Diversité

8 mars 2023 : Journée internationale des droits des femmes

Réforme des retraites : Les femmes, grandes perdantes de l’égalité et de la justice sociale annoncée !

Le gouvernement a présenté le projet de réforme des retraites en janvier, affirmant qu’il s’agissait d’une avancée sociale juste, mais il est maintenant clair que les femmes seront plus durement touchées que les hommes.

Selon un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publié en 2022, la pension de retraite moyenne des femmes est inférieure de 40 % à celle des hommes, une différence qui s’explique par le fait que le travail des femmes n’a jamais été considéré comme celui des hommes.

Malgré l’arsenal législatif français en faveur de l’égalité professionnelle, les salaires des femmes sont toujours inférieurs de 25 % en moyenne à ceux des hommes en 2023, en raison de temps partiels subis, de métiers moins valorisés, de plafonds de verre et d’interruptions de carrière pour élever les enfants.

Ces inégalités professionnelles se reproduisent au moment de la retraite, et la réforme proposée, qui prévoit de reporter l’âge de départ à la retraite à 64 ans et d’allonger la durée de cotisation, ne fera qu’aggraver la situation économique des femmes. Les mères qui bénéficient de trimestres supplémentaires pour chaque enfant ne pourront pas user d’un quelconque bonus, malgré le fait qu’elles valideront un nombre de trimestres supérieur à la durée requise.

Unissons-nous tous le 8 mars 2023, lors de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes afin que cette réforme des retraites soit retirée.

Accord handicap 2023 – 2025

Accord handicapQuand la politique handicap avance, FO signe

Le principe d’égalité suppose la différence. C’est parce que nul n’est identique à l’autre qu’il faut œuvrer à l’égalité des droits, au respect de la dignité, et lutter contre toute forme de discrimination liée au handicap. Il faut agir pour passer de l’égalité prescrite à l’égalité réelle pour les travailleurs handicapés. C’est tout le sens de l’action de longue date menée par FO en matière d’emploi des personnes en situation de handicap.

Forte de cet engagement, le 6 janvier 2023, FO signe le 8e accord d’une durée de 3 ans. Celui-ci est paraphé à l’unanimité par les organisations syndicales représentatives.

Le combat de FO a permis de réaffirmer le maintien en emploi des postières et postiers en situation de handicap comme axe prioritaire de l’accord, avec au moins 55 % du budget prévisionnel réservé au financement de ces actions. S’y ajoute aussi le recours aux dispositifs publics de maintien dans l’emploi (essai encadré, prestations d’appui spécifiques, emploi accompagné et la convention de rééducation professionnelle en entreprise) qui permettront de mieux préparer et mieux accompagner à la reprise au travail. Pour développer les liens avec les services publics territoriaux, le réseau des référents actuels se trouve renforcé par la création d’un pôle de 5 référents handicap à temps complet.

FO obtient des mesures concrètes comme :

  • Un meilleur accompagnement du handicap psychique ou autistique au travail,
  • Une formation obligatoire des managers correspondant au handicap du nouvel arrivant,
  • Une sensibilisation des équipes au handicap, notamment celles ayant un collègue sourd signant.

Puis, le plan de recrutement des personnes en situation de handicap est fixé à 370 personnes au minimum dont 150 personnes en CDI avec un engagement d’intégrer des personnes ayant un handicap psychique ou autistique.

Par ailleurs, La Poste renforce son engagement sociétal en poursuivant son recours, à hauteur de 52 millions d’euros, auprès du secteur adapté et protégé pendant la période triennale.

Quant au financement des dispositions de l’accord, un budget de 11 millions d’euros est prévu. Ce dernier reste néanmoins conclu sous la condition suspensive de l’obtention de l’agrément par la DRIEETS Île-de-France (Direction Régionale Interdépartementale, de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités).

Enfin, lorsque FO s’engage et signe un accord, FO se mobilise pour s’assurer de sa déclinaison opérationnelle dans tous les métiers et territoires en exerçant une présence militante et exigeante dans tous les CHSCT, comme dans toutes les CNSST et les commissions de suivi nationales.

Pour FO, l’insertion et le maintien en emploi des personnes en situation de handicap est et doit être une priorité pour tous.

BOETH : un statut à prendre en compte

BOETHFin 2021, le taux d’emploi des personnes en situation de handicap de La Poste atteint 8,66 %. D’après le dernier bilan social, cela correspond à 11 084 personnes physiques, dont 7 196 femmes reconnues Bénéficiaires de l’Obligation d’Emploi des Travailleurs Handicapés (BOETH).

Mi-octobre, la négociation concernant le futur accord en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap s’est ouverte.

De très nombreux points doivent être débattus, notamment en ce qui concerne les actions de maintien dans l’emploi des Bénéficiaires de l’Obligation d’Emploi (BOE), encor loin d’être optimales ! Les postières ou postiers BOE sont bien souvent relégués à une gestion plus comptable qu’humaine de la situation de leur handicap, à un retour, après éloignement pour raison médicale, difficile dans un contexte de chamboulement périodique. Pour d’autres, dans l’attente de leur reclassement après inaptitude à leur poste, leur sont proposées des missions sans lendemain dans leur établissement ou pire, des dispenses d’activité qui se traduisent donc par une sortie définitive de l’entreprise, car aucune offre sérieuse et personnalisée ne leur aura été proposée.

Au titre de 2021, concernant les BOE, ont été dénombrés 223 licenciements pour inaptitude après impossibilité de reclassement et 111 retraites pour invalidité. C’est encore trop ! Par ailleurs, combien d’entre eux sont devenus des postiers en situation de handicap du fait de mauvaises conditions de travail ? Le taux d’emploi élevé d’une entreprise n’est pas forcément le reflet d’une bonne inclusion des personnes en situation de handicap.

Il est grand temps que La Poste se donne les moyens de ses ambitions afin de favoriser durablement l’emploi des personnes en situation de handicap. FO Com mettra tout en œuvre pour négocier un accord qui tiendra compte de l’insertion et du maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap. Quel que soit votre statut, rapprochez-vous de votre correspondant local FO Com.

L’ égalité professionnelle poursuit son avancée à La Poste

égalité professionnelleDepuis 2005, La Poste négocie avec les organisations syndicales des accords en vue de développer l’ égalité professionnelle entre les femmes et les hommes au sein du Groupe. C’est grâce à ces accords et aux avancées sociales portées par les organisations syndicales signataires que la question de l’égalité professionnelle s’est imposée progressivement comme un pilier de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) de La Poste.

Pour FO, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes est beaucoup plus qu’une question sociétale ou qu’un axe de développement RH pour la communication de l’entreprise. C’est avant tout un combat syndical majeur qui est au cœur de nos valeurs de progrès et de justice sociale.

C’est pourquoi, concernant l’accord relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes de la période 2022-2025, FO, signataire, a revendiqué et obtenu des mesures concrètes comme :

  • favoriser la présence de femmes dans les postes à responsabilité où les plafonds de verre résistent, avec un objectif de 40 % de femmes en groupe C, 45 % en groupe B et 50 % en groupe A d’ici 2025.
  • renforcer la mixité des métiers les plus genrés.

FO s’est toujours mobilisé pour :

  • une juste rémunération basée sur l’ancienneté et les compétences. À cette fin, pour supprimer les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes, une enveloppe annuelle de 400 000 € dont 100 000 € réservés aux groupes B et C, est maintenue jusqu’à la fin de l’accord.
  • des mesures, à destination de l’ensemble des postières et postiers poursuivant et amplifiant la prévention ainsi que la lutte contre le sexisme et de toute forme de violence au travail comme hors du temps de travail.

FO a acquis aussi de nouvelles dispositions en faveur de la parentalité donnant la possibilité pour les femmes enceintes de télétravailler jusqu’à cinq jours par semaine si leur activité le permet, et des formations pour celles qui ne peuvent plus occuper leur poste de travail habituel pendant la grossesse.

FO a fait des propositions concrètes pour que la santé au travail des femmes (accidentologie plus élevée que celle des hommes) soit mieux préservée et a obtenu des engagements de La Poste pour l’ouverture d’un chantier sur ce sujet, qui sera porté par les CNSST (Commissions Nationales Santé Sécurité au Travail) de Groupe et de métiers. De plus, la filière RH et la ligne managériale seront sensibilisées aux difficultés que les rythmes biologiques peuvent avoir sur la santé.

Enfin, lorsque FO s’engage et signe un accord, FO se mobilise pour s’assurer de sa déclinaison opérationnelle dans tous les métiers et territoires.

FO va donc exercer une présence militante et exigeante dans toutes les commissions locales et nationales, comme dans toutes les CNSST afin de s’assurer que les objectifs et les ambitions de cet accord bénéficient à toutes les postières et tous les postiers.

Inégalité salariale : cette réalité sociétale n’épargne pas les postières

Inégalité salarialeUne récente étude européenne a posé la question de l’inégalité dans la rémunération et plus précisément en ce qui concerne la rémunération liée aux performances. Tout d’abord cette dernière a tendance à se développer partout dans l’Union Européenne mais plus précisément dans les grandes entreprises, parmi les tranches supérieures de rémunération, dans certains secteurs, pour un travail à temps plein et bénéficiant aux hommes.

La rémunération liée à la performance étant en pleine croissance, les décideurs politiques européens ont collecté des données, cherché les causes et sensibiliser sur ce point. Certes, se sont mis en place des dispositions légales et des amendements aux conventions collectives ont été proposés.

Aujourd’hui, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes dans l’UE reste important (14,1%) et a à peine diminué de moins de deux points ces dix dernières années. Selon l’étude Zwysen en 2021, cette rémunération liée aux performances lie le salaire à la performance individuelle, permet une plus grande flexibilité et génère un paquet salarial plus attractif et donc une plus grande différenciation entre les travailleurs. Nous sommes passés en Europe de moins de 20% des travailleurs en 2000 à presque un tiers en 2015.

Les femmes sont moins susceptibles de percevoir une rémunération liée aux performances car elles occupent des emplois selon les secteurs différents de ceux des hommes. Elles sont plus souvent positionnées sur des emplois à temps partiel et sur des contrats temporaires, dans des petites entreprises et dans les services publics où les femmes sont plus fortement représentées. Et dans le cas où les femmes bénéficient de primes liées à la rémunération liée à la performance, celles-ci sont quatre fois ou plus élevées pour les hommes !

Certes l’article 4 de la directive 2006/54/CE interdit toute discrimination directe ou indirecte sur le sexe en ce qui concerne tous les aspects de la rémunération. Cela étant, la réalité est que nous sommes confrontés à de la discrimination indirecte (affaire 96/80 Jenkins ou 170/84 Bilka-Kaufhaus). De même, il existe une obligation de procéder à une évaluation conjointe des rémunérations lorsque les rapports révèlent un écart entre les sexes de plus de 5%.

Alors que font (ou pas) les entreprises comme La Poste ? Des statistiques sont réalisées faisant apparaître des écarts de rémunération moyenne notamment chez les cadres et ingénieurs de 5 à 7.5% (CDSP du 25 février 2022) selon les tranches d’âge mais après application d’un seuil de pertinence et d’une pondération, l’écart n’est plus que de 0,19%… Cette année, le Groupe a débloqué 400K€ pour l’égalité entre les femmes et les hommes : 109 femmes se sont vues augmentées au retour de leur congé maternité et trois femmes font partie des 10 plus hautes rémunérations du Groupe et ? Il subsiste toujours des inégalités salariales pour les femmes.

Les femmes dans l’UE gagnent en moyenne, près de 13% de moins que leurs collègues masculins. Les différences varient fortement d’un pays à l’autre : en 2020, le plus grand écart de rémunération entre hommes et femmes a été enregistré en Lettonie (22,3%), tandis que le pays avec l’écart de rémunération le plus faible est le Luxembourg avec 0,7%. La France est toujours à 15,8% alors à quand un vrai changement ?