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Mayotte : pénurie d’eau potable

MayotteQuelles conséquences pour les postiers ?

Une nouvelle fois, le département de Mayotte est confronté à une sécheresse sans précédent qui provoque une pénurie d’eau depuis plusieurs mois. L’eau du robinet est coupée 2 jours sur 3 ou de 16H à 8H selon les régions. Le prix d’un pack d’eau oscille entre 5 et 12 euros. L’Etat, devant l’urgence que cette situation engendre, a décrété un blocage des prix de l’eau en bouteille jusqu’au 15 décembre et vient d’affréter un navire pour transporter 600 000 litres sur l’île.

Les représentants locaux au CHSCT, mandatés par FO Com, ont obtenu de La Poste et ce, dès le mois de juillet, la distribution quotidienne de bouteilles d’eau ainsi que l’installation de citernes.

FO Com exige des garanties quant à la santé et l’hygiène des postières et des postiers mahorais.

Le 12 septembre, FO Com a été reçue par la DEXOM (Direction Outre-Mer) afin de faire le point sur la situation et connaitre l’état des avancées de l’installation des citernes. La Poste, a retenu une solution de cuve de rétention d’eau sur chaque site postal, le déploiement est en cours et des zones prioritaires ont été ciblées. Même si cette opération coûte des centaines de milliers d’euros, FO Com martèle que la santé et l’hygiène des postières et des postiers n’ont pas de prix.

MAYOTTE – FO Com au plus près des postiers

Mayotte est un archipel situé dans l’océan Indien. Le chef-lieu, Mamoudzou se trouve sur la plus grande île qu’on nomme Grande-Terre et compte près de 75 000 habitants soit autant que Cannes ou La Rochelle. C’est en 2009 que les mahoraises et les mahorais décident, par référendum, de devenir un « département et région d’outre-mer » (DROM), le 101ème département français. L’officialisation de ce statut a eu lieu le 31 mars 2011. Les compétences du Conseil Général et du Conseil Régional sont réunies dans une même assemblée entraînant une uniformisation du système social comme l’augmentation des minima sociaux ou l’instauration du RSA. Mais l’intégration administrative de l’île de Mayotte n’empêche pas une situation sociale qui demeure difficile. Les mahorais sont-ils sur un même pied d’égalité en termes de santé, d’éducation, de services publics que les français de métropole ? Au regard de diverses statistiques, nous sommes en droit d’en douter.

Qu’en est-il à La Poste ?

210 postiers sont présents à Mayotte, représentant les branches courrier-colis (130) et réseau (80). La Poste met-elle les moyens pour que les conditions de travail de ses salariés et fonctionnaires soient optimales ? Non, définitivement non ! En témoigne l’expertise du cabinet Technologia concernant une réorganisation à la PDC de Chirongui, initiée par FO Com et démontrant que l’absence de structure ne permet pas à l’ensemble des postières et des postiers de s’épanouir dans leurs activités. Le rapport dénonce notamment la vétusté et l’exigüité des locaux, l’absence de salle de repos digne de ce nom, des risques accrus de troubles musculosquelettiques… Il met en lumière aussi les difficultés que pourraient rencontrer les postiers dans l’exercice de leur fonction (routes non-goudronnées, trafic difficile, topographie des lieux non-alignés sur les standards d’adressage…).
Il ressort également que les postiers mahorais ont le dégradant ressenti d’être considérés comme des agents de seconde zone, de ne pas avoir les mêmes droits en termes de santé et sécurité que leurs collègues métropolitains. L’absence d’assistants sociaux, de médecins du travail sur le territoire ne leur permet pas de libérer leur parole et de faire part de leur souffrance.

FO Com, présents et constructifs !

Malgré ces conditions difficiles, l’équipe FO Com de Mayotte, sous la houlette de Abdoul Karim KAMARDINE soutenue par le responsable des DROM à la Fédération, Thierry NICOLAS, travaille dur et négocie fermement avec La Poste en bons connaisseurs des spécificités locales, par exemple, en signant, récemment, un accord historique portant sur la reconduction d’une allocation spécifique d’accompagnement à la retraite pour les personnels rattachés comme fonctionnaires.

NON MAIS À L’EAU QUOI !

L’île fait face à une pénurie d’eau potable à tel point que le réseau est coupé parfois pendant 24 heures. Quand il est réactivé, et par recommandations de l’ARS, il ne faut pas boire cette eau pendant au moins 12 heures, le temps que tout cela s’écoule dans les tuyaux ou alors, il faut la faire bouillir avant de la consommer… Pratique n’est-ce pas ? L’équipe FO Com de Mayotte a alerté la Poste, via le CHSCT sur ce sujet et réclamé que chaque agent bénéficie d’une bouteille d’eau potable par jour et que des citernes soient installées sur les sites pour des raisons évidentes d’hygiène : actuellement, nos collègues « tirent la chasse » avec un seau d’eau stockée dans une bassine ! Délirant ! Mais ce qui est plus délirant encore, c’est la réponse de La Poste : « Pour les bassines, nous avons prévu des couvercles pour éviter la prolifération des moustiques ». CQFD

Mayotte : situation extrême dans le département le plus pauvre de la République

mayotteLe déconfinement serait retardé à Mayotte à cause d’un développement accru du virus. Encore une fois, la faute est rejetée sur une population qui ne respecterait pas les mesures de confinement!

Après deux cas avérés, trois nouveaux cas de Covid-19 viennent d’être déclarés à La Poste de Mayotte. La section départementale FO Com exige la mise en quatorzaine des collègues et insiste sur le fait de tester l’ensemble des personnels qui ont été en présence des agents infectés.

En réponse à l’interrogation des membres de CHSCT qui portent les mêmes revendications que Force Ouvrière, le Président rappelle les mesures applicables qui doivent demeurer partout où des signalisations de cas de COVID-19 sont avérés. Par ailleurs, il a informé de la réalisation de tests uniquement sur des personnes qui présentent des symptômes.

Pour FO Com, à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Dans ce contexte de crise, Mayotte vie une exposition au danger sans pareil. La Poste doit prendre les mesures nécessaires pour tester l’ensemble des agents ayant été en contact avec des personnes infectées, sans attendre l’arrivée des symptômes. Cela va permettre d’isoler les personnes malades et éviter que les agents contaminent leurs familles.

Chacun peut se rendre compte de la situation à Mayotte. Les « Favelas » sont le lot des habitants et chacun pourra comprendre pourquoi le confinement n’est pas possible au vue de structures hospitalières réduites à la portion congrue. Nous savons que si l’épidémie se poursuit, la seule structure hospitalière existante ne suffira pas pour accueillir la population qui n’aura plus qu’un droit… celui de mourir.

La République, c’est l’égalité de traitement. Alors quid de l’emploi ? Quid de la construction de logements décents ? Et de la possibilité d’être accueilli à l’hôpital ?