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Fermeture de PIC : et une PIC de plus bradée sur l’autel de la productivité !

La Poste vient d’annoncer la fermeture de La PIC de NICE en 2018. Ainsi, en pleine période estivale, les quelques 350 agents de La PIC voient leur outil de travail et leur emploi disparaître au prétexte de la baisse de trafic et d’une meilleure adaptabilité du réseau industriel.

Au delà du choc subi par les personnels et de ses conséquences sociales et humaines, Force Ouvrière condamne cette fermeture économique et l’absence d’un véritable projet de ré-industrialisation des centres de traitement du Courrier.

Quant à la forme, l’annonce en plein été de cette fermeture en dit long sur la conception de la qualité de vie au travail prônée par La Poste ….

Facteur-Guichetier, quel retour…

Jadis, le Facteur-Guichetier, entendez Receveur Distributeur, arpentait dignement nos campagnes en distribuant le courrier. Prodiguant ainsi un lien social incontestable, qu’il continuait l’après-midi à son guichet. Cet agent polyvalent pouvait commercialiser l’ensemble des produits postaux et était à la source du développement local.
À la suppression de cette fonction, le syndicat FO s’était élevé pour dénoncer une telle erreur de jugement. Depuis, le syndicat FO déposait, sans état d’âme, une couronne mortuaire devant chaque fermeture pour dénoncer ce gâchis et démontrer la pertinence du maintien de la présence postale. C’est donc avec satisfaction et enthousiasme que FOCom approuve le retour du Facteur-Guichetier !
Mais si nous nous réjouissons du retour de cette nouvelle ancienne fonction, nous avons vite dû déchanter devant les conditions inqualifiables de sa mise en œuvre.
Sans aucune négociation, La Poste a décidé unilatéralement que l’activité comporterait au minimum 51 % d’activité de distribution du courrier et donc au maximum 49 % d’activité au guichet !
Concernant les conditions de travail, la classification et toute la mise en œuvre, FO réclame l’ouverture de négociations. Pour FO, il faut lutter pour que ce retour soit un réel succès afin que la population puisse se rendre au bureau dans de bonnes conditions et dans des créneaux horaires acceptables. La pérennité de ce retour en dépend.facteur
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Nous dénonçons toutes formes de
« saucissonnage » de l’activité entre le guichet et la distribution. Pour FO, la seule organisation viable, au regard des conditions de travail et de la levée du courrier, est l’ouverture du bureau le matin et l’activité Courrier l’après-midi. La pertinence des heures d’ouverture doit garantir, dans la durée, le maintien des bureaux de poste en milieu rural !
Socialement comme légitimement, la classification de cette fonction en II.1 est sous-estimée ! Elle est encore plus scandaleuse pour les moyens de remplacement classifiés en classe I ! Nous dénonçons :

  • une classification insuffisante pour les titulaires.
  • aucune promotion pour les remplaçants actuellement en classe I.
  • la suppression de la prime d’équipe pour les titulaires.
  • l’opacité du commissionnement lié à l’activité Réseau.
  • une formation continue insuffisante.
  • un manque d’étude d’impacts sur le cumul des deux activités.

L’accord « Un avenir pour chaque postier », signé et négocié par FO, précise qu’une prime fonctionnelle est créée pour l’adaptation à leur nouveau poste. Il est urgent d’entamer les négociations pour les Facteurs-Guichetiers !

Bilan social 2015 : Emploi et absentéisme, Rien ne va plus !

La Poste a présenté son rapport social 2015. Avec 224 045 personnes physiques au 31/12/2015, La Poste poursuit sa politique de réduction massive des emplois (moins 7300). Si cette dernière affiche un satisfécit avec 3 588 recrutements en CDI, ces chiffres masquent une autre réalité plus criante que vivent les personnels, la dégradation sociale et humaine de leurs conditions de vie au travail.
Ainsi, la hausse de 49 % du recours au travail externe (intérim entre autres, + 1500 EAA par rapport à 2014), est révélatrice d’un choix stratégique en matière d’emploi voulu pour des raisons économiques. Quant à la saisonnalité invoquée pour justifier ce recours, ce n’est qu’un prétexte pour ne pas combler les absences ou les postes vacants avec du personnel permanent. Depuis sa création, 11 950 agents sont aujourd’hui dans un dispositif TPAS sans que ces derniers soient remplacés sur le terrain. Ce sont ceux qui restent qui assurent le quotidien ! Ajouter à cela, les restructurations qui se s’accentuent et le vieillissement de la population (48 % des postiers pont plus de 50 ans et 25 % ont plus de 55 ans), dans ces conditions pas surprenant que l’absentéisme pour maladie continue de progresser avec 1,5 jours d’absence en plus par agent par rapport à 2014 (25,5 jours pour les fonctionnaires et 23,5 jours pour les salariés). Et c’est sûrement pour cela que La Poste met en place une commission sur l’absentéisme… une de plus dirons-nous. Si La Poste veut vraiment s’attaquer à l’absentéisme, à la pénibilité au travail, qu’elle arrête sa politique de réduction des emplois, qu’elle remplace tous les agents absents et postes vacants avec du personnel permanent (réduction du chômage et de la précarité), qu’elle s‘attaque à la cause réelle de ce mal en appliquant une véritable politique de santé au travail qui intègre, outre la prévention des risques, la refonte des normes de travail afin que travailler ne rime plus avec souffrance.