents en s’appuyant sur les activités et non uniquement sur les fonctions.
Or, nous savons que bien souvent tous les critères ne sont pas respectés, que toutes les informations ne sont pas transmises.
Cet accord doit être réexaminé en juin, c’est pourquoi FO Com exige que la commission de suivi, prévue dans l’accord se tienne dans les plus brefs délais. FO a écrit à la Direction en ce sens. Si vous rencontrez une difficulté concernant le télétravail, rapprochez-vous de vos correspondants locaux.
Côté Cadres – Télétravail, dispositif contre la morosité
Les crises, qu’elles soient sanitaires, économiques ou sociales se suivent et, même si certains l’oublient, impactent tous les cadres. Le télétravail reste le dispositif « anti-morosité » plébiscité par bon nombre d’entre nous. Il atténue la détérioration du pouvoir d’achat et améliore les conditions de travail de l’encadrement.
Pour FO, son développement doit être accentué.
Pour en savoir plus, [Lire le tract]
Evolution des accords télétravail : une urgente nécessité
Considérant les prochaines négociations de l’accord télétravail beaucoup trop lointaines (juin 2023), FO Com vient de solliciter les directeurs de la BSCC et de la BGPN pour une rencontre, et ce, dans les plus brefs délais. ( Lire le Courrier pour la BSCC et Courrier pour la BGPN)
Signataires de l’accord de 2018 et de ses avenants, FO Com pense qu’il est temps que La Poste fasse évoluer cet accord par de nouvelles modalités. En effet, les contraintes budgétaires, notamment en matière d’énergie ou encore l’évolution des souhaits de bon nombre d’entre vous, nous obligent à redéfinir un cadre mieux adapté. Nous souhaitons également que le télétravail soit ouvert à un plus grand nombre de fonctions tant à la BSCC qu’à la BGPN.
Le télétravail est devenu un mode d’organisation à part entière et est de plus en plus usité ou sollicité. Aussi, pour FO Com, il doit faire l’objet d’une constante réflexion à même d’aboutir sur des accords qui répondent au souhait de tous. FO Com a des propositions, vos propositions, qu’elle compte bien porter avec détermination.
Face à un monde en perpétuel mouvement, l’anticipation s’impose.
Nomadisme numérique : Un concept aux multiples contraintes …
Le télétravail est plébiscité depuis la pandémie. Sa mise en œuvre en situation exceptionnelle a permis sa généralisation en période ordinaire. Preuve en est, le nombre d’accords collectifs en la matière ne cesse d’augmenter. En outre, plus de 800 accords avaient été conclus dans les entreprises avant même la conclusion de l’accord national interprofessionnel de novembre 2020. Depuis, la dynamique de négociation sur ce point ne faiblit pas. Elle répond, entre autres, aux attentes des salariés qui contraignent parfois les entreprises à repenser leur mode d’organisation du travail. La culture du présentiel, si rassurante pour les managers, est progressivement abandonnée au profit d’une logique de confiance.
L’expansion du télétravail s’inscrit-elle dans les prémices « de l’explosion » du nomadisme digital ?
Le nomadisme digital est le terme employé pour qualifier des personnes exerçant un métier numérique leur permettant de travailler à distance et de voyager simultanément. À l’instar du véganisme, le nomadisme s’apparente à un mode de vie.
Ce qui est recherché n’est pas tant de travailler à domicile mais surtout d’exercer ses missions dans un cadre qui varie régulièrement. De plus, le nomadisme n’affecte pas seulement la sphère professionnelle de la personne qui exerce cette activité mais également sa vie personnelle. En l’occurrence, la conciliation entre ces deux temps est perméable (le mot ne semble pas approprié) à l’extrême.
Il semble se dessiner, aujourd’hui, un nouveau triptyque dans le monde du travail face, non seulement, à la place de plus en plus importante du numérique dans notre société mais aussi au regard des attentes évolutives des travailleurs : télétravail – flex office (littéralement bureau flottant) et nomadisme digital.
Lorsqu’on pense nomade digital, on imagine souvent des personnes, sur une plage paradisiaque avec leur ordinateur. Certes, cela existe mais n’est pas très représentatif. Même si, sur le papier, la pratique pourrait être tentante, elle fait surgir de nombreuses craintes : La dimension psychologique qui est un obstacle majeur (isolement, difficulté à construire une vie personnelle, etc.). Les enjeux financiers devant, eux aussi, être pris en considération. Se pose également la question du mode de nomadisme : auto-entrepreneur, free-lance, salarié en télétravail ? Dans les deux premiers cas, la sécurité de l’emploi n’est pas garantie. Autrement dit, devenir nomade digital ne se décrète pas et invite de fait à un travail d’introspection car le nomade construit son propre monde du travail.
Nomadisme et travail en entreprise : cette articulation est-elle envisageable ?
Dans un premier temps, il semblerait qu’une réponse négative se profile. En effet, il est au préalable nécessaire de s’imprégner de la culture de l’entreprise, à l’instar du télétravail qui, souvent, ne peut se faire immédiatement (hors cas de circonstances exceptionnelles). Ce n’est pas pour rien que de nombreux DRH et certains partenaires sociaux préconisent de ne pas dépasser deux ou trois jours de télétravail par semaine. Or, par définition, lenomade digital se situe à plusieurs centaines (voir milliers) de kilomètres de son entreprise. La possibilité de créer puis de maintenir des liens avec le collectif de travail lui est extrêmement difficile (même si cela n’est pas impossible).
De plus, dans de nombreuses hypothèses, le nomade digital rejette les contraintes inhérentes aux CDI, notamment l’existence du lien de subordination, c’est-à-dire cette relation de dépendance qui lie le salarié à son employeur.
Travailler en voyageant, cela est-il possible ?
Oui, de nombreux salariés passent le pas mais l’organisation est le maître-mot : gérer les papiers administratifs du pays dans lequel on souhaite s’installer, trouver un nouveau domicile, vérifier que la connexion Wifi existe, etc. En outre, il faut prendre en considération le décalage horaire et les obligations professionnelles et les contraintes personnelles.
En résumé, la pratique du nomadisme ne peut pas se faire sur un coup de tête : c’est un véritable challenge avec des opportunités, des risques, des belles rencontres, des remises en question.
On peut considérer que le nomade digital est un baroudeur jusqu’à devenir, un jour, un expatrié. En revanche, il est certain que ce n’est pas un vacancier.