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Actu du CA – La lettre de l’administratrice FO

Une nouvelle gouvernance…continuité, incertitudes ?

Depuis le début de l’année, le comité des nominations, des rémunérations et de la gouvernance du Groupe La Poste a œuvré ardemment pour élaborer une fiche de poste et proposer au président de la République, une liste de candidats remplissant les conditions nécessaires pour devenir Président de La Poste.

C’était le mercredi 25 juin 2025, lors de la tenue du Conseil d’Administration de La Poste et de l’Assemblée Générale des actionnaires, qu’aurait dû être annoncé le nom du nouveau Président.

La lettre de l’administratrice FO – Juillet 2025

Semaine QVCT : FO Com aux avant-postes

QVCTDu 16 au 21 juin 2025, se déroule la semaine dédiée à la Qualité de Vie et aux Conditions de Travail (QVCT) dans les entreprises de France.

La Poste, en tant qu’entreprise à missions, a intégré ses engagements sociétaux au cœur de son modèle d’activité, dans le cadre de son plan stratégique et de sa raison d’être. La QVCT représente un pilier fondamental de sa performance durable et globale.

La QVCT désigne l’ensemble des actions visant à améliorer le bien-être des travailleurs dans leur environnement professionnel. Cela inclut des initiatives telles que la flexibilité des horaires, des espaces de travail adaptés et des programmes de santé mentale.

Le Code du travail souligne également l’importance de ces enjeux.

Pour FO Com, l’objectif principal est d’améliorer les conditions de travail des agents de La Poste. Il est donc crucial de porter une attention particulière à la santé et à la sécurité sur le lieu de travail. Grâce à notre proximité, partout sur le territoire, FO Com gère et participe à la résolution, au quotidien, de très nombreuses situations sur ce sujet. C’est dans cette perspective que, nationalement, nous avons négocié avec La Poste un accord QVCT que nous avons signé, avec comme ambition de s’assurer de la mise en œuvre.

Accord handicap à La Poste : ce qui marche, ce qu’il reste à faire

Encadrée par l’accord 2023-2025, la politique handicap à La Poste progresse sur plusieurs fronts tout en restant confrontée à des irritants persistants. Fin 2024, le taux de Bénéficiaires de l’Obligation d’Emploi (BOE) atteint 9,76 %, soit plus de 14 000 postières et postiers, contre 9,33 % en 2023. Les recrutements dépassent largement les objectifs (271 embauches pour 121 prévues, dont 161 en CDI), concentrés dans les métiers de facteurs, d’agents courrier et de chargés de clientèle. En parallèle, 859 nouvelles reconnaissances de handicap ont été enregistrées, et 1 293 titres renouvelés.

Les aménagements de poste se sont intensifiés (1 170 interventions, principalement en BSCC et BGPN), et un cofinancement avec l’AGEFIPH a été lancé pour préparer la fin de l’accord agréé. Le télétravail continue d’augmenter, bénéficiant à 1 688 postiers, majoritairement des femmes. Les achats auprès du secteur protégé dépassent les attentes, avec 22,8 millions d’euros engagés (objectif : 18 millions). Des conventions ou partenariats avec Cheops (CAP emploi) et l’AGEFIPH ont été signés pour favoriser le maintien dans l’emploi et accompagner les évolutions professionnelles des personnels en situation de handicap.

Mais derrière ces chiffres, FO Com alerte sur des dysfonctionnements permanents : manque de transparence, procédures de reclassement lentes, communication déficiente, moyens insuffisants, et absence d’anticipation lors des réorganisations, mobilités interbranches difficiles. Ces failles nuisent à l’objectif central de l’accord : le maintien dans l’emploi.

Sur le terrain, certains acteurs ignorent les engagements de l’accord, voire enfreignent les droits des postiers BOE. La Commission de Retour et de Maintien dans l’Emploi (CRME) est souvent incapable de proposer des solutions concrètes. Résultat : des postiers affectés à des missions sans avenir ou mis en dispense d’activité, conduisant à des sorties définitives, sans réelle alternative.

Le traitement trop souvent administratif ou comptable de ces situations engendre isolement, souffrance et mal-être. En 2024, 366 licenciements après impossibilité de reclassement pour inaptitude ont été prononcés, vécus comme une double peine. La dématérialisation croissante et une communication RH opaque aggravent encore la détresse psychologique de nombreux agents en situation de handicap.

Toujours mobilisée, FO Com poursuit son engagement pour défendre, négocier et intervenir, aussi bien sur le terrain qu’au sein des instances, afin de favoriser l’insertion et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap. En fin d’année, FO Com portera ses constats et revendications lors de la prochaine négociation, un rendez-vous crucial pour La Poste, confrontée au défi majeur de la fin programmée de l’accord agréé, dans le cadre de la nouvelle réglementation sur l’obligation d’emploi.

BGPN : FO Com signe…

…l’accord sur les parcours professionnels et la reconnaissance de l’engagement des postiers de la BGPN

Depuis le début de l’année, plusieurs accords ont été négociés. Il est possible de les retrouver sur notre site, dans la rubrique « connaître ses droits ». Aujourd’hui les négociations se terminent pour celui sur le télétravail et celui sur les parcours professionnels et la reconnaissance de l’engagement des postiers de la BGPN.

Le changement de gouvernance approche et La Poste reste frileuse en ce qui concerne ses engagements. La durée de l’accord est réduite puisqu’il se terminera en décembre 2026.

Pour FO Com, protéger les agents lors de leur mobilité subie, mais également choisie était une évidence. Certains de nos arguments avancés au fil des discussions ont fait mouche. Par exemple, de 1,4 million, l’enveloppe IMT (indemnité de mobilité territoriale) est passée à 2 millions d’euros. Cette demande FO va permettre d’augmenter les sommes négociées lors de toutes les mobilités. Attention, cela reste de la négociation individuelle. FO, très à l’aise sur ce sujet peut vous conseiller.

Les autres mesures :

  • Le maintien de la rémunération pendant deux ans pour les conseillers bancaires, les membres du CODIR, les directeurs de secteur, les commerciaux du courrier.
  • L’information à donner concernant les nouveaux métiers, la construction du parcours professionnel et le maintien des 3 heures dédiées à la préparation de ce parcours.
  • La reconduction de la rémunération expérience client permettant d’améliorer le pouvoir d’achat même si pour FO Com la reconnaissance devait passer par une augmentation des salaires.
  • La priorisation des mobilités internes et 1 700 opportunités de promotion par le biais de la mise en place d’itinéraires balisés.

FO Com a profité des différentes rencontres avec La Poste pour réclamer de nouvelles négociations concernant la LCB, les CODIR et les Chargés de Clientèle. De nombreux sujets tels la rémunération, les conditions de travail et les promotions  restent à évoquer. Nous craignions qu’il faille attendre la nouvelle gouvernance de La Poste avant que des dates puissent être fixées.

Pour être valide, un accord doit aujourd’hui être signé par une ou plusieurs organisations syndicales ayant recueilli au moins 50% des suffrages exprimés lors des dernières élections. Grâce à la signature de FO Com l’accord est donc valide et peut entrer en vigueur.

Dernière minute : Fin des négociations de l’accord télétravail. La BGPN entrouvre la porte en acceptant que le Groupe écrive dans l’accord le projet d’organiser des expérimentations afin que la Ligne Conseil Bancaire puisse réaliser ses formations réglementaires sur un site postal de proximité. Loin de nous satisfaire, cette annonce répond du bout des lèvres à notre pugnacité sur le sujet. Mais le chemin est encore long et nous continuerons à porter les demandes des personnels des bureaux sur ce sujet.

Télétravail 2025 : un accord mitigé mais protecteur

Fruit d’une longue série d’accords au sein de La Poste depuis 2013, et d’une nouvelle négociation depuis le début d’année, l’accord télétravail 2025 nouveau vient d’arriver. Cette négociation s’inscrit dans un contexte de forte remise en cause du télétravail dans les entreprises, aussi bien à l’étranger, qu’en France, dans tous les secteurs d’activités.

Malgré un point noir autour de l’âge « sénior » d’éligibilité au 3ème jour de télétravail revue à la hausse, FO Com fait le choix de prendre ses responsabilités en faveur d’un accord qui reste protecteur pour les agents. Le but : consolider les éléments positifs de l’accord, obtenir des éléments mieux-disants, et surtout éviter une décision unilatérale de l’employeur bien en deçà des termes existants ; sous forme de « Charte du télétravail ». Petit comparatif pour illustrer nos propos, avec ou sans accord :

Avec l’accord Sans accord
3ème jour de télétravail sénior L’âge passe à 58 ans

 

L’âge passe à 60 ans
Les plus de 55 ans ayant déjà 3 jours peuvent le garder Les 55-60 ans doivent repasser à 2 jours de télétravail
Télétravail flottant Passage à 35 j par an Maintien des 25 j par an
Jours successifs Possible Uniquement sur dérogation
Ouverture à la BGPN Expérimentation de travail sur site de proximité, partagée avec les OS Aucune expérimentation
Commission de recours Maintien permettant de faire appel des décisions du manager Suppression
Équipements Mise à disposition d’un grand écran et de matériel (siège, repose-pieds/souris/clavier ergonomique)

Sinon 250 € pour participation à l’achat d’un écran et/ou d’un siège.

Renouvellement tous les 8 ans.

Pas de mise à disposition d’écran, les 250€ ne sont pas mutualisables
Indemnités Légère augmentation (12€ pour 1 jour/18€ pour 2 et prorata pour le reste) Aucune augmentation
Santé/Sécurité et Conditions de travail Encadrement formel du télétravail dans la politique SST de La Poste Aucun encadrement spécifique

L’écart entre le dispositif sous accord, qui nécessite notre signature, et celui sans accord est vraiment important. Bien que FO Com ne se satisfasse pas du recul à 58 ans contre 55 ans aujourd’hui concernant l’âge de séniorité pour l’obtention du 3ème jour, FO Com se satisferait encore moins d’une décision unilatérale bien moins disante et peu ou pas protectrice.

Cet accord aillant recueilli plus de 50% de signataires, il s’appliquera au 1er juillet 2025.