JOURNAL

Les défis de la livraison

Avec le boom des livraisons et l’expansion considérable du e-commerce (avec un chiffre d’affaires atteignant les 112 milliards d’euros en 2020), le dernier kilomètre devient capital. Par comparaison, le secteur postal et de la distribution a généré environ 110 milliards d’euros de recettes en 2021 (0,8 % du PIB total et +21 % par rapport à 2017) dans les États membres de l’Union Européenne-27. La logistique du dernier kilomètre, également appelé « Last Mile Logistics », est un terme utilisé majoritairement dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement (supply chain). Avec l’essor accéléré des ventes en ligne, le « dernier kilomètre » est au cœur des préoccupations. Il désigne tout simplement l’étape finale du processus de livraison. C’est-à-dire le moment où le colis part de l’entreprise (magasin de détail, entrepôt, usine de fabrication…) pour rejoindre sa destination finale (le lieu de réception par l’utilisateur définitif). L’objectif du Last Mile Logistics est d’optimiser autant que possible les délais. Cependant, la livraison du dernier kilomètre apparaît pour les entreprises comme la plus coûteuse financièrement mais également sur le plan environnemental. L’acheminement de marchandises serait en réalité responsable de 25 % des émissions de gaz à effet de serre dans le milieu urbain. Selon une étude menée par Cushman & Wakefield, intitulée « Last Link : Quantifying the Cost », le dernier kilomètre représente effectivement plus de la moitié des coûts globaux de la chaîne logistique soit jusqu’à 20 % des frais liés au transport du produit. La crise sanitaire a confirmé l’accélération des achats en ligne. Ce serait alors 42 millions de « cyberacheteurs » qui se sont retrouvés sur Internet durant le quatrième trimestre de 2020. Le transport express (dans les 24 à 48 heures suivant la commande) s’impose également comme un service fondamental. Les habitudes de consommation évoluent et les achats en ligne explosent. Les consommateurs sont devenus exigeants : rapidité (mis en avant par exemple par Amazon), souplesse des horaires, planification, récupération des produits sélectionnés dans un point de retrait, point relais ou magasin, y compris les dimanches et jours fériés. Les courses en ligne gagnent également en popularité et entraînent le secteur alimentaire à développer sa logistique. La grande distribution continue son …

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Conditions de travail
ou travail sans conditions ?

Selon une définition couramment employée, les conditions de travail recouvrent les aspects matériels, organisationnels et psychosociaux dans lesquels évolue un salarié au sein de son entreprise. Le travail engendre des effets positifs ou négatifs sur la santé physique et psychique et donc, réorganiser un service ou une activité est censée permettre une amélioration de celui-ci. Qui serait donc mieux placé pour évoquer les conditions de travail que le salarié lui-même ? À La Poste, même si la reflexion sur le sujet existe vraiment, qu’en est-il de la réalité ? Les actions menées sont-elles efficaces ? Les établissements, bureaux et services ont-ils les moyens d’apporter aux postières et aux postiers des conditions de travail optimales au vu de la productivité demandée malgré de nombreux accords en la matière ? Est-ce que les études d’impacts se tiennent et sont réellement suivies d’effets ? Est-ce que les alertes des acteurs de la prévention sont écoutées et entendues ? À FO Com, nous avons notre petite idée sur ces questions… Améliorer les conditions de travail a un coût pour La Poste (moyens, emplois, formation, prévention, …) mais, de mauvaises conditions peuvent coûter beaucoup plus chères aux postiers (burnout, accidents de service, handicap). Tout ceci entraînant fatalement un absentéisme bien au-dessus de la moyenne nationale notamment à la BSCC (Branche Service Courrier Colis). Une étude annonce qu’on passerait, au cours d’une vie, plus de cent mille heures à travailler, soit plus de douze ans.soit plus de douze ans. Est-ce que ça ne mériterait pas qu’on se penche un peu plus sur la question des conditions de travail ? Risques au travail : pour une prévention renforcée Si on se saisit des conditions de travail, il faut en aborder les différents aspects. D’une part, on y décèle les contraintes physiques liées au port de charges lourdes, de l’exposition à des produits chimiques ou au bruit par exemple. D’autre part, et parfois même observé de manière cumulative, on constate que les salariés peuvent être confrontés à des processus générateurs de risques psychosociaux. La non prise en compte des questions de pénibilité et de souffrance au travail a été un des éléments forts de la contestation …

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Accord handicap 2023 - 2025

Quand la politique handicap avance, FO signe. Le principe d’égalité suppose la différence. C’est parce que nul n’est identique à l’autre qu’il faut œuvrer à l’égalité des droits, au respect de la dignité, et lutter contre toute forme de discrimination liée au handicap. Il faut agir pour passer de l’égalité prescrite à l’égalité réelle pour les travailleurs handicapés. C’est pour cela que FO s’inscrit pleinement dans la négociation collective qu’elle considère comme un axe important de progrès social. C’est d’ailleurs tout le sens de l’action menée par FO depuis 2002, année du 1er accord en matière d’emploi des personnes en situation de handicap à La Poste. Forte de cet engagement, le 6 janvier 2023, FO a apposé sa signature sur le 8e accord de 3 ans. Celui-ci a également été signé à l’unanimité par les organisations syndicales représentatives. Le combat de FO a permis de réaffirmer le maintien en emploi des postières et postiers en situation de handicap comme axe prioritaire de l’accord, avec au moins 55 % du budget prévisionnel réservé au financement de ces actions. Pour mémoire, au 31 décembre 2021, selon le dernier bilan social, 11 084 personnes étaient reconnues comme Bénéficiaires de l’Obligation d’Emploi des Travailleurs Handicapés (BOETH) à La Poste. S’inscrit aussi, dans cet axe, le recours aux dispositifs publics de maintien dans l’emploi (essai encadré, prestations d’appuis spécifiques, emploi accompagné et la convention de rééducation professionnelle en entreprise) qui, jusqu’alors n’était pas ou peu sollicité par l’entreprise. Même si la vigilance s’impose, FO y est favorable dans la mesure où il permet de mieux préparer et mieux accompagner à la reprise au travail. FO s’est mobilisée pour que le réseau des référents handicap soit renforcé. En effet, un pôle de 5 référents, entièrement dédié au handicap et localisé en territoire, a été créé afin de développer les liens avec les services publics territoriaux mais aussi de venir en appui aux référents actuels. Puis, FO a revendiqué et obtenu des mesures concrètes comme un meilleur accompagnement du handicap psychique ou autistique au travail, une formation obligatoire des managers correspondant au handicap du nouvel arrivant, une sensibilisation des …

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Focus sur les filiales des activités postales du groupe La poste

« Je suis responsable des filiales depuis février 2021 avec l’aide de Noëlla Le Bourvellec, mon rôle est d’impulser les valeurs de FO COM auprès de nos élus CSE, délégués et représentants syndicaux. Je les accompagne au quotidien dans leur développement et les aide à résoudre leurs problématiques. À leur côté, je suis également présent dans les Comités de Groupe pour représenter notre Fédération. Je participe également au dialogue social au sein de leurs entreprises respectives. FO COM s’attache à être présente partout dans les Filiales de la poste groupe indépendamment de la taille de l’entreprise, du métier exercé et du statut des salariés. Les camarades doivent être soutenus, défendus et reconnus comme des postiers à part entière avec la même protection et la même considération au sein du Groupe. » Pierre Marquier VIAPOST Peux-tu nous présenter VIAPOST : la société VIAPOST est une filiale 100 % du Groupe La Poste de 2 300 salariés. Elle est composée de quatre autres sociétés de secteurs d’activités différents : VIAPOST Industrie : Avec la société NEOLOG qui se concentre essentiellement sur le tri de PPI, colis et la société STP qui est principalement du tri courrier et de la manutention, VIAPOST Maintenance : Maintenance en secteur industriel France et Belgique, VIAPOST Transport Management : Gestion des transports avec La Poste et autres. Quel est l’encrage syndical de FO Com à l’intérieur de VIAPOST en 2023 ? FO Com est la première organisation syndicale dans VIAPOST depuis les dernières élections. Je suis Délégué central, élu au CSE de NEOLOG et également secrétaire du Comité de Groupe VIAPOST et membre du CDSG. Nous avons des représentants FO Com dans les différentes sociétés du Groupe VIAPOST et des contacts permanents avec les agents sur tous les sites. Quelle sont les derniers éléments majeurs pour les agents de NEOLOG et VIAPOST dans son ensemble ? Plusieurs accords ont été négociés et signés fin 2022 et début 2023 : Un accord collectif de la mutuelle sur les garanties incapacité, invalidité et décès et remboursement des frais de santé pour VIAPOST. Deux accords collectifs portant sur la gestion des emplois et de parcours professionnels GEPP et sur la rupture conventionnelle collective …

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La poste espagnole dans le gouffre !

Depuis 2018, le chiffre d’affaires de la poste espagnole, Correos, ne cesse de baisser  avec moins de 400 millions de fonds propres et une dette de de 500 millions en 2022 soit une perte de presque un milliard d’euros ! Correos voit son activité traditionnelle baisser de 12 % mais comment concevoir l’augmentation de 68 % des autres opérateurs dans le même créneau ? Comment l’opérateur historique baisse de 1,4 % dans le colis express alors que sa concurrence progresse de 315 % ? Inimaginable ! Dès 2019, les organisations syndicales espagnoles UGT et CCOO ont dénoncé le processus de démantèlement intentionnel que l’actuelle équipe dirigeante nommée par le gouvernement espagnol promeut depuis quatre ans. Son action unilatérale, dénuée de toute responsabilité sociale, a produit la plus grande dégradation de l’histoire du service postal public en Espagne et a placé l’opérateur public dans une situation proche de la faillite économique. L’actuel président de l’entreprise a condamné le secteur postal traditionnel (lettres et colis du service postal universel), en réduisant son financement (110 M€), et en échouant dans tous ses « projets » de diversification (NEXEA, Correos Cargo, Correos Market, Correos Frío, Correos Cash, Entrepôts logistiques, etc.), réalisant un dérisoire chiffre d’affaires de 4,5 M€ au cours des trois dernières années. Cette situation a été rejetée par les syndicats CCOO et l’UGT qui, représentant 75 % des travailleurs postaux, ont appelé à se mobiliser. Car le droit des citoyens espagnols à des communications postales abordables, accessibles et de qualité comme le prévoit la loi 43/2010 en application de la troisième directive européenne est en danger. Trois grèves générales menées en 2022 avaient mobilisées près d’un postier sur cinq notamment lors de la manifestation de Madrid. Les syndicats espagnols exigent un changement immédiat du cadre de gouvernance responsable du chaos et de la ruine actuelle de Correos. Ils réclament l’ouverture d’un débat sur la définition du modèle postal futur et durable dont l’Espagne a besoin avec un financement public suffisant pour la fourniture du service public postal, des investissements, un véritable plan stratégique, ainsi qu’un accord de travail qui garantit les droits et la qualité de l’emploi pour relever les défis futurs auxquels …

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