JOURNAL

Quels moyens pour l’encadrement à La Poste ?

La Poste évolue, elle écrit son histoire dans un environnement désormais en perpétuelle évolution. Les conséquences pour tous les salariés et fonctionnaires de La Poste sont nombreuses. Dans cette équation complexe, la place accordée dans le plan stratégique à tous les niveaux de l’encadrement pose aujourd’hui question. Quels moyens La Poste entend-elle donner aux cadres pour conforter leur autonomie et responsabilité et mener à bien leurs objectifs et missions ? Au-delà des discours convenus, des éléments de langage, force est de constater que les cadres sont trop souvent considérés comme une « population docile » pour laquelle on ne s’est pas toujours donné les moyens des ambitions affichées. Tout se passe encore comme si l’engagement allait de soi, qu’il n’y avait pas vraiment d’urgence à « entretenir la flamme »… Un alibi commode souvent mis en avant par la DRH est encore d’affirmer que les moyens accordés (salaires, variables, conditions de travail…) aux cadres ne conditionnent ni leur motivation, ni leur engagement. Ces dernières années, notre gouvernance a trop souvent fait l’impasse sur ces questions. L’encadrement représente pourtant une part importante de l’effectif de notre entreprise et reste la clé de voûte de notre capacité à évoluer. L’encadrement à La Poste en quelques chiffres (Bilan Social 2020 : classe III et groupe A, en personnes physiques) Effectif permanent cadres 2020 : 43 006 Cadres de plus de 50 ans : 27 271 Cadres de moins de 30 ans : 13 459 Recrutements CDI 2020 1149 dont 203 de moins de 25 ans Nos revendications pour améliorer le statut collectif des cadres de La Poste font sens au moment où le nouveau plan stratégique présenté par la direction nous laisse souvent face à nos interrogations. La mise en œuvre du nouveau plan stratégique, les « objectifs de départs naturels » (retraites, TPAS,…) ne risquent-ils pas de mettre fortement sous tension l’encadrement, en particulier les seniors ? Rappelons que plus de 63 % des cadres de la classe III et du groupe A ont plus de 50 ans. Le risque de décrochage d’une partie de l’encadrement, face à l’accélération du changement, à l’apparition de nouvelles organisations hybrides et à l’émergence de nouveaux outils toujours plus …

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Quand la jeunesse entre en mouvement

jeunesse

Au centre de tous les enjeux et bien souvent en première ligne dès qu’une crise éclate, la jeunesse n’a certainement pas dit son dernier mot. Actuellement dans le monde, il y a plus d’un milliard de personnes dans la tranche d’âge comprises entre 18 et 35 ans. Dans toute l’histoire, c’est le groupe le plus nombreux à faire la transition vers l’âge adulte. Aujourd’hui où les dangers écologiques, démocratiques et sociaux se font plus urgents que jamais, quel rôle joueront-ils dans les évolutions nécessaires à la société ? Qu’est-ce qui les fait « bouger » ? Pas moins de 72 % des 18-24 ans se considèrent comme engagés – dont 17 % « très engagés », contre seulement 55 % des plus 65 ans, selon une étude réalisée par l’institut BVA. Ces résultats viennent relativiser certains propos décrivant les jeunes comme massivement désengagés ou indifférents à ce qui les entoure. Parmi les causes à défendre, on retrouve d’une consultation à l’autre le triptyque liberté-égalité-fraternité. Le réchauffement climatique, la pauvreté, le chômage, les violences, le sort fait aux migrants sont autant de « moteurs » mis en avant par les jeunes français, comme par leurs camarades européens. La participation à des manifestations, à des grèves ou à des occupations a progressé chaque année de 2 points entre 2017 et 2020, pour représenter 19 % des jeunes. Le bénévolat est parmi les plus élevés d’Europe (Crédoc/INJEP, 2016) et en nette hausse ces dernières années (+ 34 % de bénévoles chez les moins de 35 ans entre 2010 et 2016 – France Bénévolat, 2016). La jeunesse engagée préfère les actions concrètes allant des mobilisations sur le climat à la « consommation engagée », ou en rapport à des situations plus directes et spontanées sur nombre de sujets différents. Quand on examine la proportion de jeunes dans les différentes formes que peut prendre une action collective (pétitions, flashmobs, mouvements s’emparant de nombreux sujets allant de l’avortement aux violences policières en passant par l’apostasie, etc.), on se rend compte que la palette des thèmes est large. Ces actions sont certes éphémères mais fortes car mobilisatrices. Le numérique : une forme de culture d’organisation ? Les pratiques des jeunes, quelles qu’elles soient, sont une …

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Le projet de règlement sur l’ Intelligence Artificielle décrypté

Intelligence Artificielle

Une esquisse en 2020 Devant l’omniprésence de l’ Intelligence Artificielle, les députés européens se sont saisis du sujet en février 2020 pour garantir une utilisation équitable et sûre pour les consommateurs. La résolution adoptée en plénière aborde plusieurs défis découlant du développement rapide des technologies de l’Intelligence Artificielle (IA) et de la prise de décision automatisée (ADM). Les trois axes majeurs de cette réglementation sont la mise à jour des règles de sécurité et de responsabilité de l’UE au vu des produits reposant sur l’IA, l’utilisation d’algorithmes non biaisés, la mise en place de structures de contrôle et la garantie que l’humain reste au final le maître de la situation. La crise sanitaire en 2020 a fortement accru le recours à l’Intelligence Artificielle sous toutes ses formes : dans le e-commerce, dans le recrutement, dans la surveillance des citoyens et des salariés, dans les chaînes d’approvisionnement, les centres d’appel, etc. Nous sommes aujourd’hui dans un contexte politique mondial dans lequel de plus en plus de pays investissent massivement dans l’IA. L’Union Européenne a décidé d’agir d’une seule manière pour relever les défis de l’IA. La voix de « Why Not Lab » Depuis des années, FO Com travaille sur le numérique, du droit à la déconnexion à l’impact du numérique en intégrant l’équilibre vie privée/vie professionnelle et en réfléchissant au nouveau monde du travail. Dans ses activités au sein de l’UNI, FO Com a rencontré Christina J. Colclough, experte de l’avenir du travail et de la politique de la technologie numérique, défendant au niveau mondial l’importance de la voix des travailleurs. Aujourd’hui, fondatrice de Why Not Lab, elle a ainsi interpellé les membres de la Commission européenne : « avec les millions de points de données extraits quotidiennement des travailleurs, transformant leurs actions et non-actions en « vérités » définies mathématiquement ou en probabilités calculées statistiquement, nous devons nous demander si nous trahissons l’histoire ». Elle a posé également une question essentielle : « alors que les systèmes numériques peuvent être efficaces et productifs, nous devons nous demander efficace pour quoi ? productif pour quoi ? ». Efficacité et productivité ne signifient pas nécessairement « bon », « juste » ou même « légal ». Elle a confirmé le changement de …

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Assistant social à La Poste. Un métier en manque de reconnaissance

Assistant social

S’il est une profession dont on parle finalement assez peu à La Poste, c’est bien celle des assistants sociaux. Ce métier, si particulier, est pourtant un acteur et un témoin important des évolutions de notre entreprise et de ses conséquences sur son personnel. Alors que les mutations techniques et sociétales se traduisent par des risques et des besoins sociaux en nette augmentation, la place donnée aux assistants sociaux à La Poste devrait faire consensus. Or, en diminuant leur nombre et en ne leur donnant pas plus de moyens, la direction risque de les fragiliser. Des acteurs pourtant essentiels Pour comprendre leurs enjeux, il suffit de consulter la fiche de poste. L’assistant(e) social(e) doit, en s’appuyant sur un éclairage et des connaissances spécifiques : Apporter une aide psychosociale Contribuer à l’observation sociale développée à La Poste Développer l’expertise sociale Prévenir les risques psycho-sociaux Contribuer à l’accompagnement des changements Il est notable que la fiche de poste positionne les questions d’organisation et d’environnement du travail en dernier. Nous serions tentés d’y ajouter par exemple l’accompagnement des personnels dans le cadre des réorganisations et des suppressions de poste, des mobilités… Cet accompagnement englobe également l’ensemble des cadres, en souffrance ou non, exposé à de nombreux risques en ces périodes de tensions. Sans oublier que le champ d’action des AS s’étend dans des domaines où le management trouve ses limites et est parfois, voire souvent, inopérant. Un métier à valoriser d’urgence ! Le constat est simple : La Poste, contrairement à d’autres entreprises, peine à recruter voire même à conserver ses AS. Le turn-over, les arrêts de travail, les démissions témoignent bel et bien des difficultés qu’ils rencontrent. Or, La Poste vient de redéfinir les portefeuilles des AS en les passant de 900 agents à 1 100 au maximum ! Vont-ils pouvoir tenir le cap vu la multiplicité et la complexité de leurs tâches ? Au vu de la crise sanitaire qui pourrait devenir une crise économique pour les plus fragiles, pourront-ils répondre à tous les besoins à naître ? Pour FO Com, si La Poste veut conserver ses AS, elle doit les entendre en matière d’évolution professionnelle en leur permettant d’accéder …

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L’emploi, fer de lance du progrès social !

L’emploi

Jusqu’au milieu des années 70, le travail assurait une certaine sécurité en garantissant l’accès à la protection sociale et notamment les droits à la retraite. L’emploi lié était souvent de qualité. Le premier choc pétrolier a sonné la fin de cette période de plein emploi et le chômage, d’abord à la marge, est devenu une réalité sociale et économique durable. Selon l’Insee, au premier trimestre 2021, le nombre de demandeurs d’emplois en France s’élevait à près de 6 millions et cette situation devrait s’aggraver avec la crise sanitaire. D’après les chiffres avancés par la revue « Alternatives Économiques », au 31 mars 2021, la France a perdu 700 000 emplois en six mois, soit le nombre d’emplois précédemment créés en 3 ans ! Paradoxalement, on estime à 300 000 le nombre d’emplois vacants en France. Ce phénomène s’explique en partie par le manque de qualifications. 17 % des jeunes sortent du système scolaire sans être qualifiés. Il manque des techniciens dans des secteurs comme les télécommunications, l’agroalimentaire et le bâtiment où la moitié des postes reste à pourvoir. L’évolution rapide des technologies oblige les entreprises à une recherche quasi constante de 15 000 ingénieurs dans le secteur du numérique. Il est donc urgent de revoir le système éducatif en redonnant la priorité à la formation scientifique pour répondre aux besoins d’emplois générés par la révolution technologique et surtout, donner à tous les jeunes les qualifications nécessaires afin de leur assurer une insertion optimale dans le monde du travail. EMPLOI DES JEUNES ET SENIORS : PARCOURS DU COMBATTANT Depuis 1975, le taux de chômage des 15 - 24 ans a toujours été nettement supérieur à la moyenne nationale avec un nombre élevé de NEET (Not in Employment, Education or Training). La crise sanitaire, qui a fait grimper ce taux de chômage au-delà de la barre des 20 %, va avoir un impact « systématique, profond et disproportionné » prévient l’OIT, tout en précisant que « les jeunes sont les premières victimes des conséquences socio-économiques de la pandémie. Il existe donc un risque que leurs vies professionnelles soient marquées à jamais, conduisant à une génération du confinement ». L’OCDE a dressé le même constat. Le plan proposé …

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