Le SPAD * dans les CF et CFN : plus la galère que la croisière s’amuse !

spadIls partirent 500 et par un prompt renfort, ils se virent 3 000 en arrivant au port ? Non, pas 3 000, mon capitaine, mais 5 000. C’est en effet 5 000 spadeurs que compte dans ses rangs le navire amiral Direction des Opérations. Pour beaucoup, le bateau ressemble davantage à une galère qu’à un paquebot de croisière, occupés qu’ils sont à ramer pour ne pas couler sous une charge difficile à traiter avec les moyens du bord. 

C’est que les brèches sont nombreuses dans la coque ! Et le matériel de bord est souvent défaillant : les ordinateurs grands ou double écran et les téléphones sont restés à quai, et il y a souvent de la friture sur la ligne. Les liaisons avec le poste de pilotage à terre sont aléatoires et dépendent souvent de la bonne volonté des uns et des autres. 

Mais interdit de se plaindre : il y a Teams ! Outil quasi-miracle, à la fois balise Argos et outil de liaison. Mais qui, malgré ses qualités, ne peut pas tout faire. Le provisoire et l’empirisme sont donc devenus un état de fait quasi-permanent pour les passagers télétravailleurs des Centres financiers. Passagers pour la plupart clandestins, car l’accès au “vrai” télétravail tel que défini dans l’accord de 2018 leur reste interdit. 

Pour FO, cette soi-disant solution devient un vrai problème : à l’absence de moyens techniques viennent maintenant s’ajouter des risques psycho-sociaux grandissants et des difficultés croissantes à gérer cette situation chez les managers. La répartition compliquée des tâches entre spadeurs et non-spadeurs est par ailleurs porteuse de tensions à la longue au sein des équipes.

Nous demandons à La Poste de définir rapidement un cadre transparent pour l’exercice du télétravail dans l’entreprise, et notamment à la Direction des Opérations. Car les postiers des Centres financiers ont droit au même niveau de protection, d’accompagnement et d’équité, quels que soient leur classification, leur fonction et leur Centre de rattachement. 

Espérons que cet appel à l’action soit rapidement entendu, et ne se transforme pas bientôt en SOS !

* Solution Ponctuelle de Prise en charge A Distance, ou télétravail de crise ou d’urgence, mis en place en avril 2020. Il est depuis devenu Solution Permanente de Prise en Charge Dégradée, faute de moyens.