Après plus de deux ans et demi de négociations pour parvenir à cadrer la mise en place des CSE à La Poste, après plusieurs mois de préparation et de campagne sur tout le territoire, il est temps pour FO Com de tirer un premier bilan de ces élections ô combien essentielles pour les postières et les postiers. La participation s’élève à 64.50 %, ce qui demeure un chiffre plutôt correct. Six CSE ont eu recours à un second tour, celui-ci s’imposant lorsque la participation valablement exprimée ne dépassait pas 50 %. Avec 21.71 % de représentativité, FO Com réalise un excellent résultat et progresse de 3.23 % par rapport au scrutin de 2018. FO Com se démarquait déjà des autres organisations syndicales en ayant déposé le plus de listes de candidats et compte 331 élus (titulaires et suppléants) dans tous les collèges. La fédération a pu constater, tout au long de cette intense période électorale, une motivation et une opiniâtreté sans faille de la part de toute la structure militante. Désormais, il faut transformer l’essai et montrer notre engagement sur le terrain et lors des instances. Que notre slogan de campagne reste à l’esprit de chacun de nos élus et de nos mandatés : Déterminés à réussir. FO Com 21.71 %, CFDT 26.07 %, CGT 23.67 %, SUD 18.48 %, CGC 10.10 % Voir nos résultats ici FO COM BGPN : 1er À L’OUEST Lorsque nous avons pris connaissance du périmètre CSE DDR Ouest fort des 20 départements issus des régions Normandie, Bretagne, Pays de la Loire et Centre Val de Loire, nous avons immédiatement compris que la tâche allait être ardue. Il nous a fallu nous organiser et répondre rapidement aux inquiétudes de l’ensemble de la structure. Avec Marie-Noëlle BLERON, SFUR de la région Centre, nous avons immédiatement mis en place des réunions en présentiel et en visioconférence une à deux fois par mois avec l’ensemble des Secrétaires Départementaux afin d’établir une stratégie pour couvrir le terrain mais surtout obtenir le nombre suffisant de candidatures pour déposer des listes complètes dans les trois collèges. Les militants de terrain ont tout de suite répondu présents. Chacun s’est évertué à récupérer le maximum de déclarations …
Lire la suite »Pourquoi les syndicats doivent être à l’avant-garde de la révolution de l’intelligence artificielle
Lors d’une récente conférence, des dirigeants syndicaux et d’éminents chercheurs en technologie ont discuté du pouvoir de transformation de l’intelligence artificielle sur les emplois et des réponses des syndicats pour faire progresser les droits des travailleurs. Janine Berg, économiste principale et chef de l’Unité des institutions du travail de l’Organisation Internationale du Travail, a lancé la discussion avec une analyse de la manière dont l’IA générative automatise les tâches. Sur les 75 millions d’emplois qui pourraient être automatisés dans le monde, elle a souligné que l’impact serait probablement disproportionné sur les employés de bureau, les femmes et les travailleurs des pays à hauts revenus. Toutefois, elle a également souligné le potentiel d’augmentation de l’IA et a déclaré que jusqu’à 300 millions d’emplois se situent à la jonction entre l’augmentation et l’automatisation. L’IA pourrait débloquer des avantages en termes de productivité et d’augmentation de la qualité et de la quantité des emplois. Elle pourrait également contribuer à une répartition plus équitable des revenus entre les pays… Par contre, Lisa Kresge, chercheuse principale du programme Technologie et travail au Labor Center de l’Université de Berkeley en Californie, a parlé de l’intégration de l’IA dans la gestion du lieu de travail, y compris l’analyse des ressources humaines et les systèmes d’aide à la décision. Elle a souligné les défis posés par l’IA, tels que les problèmes de confidentialité des données, les algorithmes biaisés et les déplacements d’emplois. Elle a plaidé en faveur de l’implication des syndicats à tous les niveaux de l’adoption des technologies et a présenté trois niveaux de stratégies syndicales pour faire face aux nouvelles technologies sur le lieu de travail : les lois et réglementations relatives aux règles d’utilisation de base, la négociation collective pour garantir les intérêts des travailleurs et la sécurité économique ainsi que « la co-conception des technologies » par les travailleurs. Ces stratégies sont nécessaires à une transition technologique juste. Sylvia J. Ramos du Syndicat des travailleurs de la communication d’Amérique (CWA) qui a présenté les « Principes et recommandations AI 2023 », plaide en faveur de l’implication des syndicats dans la conception et la mise …
Lire la suite »Rupture des négociations européennes sur le télétravail et le droit à la déconnexion
Face au blocage du patronat, une directive de l’UE s’impose maintenant ! Le 27 novembre dernier, les partenaires sociaux européens, dont la Confédération Européenne des Syndicats (CES), ont acté la fin des négociations sur le télétravail et le droit à la déconnexion dans le cadre du dialogue social européen, après plusieurs mois de négociations acharnées. Le négociateur FO Com, au sein de la délégation de la CES, avait rappelé dès le début et à plusieurs reprises la nécessité d’une règlementation sur le télétravail démontrant que les salariés en télétravail travaillaient plus que sur leur site de production voire au-delà de la durée hebdomadaire de travail et au détriment de leur temps personnel. Il avait également démontré l’opportunité d’intégrer un véritable droit à la déconnexion. La délégation syndicale a multiplié les tentatives de compromis toujours conforme à son mandat tel que voté par ses affiliés et pour autant, la délégation patronale a préféré quitter la table des négociations. FO Com et l’ensemble des affiliés français de la CES déplorent la rupture des négociations et condamnent le dogmatisme du patronat européen, y compris du patronat français qui a joué un rôle déterminant dans l’échec des négociations. Dès le départ, le patronat européen s’était engagé pour renouer avec un accord-cadre européen transposable en directive de l’Union Européenne afin de redonner un souffle au dialogue social européen, mais il a trahi son engagement une fois confronté à cette réalité. Le blocage du patronat est un aveu de faiblesse et une preuve d’irresponsabilité à quelques semaines du sommet de « Val Duchesse II », censé réaffirmer l’appui des institutions et partenaires sociaux européens pour le dialogue social européen. Face au blocage du patronat, l’ensemble des affiliés français de la CES appelle la Commission européenne à présenter au plus vite une proposition de directive de l’Union Européenne sur le télétravail et le droit à la déconnexion reprenant la position initiale exprimée par la CES au début des négociations. Cette directive devra être construite sur la base solide de l’accord-cadre autonome européen de 2002 sur le télétravail et respecter l’autonomie des partenaires sociaux au niveau national. Le refus du patronat …
Lire la suite »Concrètement le devoir de vigilance…
Depuis quelques années (la catastrophe du Rana Plaza au Bangladesh en 2013), le secteur International de la Confédération Force Ouvrière s’est penché sur cette responsabilité des entreprises donneurs d’ordre et l’impact sur les fournisseurs et sous-traitants. Cette réalité du marché du travail a conduit l’Europe à s’emparer du sujet et à examiner un projet de directive européenne dédié au devoir de vigilance. Une réponse à forts enjeux Dès 2016, deux lois ont instauré une obligation pour les grandes entreprises françaises de mettre en place un dispositif de vigilance : la loi dite Sapin II visant à mieux lutter contre la corruption (avec des volets préventifs et répressifs) ainsi que le trafic d’influence. Puis la loi de 2017 introduit un devoir de vigilance des sociétés-mères et entreprises donneurs d’ordre en matière de droits de l’Homme et de l’environnement. Depuis quelques années et dans de nombreuses filières, des délégués FO ont porté ce sujet et ont abouti à des accords dans leurs entreprises. C’était donc l’occasion pour la Confédération Force Ouvrière de réunir ses acteurs, militants, chercheurs et experts, de présenter un guide d’approche du devoir de vigilance avec ses grandes lignes et de partager des expériences de négociations de plans de vigilance au sein de différentes entreprises. Pauline MOREAU-AVILA, chargée du projet à la Confédération, a pu ainsi développer les étapes d’un plan de vigilance avec la réalisation d’une cartographie des risques, l’élaboration d’évaluation des risques, la présentation des actions adaptées d’atténuation des risques, la mise en place de mécanismes d’alertes et un dispositif de suivi des mesures mises en œuvre. Benjamin SCHREIBER de la FES (Friedrich-Ebert-Stiftung) a développé la loi allemande la différenciant de la loi française : plus d’entreprises impactées mais limitées aux fournisseurs et sous-traitants directs, s’appuyant sur les normes de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) et sur une gestion des risques avec de véritables sanctions financières pour les entreprises. Isabelle SCHÖMANN de la CES (Confédération Européenne des Syndicats) a prédit la prochaine parution de la directive européenne sur le devoir de vigilance, texte allouant un rôle central aux organisations syndicales, maintenant un mécanisme de responsabilité civile, désignant des autorités …
Lire la suite »LA POSTE – L’ asphyxie programmée d’une branche
Le modèle d’organisation et de gestion des emplois à La Poste, qui représente à lui seul un processus alambiqué de développement pour l’entreprise, est en voie de cristalliser de fortes tensions au sein de la Branche Services Courrier Colis. Au fil du temps, les nouvelles organisations et technologies ont renforcé la flexibilité et ont contribué à la remise en cause permanente de l’emploi. Cette quête d’agilité démontre que La Poste est entrée dans une nouvelle phase : plus de productivité pour davantage de profit au détriment de la qualité de travail et de vie des postières et postiers. L’appauvrissement de la qualité de l’emploi engendré par ses techniques laisse une entreprise boiteuse à l’égard des recrutements, les conditions de travail vont de mal en pis et l’absentéisme atteint des taux records. Les gains de productivité sont colossaux et même si l’idée d’évolution de l’entreprise vis-à-vis du marché paraît logique pour la rendre compétitive et préserver l’emploi, la méthode employée pour « organiser » va toujours plus loin et de plus en plus souvent, trop loin. Au sein de la BSCC, les militants FO Com œuvrent d’arrache-pied pour suivre et agir sur les différentes dossiers consécutifs à des réorganisations. Chronique des formules auxiliaires Les annonces de la baisse de trafic Courrier ont commencé à émerger dans les années 2000. Pourtant en 2004, La Poste lançait son plan Cap Qualité Courrier (CQC) visant à refonder son schéma industriel du traitement du courrier, à restructurer ses centres et les emplois. Sur les 3,4 milliards d’euros prévus pour cette évolution drastique, seuls 800 millions étaient consacrées aux personnels (le volet social). La philosophie du projet était de moderniser l’outil de travail pour rester compétitif et a eu pour conséquence d’institutionnaliser les réorganisations dans tous les sites de la BSCC. Jusqu’en 2010, la baisse affichée du volume du courrier s’élevait à 1 % par an. Entre 2000 et 2008, 4 % des tournées disparaissent, le management se durcit en se concentrant essentiellement sur les résultats de façon si brutale que La Poste a été endeuillée d’une vague de suicides, suspendant inévitablement les réorganisations, le temps que Monsieur KASPAR rende son rapport. …
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