Le pouvoir en place en Espagne avec sa majorité absolue a adopté une des « loi travail » les plus libérales en Europe. Le texte en vigueur est très favorable aux entreprises et offre une grande flexibilité en matière de licenciements. Les points générant des désaccords sont la possibilité de licenciement suite à un arrêt maladie; la priorité actuelle de la convention d’entreprise sur la convention collective; la possibilité pour une entreprise de modifier de façon unilatérale le contrat de travail après signature des deux parties et davantage de flexibilité pour recourir aux intérimaires. Alors que des entreprises espagnoles s’essaient à la semaine de quatre jours, avec une réduction du temps de travail allant jusqu’à 32h/semaine accompagnée d’une baisse de salaires, les principaux syndicats espagnols (UGT et Unai Sordo) contestent la baisse de pouvoir d’achat dont les espagnols vont devoir se satisfaire. Car même si l’expérimentation pourrait trouver son sens dans une nouvelle économie où la révolution technologique permet de produire un bien ou un service en moins de temps qu’auparavant, la baisse de salaire plongera un peu plus les espagnols dans l’austérité. Cet essai serait-il une façon déguisée de rendre corvéable à merci les travailleurs espagnols durement touchés par la crise ? Une chose est sûre, les espagnols devraient subir une transformation importante du « travail » dans laquelle bas salaires rime avec contrats précaires.
Lire la suite »Nouvelle étape dans la dégradation du service postal américain
Le plan stratégique décennal nommé « Delivering for America » est entré en vigueur le 1er octobre 2021. Rédigé par le ministre des Postes Louis DeJoy, il n’est rien de moins qu’un business plan destiné à entraver et discréditer l’USPS (United States Postal Service), ouvrant ainsi la voie à sa privatisation. Le plan « détruira le service postal en temps opportun dont les gens dépendent pour les médicaments, le paiement des factures et les opérations commerciales dans les régions rurales de l’État », a déclaré le procureur général de Caroline du Nord, Josh Stein. La première étape consiste à allonger le délai maximum de livraison du courrier de première classe de 3 à 5 jours. Cette mesure, ostensiblement mise en place pour réduire les coûts, sera accomplie en éliminant US Air Mail et en acheminant le courrier uniquement par camion. La disparition de la US Air Mail, créée en 1918, replacera les délais de livraison comme ils étaient il y a un siècle. Cette stratégie prévoit également la réduction des heures d’ouverture des bureaux de poste. De plus, le plan augmentera les prix pour le public. Côté conditions d’emploi, un accord signé en 2010 a gelé les salaires pendant les deux premières années et a prévu des augmentations qui ont à peine suivi le rythme de l’inflation les années restantes. Il ne contenait aucune augmentation du coût de la vie pendant les deux premières années et les reportait au cours des troisième et quatrième années. De plus, l’accord a créé un deuxième niveau de travailleurs qui sont payés environ 10 % de moins que leurs collègues. Il a également élargi la main-d’œuvre temporaire de l’USPS, qui bénéficie encore moins d’avantages que les employés à part entière. Ce modèle ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ? Alors que les négociations se poursuivent, les États-Unis sont témoins de la plus grande vague de grèves depuis des décennies. Une partie de la population des États-Unis est surprise de voir que le service postal est tout à coup devenu un champ de bataille. Les travailleurs et travailleuses des postes savent cependant que leur travail se retrouve souvent au carrefour …
Lire la suite »La liberté syndicale – Outil fondamental d’exercice des droits collectifs et individuels
Aujourd’hui, la moitié de la population mondiale ne dispose pas de la moindre liberté syndicale, sans laquelle la mise en œuvre des droits fondamentaux de défense des intérêts moraux et matériels des travailleurs ne peut être effective. D’autant que même là où cette liberté syndicale est inscrite dans la loi, elle est appliquée de façon très inégale. C’est au cours du 19ème siècle que les échanges d’idées autour de la liberté des travailleurs se font les plus vifs et traversent le monde ouvrier. Les travailleurs s’organisent, comme le proclame la 2e internationale fondée en 1889, pour se sentir mieux assurés de leur force. Ils veulent affirmer leur dignité en tant que travailleurs, ce qui fait naître au fil du temps un certain nombre de tensions dans les partis politiques et de la peur dans les pouvoirs en place craignant la révolution. La grève : cet instant disruptif universel Débattue à la fois sur ses formes et ses finalités, la grève est perçue comme une caractéristique identitaire qui reste disputée, discutée au sein même des travailleurs. Il y a plusieurs façons de concevoir la grève : la grève locale sur un sujet et un domaine précis afin d’introduire des négociations contractualisées et la grève générale, ce « mythe » mobilisateur dépeint par Jaurès et Sorel, ce vers quoi, dans un mouvement de lutte historique, on imagine que peut aspirer l’intégralité de la classe ouvrière. Ces deux formes, grève contractuelle, élément de démonstration de la force de la classe ouvrière dans un pays démocratique et grève comme élément de révolution, visent à peser pour établir de nouveaux droits et même influer sur les lois régissant un pays, souvent en opposition des tenants du pouvoir. La grève reste l’arme ultime devant l’absence ou refus de négociations. D’ailleurs, l’histoire de la grève est émaillée de répressions et de drames, à l’image de La Commune de Paris ou de Courrières, mais aussi d’avancées structurelles et symboliques comme la création d’organismes sociaux, de caisses de solidarité et de mutuelles de même que l’origine du 1er mai aux USA pour instituer en France « une journée de manifestation ». En s’intéressant à l’histoire …
Lire la suite »
La Poste
POUR UN DÉVELOPPEMENT DURABLE, RESPONSABLE DES CONDITIONS DE TRAVAIL !
Prise en compte renforcée de la pénibilité, application des accords handicap et égalité professionnelle, moyens humains et financiers suffisants fléchés vers la santé/sécurité, assurance d’avoir un environnement de travail sain et sécurisé, véritable droit à la déconnexion, autant d’exigences martelées par notre organisation syndicale depuis de nombreuses années. Pour FO Com, la stratégie de La Poste n’est pas la bonne. Elle doit commencer par la mise en place d’une vraie prévention primaire en amont de toute réorganisation afin de faire cesser les surcharges de travail, la précarité des emplois et la baisse de qualité de service. Le temps n’est plus aux tergiversations devant l’urgence à combattre tout ce qui abîme le corps comme la tête des travailleurs. S’il n’y a vraiment de richesses que de femmes et d’hommes dans l’entreprise, alors, que l’entreprise les protège, sans conditions ni restrictions. Cela relève ni plus ni moins de sa responsabilité sociale… et même de sa responsabilité légale. Rappelons que, aux termes de la loi, « l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et la santé physique et mentale des travailleurs. Ces mesures comprennent des actions de prévention des risques professionnels, des actions d’information et de formation, la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés » et il doit veiller à « l’adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l’amélioration des situations existantes ». Les mauvais comptes de l’emploi et leurs conséquences sur les conditions de travail L’emploi en nombre suffisant d’une part, et la qualité de l’emploi d’autre part, sont les premiers éléments indispensables aux bonnes conditions de travail et à l’organisation des activités. Aujourd’hui à La Poste, l’organisation du travail « tourne » malheureusement avec un taux important de Force de Travail Variable (intérimaires et CDD). Le retour à un emploi pérenne CDI à 35h est indispensable pour assurer toutes les activités avec la qualité de service exigée tout en répondant aux attentes des clients; une FTV avec des ressources internes est nécessaire pour poser les congés avec le choix respecté, assurer les formations obligatoires, tout comme celles liées à l’évolution professionnelle. La dégradation de la …
Lire la suite »Chronique du Tour de France des PIC
Poitiers, Cestas, Valence, Lille, Lyon, Royes, Rouen, Saint Gibrien, Dijon, Auvergne… Depuis le début de l’année 2021, le référent PIC national est allé à la rencontre des militants et agents de ces PIC. Ce Tour de France nous a permis d’entretenir un contact avec les agents dans une période charnière pour leur organisation de travail et d’établir le cahier revendicatif de demain. L’échange régulier, la proximité au quotidien avec les postières et postiers sont au cœur de nos valeurs. La présence FO Com est importante pour les agents des PIC et nous tenons à souligner la qualité des débats. Avec 26 PIC sur tout le territoire, l’objectif est d’avoir 26 référents (actuellement 23) afin d’avoir une présence FO au plus près des agents. Chaque mois, l’organisation d’échanges permet de suivre les différentes évolutions, de faire remonter l’ensemble des informations et problématiques de chaque entité, d’étudier celles-ci lors des instances nationales et de pouvoir faire entendre nos revendications. Il n’est pas question de laisser La Poste décider seule de l’avenir des postiers. Encore beaucoup trop de dispositions non négociées sont le résultat des changements subis par les postiers. Lors des rencontres et échanges avec le personnel, on se rend compte très rapidement qu’ils sont soucieux de leur avenir au sein du Courrier. Des doutes planent sur des transformations de PIC en plateforme Multi-flux avec des conséquences sur les effectifs (environ 50 % de moins, pas de brigade de nuit ou très peu…). Avec cette évolution, La Poste rationalise ses surfaces et ses effectifs, bien souvent au détriment des conditions de travail. S’ajoute à ceci l’ambiance entre agents qui devient pesante. L’intégration des UAP et EAP, le volet promotionnel très insuffisant (910 promotions sur les 26 PIC), une prime d’équipe liée aux objectifs et à l’appartenance des UAP, tout cela va générer des discordes entre équipes et surtout une forme de compétition, nuisant malheureusement au moral des agents. D’une manière générale, le constat est un vrai manque de reconnaissance, et la difficulté d’avoir une véritable perspective de carrière avec une évolution professionnelle en PIC. Les efforts durant la crise sanitaire n’ont pas été récompensés …
Lire la suite »