Tu viens d’être récemment désigné Responsable des filiales des activités postales, peux-tu nous décrire ton parcours militant ? Je suis rentré à La Poste en 1995 comme CDI intérimaire, en 2000 je suis finalement passé en CDI temps plein dans le métier du Courrier. Simple adhérent en 2003, au fil du temps je suis devenu responsable FO à Limoux PDC qui était mon entité de travail, pour ensuite m’investir sur l’ensemble du département de l’Aude. J’étais passionné par mon métier et l’adhésion à FO a été pour moi une évidence, avec plusieurs objectifs : défendre les droits des agents, fédérer autour de revendications collectives et travailler le terrain seul endroit où la légitimité s’obtient de façon pérenne. Membre et secrétaire du CHSCT de mon établissement, j’accorde une importance capitale à m’investir sur l’amélioration des conditions de travail. Je me suis impliqué avec opiniâtreté et passion pour aider, écouter et défendre les adhérents de notre très dynamique section. Notre crédo restant une présence sur le terrain, mais aussi une exemplarité de comportement où la démagogie est totalement bannie ! Selon toi, quels sont les principaux défis à relever dans les filiales ? Nous avons plusieurs défis à relever pour les filiales. La sous-traitance est devenue monnaie courante pour réduire les coûts salariaux notamment dans les domaines d’activités de la collecte et de la distribution de colis, de la manutention et du tri, y compris jusqu’à l’ubérisation ! La présence de FO est plus qu’essentielle pour combattre ces pratiques inhumaines. À FO Com nous nous battons au quotidien pour le respect de l’ensemble du personnel, du code du travail et des textes protecteurs pour tous : salariés, intérimaires, sous-traitants et indépendants. Une des choses qui nous tient à cœur est l’extension des « avantages » postiers à tous les salariés des filiales. Nous revendiquons également la négociation d’accords de Groupe afin d’assurer les mêmes avancées sociales à l’ensemble des salariés de toutes les filiales, ainsi qu’une vraie politique de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences, Nous défendons également l’évolution professionnelle au sein de tout le Groupe La Poste. Pour que FO soit écoutée et entendue par toutes les directions dans les …
Lire la suite »Impact des algorithmes dans le secteur public
Comme toujours, la technologie en soi n’est ni bonne ni mauvaise. Mais elle n’est certainement pas neutre. Dans un rapport des Nations Unies sur le Royaume-Uni, le gouvernement anglais de par son automatisation croissante des données et par les outils mis en place « menacent particulièrement les droits humains des plus pauvres et des plus vulnérables ». De surcroît, son manque de transparence est mis en exergue. Se pose donc la question de règlementer ces types de système numérique pilotés par des données allant de la simple reconnaissance de mots-clés aux systèmes d’apprentissage automatique. Ne pas le faire revient à prendre le risque d’intégrer des biais, des préjugés ou des erreurs. Même lorsqu’ils ne s’appuient pas uniquement sur ces systèmes de décisions automatisés, l’impact sur l’ensemble d’une population peut être conséquent en termes de discrimination potentielle, de violation de la vie privée, d’accès à la justice et d’autres droits. Plus se déploient des systèmes automatisés de prise de décision, plus nous devons approfondir notre réflexion sur leur fonctionnement et dans l’analyse de leur impact. Le rapport sur le Royaume-Uni a constaté que malgré la RGPD, le cadre d’éthique des données, les principes de l’OCDE, les lignes directrices pour l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le secteur public ainsi que les principes de Nolan, de responsabilité et d’objectivité ne sont pas intégrés dans la gouvernance de l’IA. Or, ils devraient l’être. Le débat porte désormais sur les mesures à prendre. Par exemple, modifier la loi sur la protection des données afin de garantir que toute décision impliquant un traitement automatisé engageant les droits protégés par la loi sur les droits de l’homme soit finalement une décision humaine, avec une contribution humaine significative. Il est même question de vérifier tous les algorithmes, processus automatisés ou logiciels d’IA afin d’exclure ce qui seraient discriminatoires et injustes. Ces mêmes questions et débats commencent à se poser partout en Europe et ce depuis la crise sanitaire. En effet, partout dans le monde, des entreprises ou administrations ont mis des outils de contrôle des travailleurs (officiellement mais aussi dissimulés) en raison du travail à distance ou télétravail. …
Lire la suite »Fatigue, stress, angoisse, triste réalité pour de nombreux agents à La Poste. L’action syndicale comme réponse
Suite au questionnaire « Santé au travail » effectué de décembre 2020 à février 2021, 408 postières et postiers nous ont répondu sur les effets de la pandémie dans leur quotidien. Nous les remercions d’avoir pris part à cette enquête et il est temps maintenant d’en tirer un bilan. Même si les réorganisations successives et les conditions de travail sont monnaie courante chez les postiers et que nous connaissons les conséquences désastreuses sur la santé des agents, la pandémie n’a fait qu’accélérer l’évolution de nombreux indicateurs. La culture des objectifs productivistes perdurant ainsi que les comportements liés à l’affichage de bons résultats à tout prix entraînent de facto des dérives à l’opposé de la préservation de la santé mentale et physique des agents. La Poste ne prend pas de mesures fermes à la hauteur de la crise sanitaire que nous traversons depuis plus d’un an. FO Com ne peut que recommander à tous les postières et les postiers de se protéger, en prenant les initiatives appropriées à la préservation de leur santé, de celle de leurs collègues et de leur entourage, cela étant même une obligation du Code du travail. La prévention n’est pas qu’un objectif, elle doit faire partie intégrante de la culture managériale, à tous les niveaux de l’entreprise. Dans tous les cas, les représentants syndicaux locaux FO Com sont là pour défendre les personnels, porter haut et fort leurs besoins et exigences.
Lire la suite »La dépendance – un enjeu actuel, une inquiétude pour demain ?
La pyramide des âges parle d’elle-même : La France vieillit. Les plus de 75 ans représentaient 9,5 % de la population en 2019 contre 6,6 % en 1990. Cette progression s’intensifiera avec le vieillissement de la génération du baby-boom. L’Insee projette leur part à 12,20 % d’ici 10 ans et à 16 % en 2050. Un autre élément s’ajoute à ce constat : nous vivons plus longtemps ! Or, si l’espérance de vie des français est parmi la plus élevée en Europe, ce n’est pas le cas de l’espérance de vie en bonne santé. En 2018, l’espérance de vie en bonne santé se situe à 64,5 ans pour les femmes et à 63,4 ans pour les hommes alors qu’en 2004, les chiffres étaient respectivement de 64,3 ans et 61,5 ans. Cette dernière a augmenté plus vite pour les hommes que pour les femmes. Ainsi, comparée à d’autres pays européens : à 65 ans, une femme française peut espérer vivre encore près de 23,7 ans, mais seulement 10,6 ans en bonne santé contre 16,6 en Suède, 12,4 en Allemagne ou 11,9 au Danemark. Du fait de la démographie, le nombre de personnes âgées concernées par la dépendance va s’accroître inéluctablement. D’ici 2030, la France devrait compter en plus, chaque année, 20 000 personnes âgées en perte d’autonomie et cela malgré les progrès en matière de prévention ou de soin. Le nombre de seniors en perte d’autonomie devrait atteindre les 4 millions en 2050 soit une hausse de près de 40 % comparée aux données de 2015. Des moyens insuffisants Aide à domicile, personnel médical et effectifs dans les EHPAD, structures d’accueil, etc. Un secteur d’activités qui recrute difficilement mais qui est pourtant une des clés majeure permettant l’accompagnement des personnes en situation de dépendance. Sans ces femmes et ces hommes, difficile de peindre un tableau rassurant. Dans son dernier rapport publié le 22 juin 2019, l’Organisation de la Coopération et du Développement Économique (OCDE) place la France en mauvais élève. En 2016, seulement 2,3 salariés sont dédiés à la dépendance pour 100 personnes de plus de 65 ans, contre 5 salariés pour 100 personnes en moyenne dans les 28 pays étudiés. …
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Élections au conseil d’administration de la poste
FO Com retrouve la 3ème place !
La participation à ce scrutin ne cesse de diminuer : 50,93 % cette fois-ci contre 62,11% en 2015 et 71,66% en 2010. Victimes de choix politiques contestables, les postiers sont trop souvent malmenés avec des rémunérations en berne, des dégradations des conditions de travail, des sous-effectifs chroniques et sont trop peu reconnus à leur juste valeur, ce qui peut expliquer leur désintérêt électoral traduisant ainsi leur désarroi. Ceci montre combien le climat social est morose voire explosif à certains endroits. À noter également que le contexte particulier, avec notamment le télétravail et les difficultés pour rencontrer les collègues, a fortement compliqué la campagne électorale. Avec un résultat global de 19,29 %, FO Com consolide son score de 2015 (19,46 %) mais surtout retrouve la troisième place qu’elle avait perdue au profit de SUD, derrière la CFDT (25,08 %) et la CGT (23,96 %). Ces élections avaient une importance particulière à deux titres. D’une part, La Poste va connaître des bouleversements au regard des défis auxquels elle doit faire face : la chute du courrier, activité historique, la concurrence agressive dans de nombreux secteurs avec Amazon ou Alibaba mais aussi l’expansion du numérique, le changement de mode de consommation ou encore les turbulences bancaires avec des taux historiquement bas. Si FO Com comprend la nécessité d’une transformation, celle-ci ne doit pas être l’occasion de moins disant social avec l’emploi comme unique variable d’ajustement. La casse du service public et du modèle social postal, jusqu’alors basés sur l’emploi CDI temps plein, ne saurait être ni une réponse, ni une solution à une situation économique complexe. Elle ne doit pas non plus abandonner le service public postal, indispensable aux citoyens et véritable locomotive du Groupe La Poste. FO Com a depuis longtemps démontré la pertinence d’un service public adapté et pérenne, pertinence qui a d’ailleurs été mise en lumière lors de la crise sanitaire. Durant cette crise, le besoin de service public postal est devenu prégnant. La Poste fût bien obligée de réouvrir progressivement ses bureaux, d’élargir les horaires d’accès au public, vers une distribution postale plus en phase avec l’aspiration des usagers, des clients, des collectivités et du monde économique. Il fallait …
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