Suite à son adhésion en 1974, Henri DORDONNE a été responsable de la section de Paris 17, véritable pépinière de militants FO. Après avoir pris de nombreuses responsabilités, il est devenu secrétaire départemental de FO Poste Martinique depuis 2000. Quelle est la situation de FO en Martinique ? FO est la deuxième organisation syndicale à La Poste. Elle est bien représentée au Courrier, au Réseau et au sein des Services Financiers. Il y a un responsable par métier et l’équipe fonctionne très bien. Vu le « mépris » affiché par la Direction concernant les collègues et les organisations syndicales, FO et d’autres syndicats ont monté une intersyndicale qui a permis des avancées significatives. Aujourd’hui, notre première revendication départementale est le respect ! Le respect des personnels et le respect des engagements pris. Le bâtiment du Centre Financier a été refait grâce à l’action des organisations représentant les collègues, ce qui est une bonne chose. Quelles sont les revendications locales de FO Poste en Martinique ? Il y a trois revendications principales. Au Courrier, les suppressions d’emplois doivent être stoppées immédiatement ! Les véhicules doivent aussi être adaptés au terrain de la Martinique et à son climat spécifique avec de l’air climatisé. Au Réseau, la pression par les chiffres doit être plus modérée sur la force de vente, dans les bureaux de poste ainsi que dans le centre financier. De plus, les conditions de travail doivent être améliorées, comme par exemple, un fauteuil adapté pour l’ensemble des collègues en bureaux de poste afin d’éviter la position debout épuisante. Et pour les élections professionnelles en 2018 ? Dans le cadre des prochaines élections professionnelles de décembre à La Poste, il a été décidé de mener une campagne de vérité, sans surenchère ni démagogie, tout en respectant les spécificités de chaque organisation syndicale. La vie de l’équipe suit son cours, tout en innovant ! FO Poste est sur le terrain en permanence et répond aux préoccupations du personnel. Soyons clairs : nous n’attendrons pas six mois avant les élections pour mener à bien nos missions. Il existe une continuité de l’action syndicale FO. …
Lire la suite »Deux témoignages : une transmission de témoin !
Dominique PERMAYE le Secrétaire Départemental qui passe le flambeau Je suis adhérent à FO depuis le 23 mars 1983. Durant une grève des camions jaunes, le responsable local de Force Ouvrière m’a demandé de prendre la parole. Voilà comment mon syndicalisme a commencé ! Devenu secrétaire départemental, j’ai participé à la grève de 1989 et celle de 1995 des chauffeurs poids lourds. Après plus de 22 jours de grève et 40 heures de négociation, Force Ouvrière a obtenu que ce service constitué d’agents au niveau I.3, puisse accéder au niveau II.1. Nous étions les premiers agents de La Poste à obtenir le niveau II.1. Ensuite, j’ai créé le syndicat FO du Colis en Ile-de-France à La Poste et j’ai transmis le flambeau à Thierry Roux, coordinateur national du Colis. Deux fois candidats au conseil d’administration de Force Ouvrière, je vous rassure je n’ai jamais été élu. En 2011, le secrétaire général de l’époque me donne une lettre de mission : partir en Guadeloupe pour redresser le syndicat FO Poste, qui frisait, malheureusement, les 7 % aux élections de 2008. Six mois avant les élections de 2011, je débarque en Guadeloupe et atteins le score de 16 % en novembre 2011 et 22 % en 2014 ! Je peux à présent partir à la retraite sereinement car j’ai trouvé une remplaçante qui a compris les valeurs de Force Ouvrière et son réformisme militant ! Francine DELANNAY La Secrétaire Départementale nouvellement élue J’ai mûrement réfléchi avant d’être candidate au poste de SD car c’est une fonction qui demande responsabilité et confiance. Mais je sais que c’est avant tout un poste à occuper avec humilité car il est primordial de compter sur toute l’équipe des militants. Un SD seul n’est rien. Mon expérience du syndicat débute en 1983 lors de mon entrée au Centre Financier de Marseille avec la rencontre d’une responsable syndicale. Tout de suite, j’ai pris naturellement ma carte à FO et j’ai milité après avoir suivi les différentes formations syndicales. Ainsi, j’ai pu acquérir une aisance relationnelle mais rien ne vaut l’expérience du terrain avec un accompagnateur chevronné. L’action, la mission, la posture du représentant syndical …
Lire la suite »Des syndicats européens affaiblis mais essentiels
Chômage et individualisation obligent, les syndicats perdent de la vitesse en Europe, mais demeurent la principale force de frappe contre les inégalités salariales. En leur absence, il arrive que des salariés précaires s’organisent pour arracher des droits. Le mouvement d’érosion a commencé dans les années 1980. Le taux de syndicalisation en France, Pays-Bas, Irlande, Grande-Bretagne ou Suisse, a chuté de plus d’un tiers, selon l’OCDE. Économistes et instituts de recherche lient cette baisse à une montée de l’individualisation, au chômage, à la précarisation de l’emploi, puisque précaires, sans-emploi et retraités se syndiquent peu. L’Institut de recherche économique et social (Ires) évoque aussi une baisse des ressources financières. En Europe, le taux de syndicalisation est très variable et difficilement comparable tant les systèmes diffèrent. De près de 10 % en France ou en Pologne, il frôle les 20 % en Allemagne et en Espagne et culmine à près de 70 % en Suède et Finlande. Or l’ampleur de la syndicalisation a un impact sur l’égalité salariale. En 2015, deux chercheurs du Fonds monétaire international (FMI) – peu complaisant avec les syndicats – ont publié une étude en ce sens, montrant que le déclin des syndicats dans les pays riches a aggravé les inégalités sociales. Un déclin qui a réduit « la capacité de négociation » des salariés au bénéfice des actionnaires et des plus gros revenus. La présence syndicale diminue également le recours aux stock-options, de même que les niveaux des salaires des P.-D.G. Le taux de couverture conventionnelle importe également car les conditions salariales sont plus favorables quand on est couvert par une convention collective. Généralement supérieur à 50 %, il frôle les 100 % dans certains pays (Autriche, France, Slovénie). La puissance de négociation varie d’un pays à l’autre. Le syndicat de branche allemand, IG Metall (2,3 millions d’adhérents) vient d’arracher un accord sur la semaine de 28 heures et une hausse des salaires. Le puissant syndicat était le seul interlocuteur face au patronat mettant en avant une union syndicale qu’on retrouve aussi en Espagne ou en Suède.
Lire la suite »Europe : la productivité augmente mais les salaires décrochent
Les augmentations salariales auraient pu être plus de quatre fois plus élevées en moyenne dans l’Union européenne ces seize dernières années si elles avaient été alignées sur la hausse de la productivité, alerte la Confédération européenne des syndicats (CES). Selon une loi de microéconomie considérée comme majeure, les augmentations salariales suivent les augmentations de productivité. Mais depuis plus de quinze ans, cette loi ne se vérifie plus dans la majorité des pays industrialisés, en particulier en Europe. Cette tendance, qui a pour conséquence une augmentation des inégalités, est également constatée par l’OCDE. Selon les chiffres de l’Institut Syndical Européen, de 2000 à 2016 la productivité a augmenté trois fois plus que les salaires en Allemagne et en Croatie et deux fois plus en Pologne et en Belgique. L’augmentation de la productivité a été plus élevée que celle des salaires de 65 % en Autriche, de 60 % en Espagne et de 30 % aux Pays-Bas. Les salaires réels ont même diminué en Hongrie, en Roumanie, au Portugal et en Grèce, alors que la productivité n’a pas cessé d’augmenter dans ces pays. En moyenne, la productivité du travail dans l’Union européenne à 28 était supérieure de 10,5 % en 2016, alors que les salaires réels n’y ont augmenté que de 2,45 % sur la même période, soit plus de quatre fois moins. Si les salaires restent à la traîne derrière la productivité, les travailleurs ne reçoivent pas leur juste part de la richesse produite. C’est non seulement profondément injuste mais aussi néfaste économiquement. Le travail est la principale source de revenu pour les ménages et la consommation privée représente la plus grande partie de la demande globale. Il est donc urgent de corriger ce décrochage entre les salaires et la productivité en renforçant la négociation collective et en relevant les salaires minima.
Lire la suite »La poste tchèque manque de main-d’œuvre
Rencontrant des difficultés à recruter des salariés, la société peine à pourvoir des postes de guichetiers et de facteurs avec, pour conséquence, des problèmes pour acheminer le courrier dans certaines communes. Il faut dire que la poste tchèque n’est pas la seule entreprise à être impactée par le manque de main-d’œuvre. Le taux de chômage est en effet descendu à 3,5 %. Seulement, pour un service tel que la poste, cette situation peut entraîner des conséquences réellement fâcheuses pour les usagers. Ainsi, dans certaines municipalités, certains habitants ne reçoivent pas à temps leurs factures et s’exposent à des complications, simplement parce que le service postal ne peut être assuré dans de bonnes conditions. Les syndicats se plaignent également de la situation. À la mi-mars, ils ont remis une pétition au Premier ministre du gouvernement démissionnaire d’Andrej Babiš. Dans son règlement, la poste tchèque se doit d’assurer les services postaux fondamentaux du pays. Or, ceux-ci ont un coût important, qui pèse sur le budget de l’entreprise, et l’État tchèque, selon les syndicats, apporte une contribution financière bien trop faible. Au final, ce sont les employés qui ressentent les effets de ce manque d’argent, en exerçant leur profession pour de faibles salaires et dans de mauvaises conditions de travail.
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