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Femme et handicap – Un double combat pour atteindre l’égalité

Les inégalités entre les femmes et les hommes demeurent profondément ancrées dans nos sociétés, touchant des domaines variés comme l’éducation, la vie personnelle et le milieu professionnel. Les femmes continuent de faire face à des écarts salariaux persistants, à des obstacles à la progression de leur carrière ainsi qu’à des discriminations. Parallèlement, elles supportent une charge disproportionnée de responsabilités familiales et domestiques, souvent non reconnue, limitant leur autonomie économique et sociale.
Ces inégalités prennent une dimension encore plus marquée lorsqu’elles concernent les femmes en situation de handicap.
Celles-ci subissent une double peine, cumulant les discriminations liées au genre et celles associées au handicap. Cette situation entraîne une marginalisation accrue où les difficultés se renforcent mutuellement, les plaçant dans une position de grande vulnérabilité sociale et économique. Pourtant, ces femmes restent souvent invisibles dans les statistiques et les politiques publiques, rendant leurs difficultés encore plus dures à combattre.

Un accès limité à l’éducation et au marché du travail

Si la participation des femmes au marché du travail en France a considérablement augmenté au cours des 50 dernières années, réduisant l’écart avec les hommes de 31,2 points en 1975 à 6,3 points en 2020, cette avancée ne bénéficie pas de manière équitable aux femmes en situation de handicap. Leur taux d’emploi n’est que de 42 %, bien inférieur à celui des femmes de la population générale (68 %). Cette exclusion professionnelle est renforcée par un taux de chômage plus élevé. En 2023, selon l’AGEFIPH, 12 % des personnes en situation de handicap étaient au chômage, contre 7 % pour l’ensemble de la population. L’absence de données spécifiques pour les femmes en situation de handicap met en lumière un manque de statistiques genrées en France, ce qui limite la compréhension précise de leurs difficultés sur le marché du travail.
Ces inégalités trouvent, en partie, leur origine dès le parcours éducatif. Bien que les filles en situation de handicap obtiennent souvent de meilleurs résultats scolaires, elles sont moins encouragées à poursuivre des études supérieures par rapport à leurs homologues masculins. Les attentes des parents et des enseignants les orientent fréquemment vers des filières restreintes, réduisant leurs perspectives professionnelles dès le départ. Cette orientation éducative genrée limite leur accès à des emplois qualifiés et bien rémunérés, les confinant à des postes précaires.

Une précarité renforcée et une surexposition aux violences

Sur le marché du travail, les femmes en situation de handicap font face à une précarité exacerbée par des stéréotypes de genre cumulés à ceux liés au handicap. Lors des recrutements, elles doivent surmonter des préjugés multiples : doutes sur leur sérieux, suppositions sur leurs compétences professionnelles ou des idées reçues concernant leur « potentiel ». Aux stéréotypes de genre – tels que des perceptions de faiblesse ou de manque d’ambition – s’ajoutent ceux liés au handicap. Cette accumulation de barrières les maintient dans une situation de vulnérabilité économique et sociale, révélant l’urgence de politiques publiques pour promouvoir leur inclusion et leur autonomie.
L’accès à la formation professionnelle représente également un défi majeur pour ces femmes. Leurs responsabilités familiales, combinées à des problèmes d’accessibilité, limitent considérablement leurs opportunités de se former. Cette situation est d’autant plus préoccupante dans des secteurs d’avenir comme l’informatique, la technologie et les sciences, où les femmes sont déjà sous-représentées.
En outre, l’accès aux postes de pouvoir demeure particulièrement limité, illustrant une ségrégation verticale persistante. Elles sont désavantagées par rapport aux hommes handicapés et aux personnes « valides » pour atteindre les professions les plus élevées et les postes de direction. Par exemple, seulement 1 % des femmes handicapées en emploi occupent des postes de cadres, contre 10 % des hommes handicapés, 14 % de l’ensemble des femmes et 21 % de l’ensemble des hommes. Ce plafond de verre est renforcé par un manque d’accès à des formations de qualité, limitant leurs perspectives de carrière et leur autonomie financière, et les confinant souvent à des emplois peu qualifiés et précaires.
Cette précarité professionnelle aggrave les inégalités salariales  : 64 % jugent leur rémunération insuffisante, contre 49 % pour l’ensemble des salariés. Leur accès restreint aux promotions et postes bien payés renforce cette inégalité, impactant aussi leurs pensions de retraite, souvent plus faibles en raison de cotisations réduites.
Par ailleurs, une étude de l’IFOP en 2022 révèle une surexposition alarmante des femmes handicapées aux violences physiques et sexuelles. Près d’une femme en situation de handicap sur quatre (23 %) a subi des violences conjugales, contre 15 % pour l’ensemble des femmes et 13 % pour les hommes handicapés. Concernant les violences sexuelles, près d’une sur cinq (16 %) a été violée, soit une proportion nettement supérieure à celle des femmes en général (9 %) et des hommes handicapés (9 %). Ces chiffres soulignent la vulnérabilité accrue des femmes en situation de handicap face aux violences.

Un appel à l’action

A l’occasion du 8 mars 2025, journée internationale des droits des femmes, FO Com réaffirme que l’égalité entre les femmes et les hommes, que vous soyez en situation de handicap ou non, est un enjeu de justice sociale qui ne peut plus attendre. Pour combattre efficacement ladite double peine, il est indispensable de mettre en place des politiques publiques inclusives, de produire des statistiques genrées pour mieux comprendre et traiter les inégalités et de déconstruire les stéréotypes persistants. L’engagement pour l’égalité des femmes en situation de handicap n’est pas seulement une question de justice sociale, c’est un impératif pour construire une société plus inclusive, équitable et respectueuse de la dignité de chacun. Chaque pas vers leur émancipation est un progrès pour l’ensemble de la société. Il est temps d’agir concrètement pour que ces femmes, trop longtemps invisibilisées, puissent pleinement exercer leurs droits et réaliser leur potentiel.

Égalité professionnelle – Chaque voix doit être entendue

En cette journée internationale des droits des femmes, FO Com rappelle que l’égalité salariale, le temps partiel, la santé au travail, l’articulation entre vie professionnelle et vie privée, la parentalité, les stéréotypes sont des sujets plus que jamais d’actualité.

Pour faire de ce 8 mars, la journée du respect de l’autre, FO Com a appelé chacune et chacun à faire partie de conférences, débats et activités autour du thème de l’égalité femme-homme, organisés partout en France et dans le monde. Plus qu’un symbole, l’égalité constitue une nécessité. Sans le principe d’égalité, il ne saurait y avoir de justice sociale.

Du nouveau pour atteindre l’égalité

Le 7 juin 2023, une directive européenne s’appliquant au secteur privé comme au public a vu le jour. Les États membres ont 3 ans pour la transposer en droit interne. Il s’agit d’une étape déterminante pour parvenir à nos revendications en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Cette directive condamne l’écart persistant de rémunération, apporte des droits individuels et collectifs nouveaux. Pour rappel, la France connaît des écarts bien plus importants que la moyenne européenne. La cause est un manque général de transparence sur les rémunérations, la non-application du principe « à travail égal, salaire égal » et une difficulté d’accès à la justice pour faire valoir ses droits.
La directive remet en question l’index égalité, inopérant après 5 ans d’application, avec la mise en place d’une évaluation paritaire permettant de recenser les différences de rémunération injustifiées. Sans pondération, il s’agit de comparer toute la rémunération et tous les salaires à travail égal ou de valeur égale. Pour tout écart de rémunération injustifié d’au moins 5 % et dont les corrections n’interviendraient pas au bout de six mois, une évaluation plus fine devra être menée afin de le corriger définitivement.
Garantir la dignité et la liberté des travailleurs quel que soit leur sexe est un combat partagé et clamé par FO depuis toujours. Nos objectifs n’ont pas changé : nos employeurs doivent être face à une obligation de résultat plutôt qu’une obligation de moyen. Notre engagement est quotidien pour agir sur des mesures correctives à même de gommer les effets négatifs du temps partiel, de faciliter l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, de lutter contre les discriminations. La sur-cotisation des employeurs en matière de retraite permettrait notamment aux femmes en temps partiel subi, d’améliorer les conditions de liquidation de leurs droits.
Pour FO Com, cette directive est l’occasion de faire un pas de plus, de poser des appuis solides pour l’égalité professionnelle et salariale. Servant de base à la négociation collective, nous continuerons d’être force d’analyses et de propositions pour enfin atteindre une réelle égalité de rémunération entre les femmes et les hommes. Pour FO Com, les victoires revendicatives se concrétiseront via la négociation et l’action syndicale quotidienne. Nous persistons à mener cette lutte pour l’égalité professionnelle, pour la défense et l’intérêt de l’ensemble des salariés, puisque la réduction des inégalités bénéficie à tous les travailleurs.

Égalité salariale : un combat toujours d’actualité malgré des avancées législatives

Égalité salarialeLa journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars, est une occasion de mettre en exergue les nombreuses luttes encore en cours pour atteindre une véritable égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Dans le contexte français, l’inégalité salariale demeure une problématique constante, malgré l’existence d’un cadre juridique international, européen et national visant à la combattre. Selon une étude de l’INSEE de mars 2023, les femmes continuent de percevoir en moyenne un revenu salarial inférieur de 24 % à celui de leurs homologues masculins dans le secteur privé. Cette disparité salariale persistante constitue un obstacle majeur à l’instauration d’une société véritablement équitable et juste.

Depuis 2019, l’index Égalité, est le nouvel instrument mis en place pour mesurer et rectifier les disparités salariales. Malgré des objectifs louables, il souffre souvent d’un manque de précision et d’une capacité limitée à saisir toutes les dimensions des inégalités salariales. Lors de la commission sociale d’octobre 2023, la Première ministre de l’époque a reconnu la nécessité d’un nouvel index dans les dix-huit mois. Cette mesure vise des objectifs plus ambitieux et d’accroître la transparence, appuyant ainsi la revendication de révision de l’index formulée par FO depuis son instauration.

Face au constat de la persistance des inégalités salariales entre les femmes et les hommes, la nouvelle directive (UE) 2023/970 du 10 mai 2023 vise à renforcer l’application du principe de l’égalité des rémunérations entre les femmes et les hommes pour un même travail ou un travail de même valeur, par la transparence des rémunérations. La transposition de cette directive, d’ici le 7 juin 2026, offre l’opportunité de revoir l’index de l’égalité professionnelle pour le rendre plus efficace.

À La Poste, l’index affiche un score de 94 points sur 100 depuis 2019. À première vue, tout semble aller pour le mieux ! Cependant, en scrutant de plus près ces résultats, seulement 3 femmes figurent parmi les 10 plus hautes rémunérations. Ceci met en lumière la difficile ascension des femmes aux échelons supérieurs de l’entreprise. Dans ce cadre, FO Com a défendu et obtenu des mesures concrètes intégrées à l’accord lié à l’égalité professionnelle 2022 – 2025, notamment en favorisant une représentation féminine dans les postes à responsabilité où persiste le plafond de verre. L’objectif est d’atteindre, d’ici 2025, 40 % de femmes dans le groupe C, 45 % dans le groupe B et 50 % dans le groupe A. Ces mesures comprennent également une enveloppe salariale de 600 000 euros pour réduire les écarts salariaux. En 2023, 565 bénéficiaires ont pu en bénéficier.

Le 8 mars et tout le reste de l’année avec FO, déterminée pour mettre un terme aux inégalités salariales et professionnelles !

8 mars 2023 : Journée internationale des droits des femmes

Réforme des retraites : Les femmes, grandes perdantes de l’égalité et de la justice sociale annoncée !

Le gouvernement a présenté le projet de réforme des retraites en janvier, affirmant qu’il s’agissait d’une avancée sociale juste, mais il est maintenant clair que les femmes seront plus durement touchées que les hommes.

Selon un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publié en 2022, la pension de retraite moyenne des femmes est inférieure de 40 % à celle des hommes, une différence qui s’explique par le fait que le travail des femmes n’a jamais été considéré comme celui des hommes.

Malgré l’arsenal législatif français en faveur de l’égalité professionnelle, les salaires des femmes sont toujours inférieurs de 25 % en moyenne à ceux des hommes en 2023, en raison de temps partiels subis, de métiers moins valorisés, de plafonds de verre et d’interruptions de carrière pour élever les enfants.

Ces inégalités professionnelles se reproduisent au moment de la retraite, et la réforme proposée, qui prévoit de reporter l’âge de départ à la retraite à 64 ans et d’allonger la durée de cotisation, ne fera qu’aggraver la situation économique des femmes. Les mères qui bénéficient de trimestres supplémentaires pour chaque enfant ne pourront pas user d’un quelconque bonus, malgré le fait qu’elles valideront un nombre de trimestres supérieur à la durée requise.

Unissons-nous tous le 8 mars 2023, lors de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes afin que cette réforme des retraites soit retirée.

Objectif 8 mars: en route vers l’égalité professionnelle

En 1791, Olympe de GOUGES écrit la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ». Il fallait oser ! Depuis, les siècles ont été ponctués de combats féministes pour les droits des femmes et l’égalité entre les sexes : création obligatoire d’écoles des filles dans les communes de plus de 800 habitants (loi Falloux) en 1850, suppression de la notion de salaire féminin en 1946 ou encore, loi pour l’égalité réelle entre les hommes et les femmes en 2014. En évoquant cette dernière date, on ne peut que constater qu’il y a encore du chemin à faire. Parmi les nombreux combats, deux reviennent régulièrement sur le devant de la scène : les violences et l’égalité professionnelle.

Combattre les violences faites aux femmes !

Ce sont les femmes qui sont particulièrement victimes de violences, de sexisme, de harcèlement y compris sur le lieu de travail. Selon le bilan provisoire de la délinquance réalisé par le service statistique du ministère de l’intérieur, les signalements de violences sexuelles enregis­trés par les services de police et gendarmerie ont augmenté de 33 % en 2021. Le dépôt de plainte reste encore minoritaire dans ces types de faits. On dénombre hélas 113 féminicides en 2021.

Ces violences inacceptables sont aussi des obstacles à l’égalité. La confédération FO se mobilise sans relâche pour lutter contre toutes ces formes de violences et leurs impacts dans le monde du travail.

Où en est l’égalité professionnelle ?

Selon le collectif féministe « Les Glorieuses », l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes qui avait légèrement diminué de 2018 à 2020 a rebondi pour atteindre 16,5 % en 2021, en partie en raison de la crise sanitaire. Ce constat est identique à l’échelle européenne.

A La Poste, depuis de nombreuses années les postiers sont aussi des postières. Les effectifs globaux du Groupe en 1978 étaient féminins à 37% seulement, rappelons que l’ouverture des concours aux femmes ne s’est faite qu’en 1972 ! Depuis, la parité a lentement progressé vers l’équilibre et l’a même dépassé en 2020 où les postières représentent désormais 52 % des effectifs de La Poste.

Concernant l’écart de rémunérations, La Poste mobilise chaque année un budget négocié pour réduire les inégalités salariales. En 2019, 370 femmes ont pu bénéficier d’une enveloppe de 300 K€ et les années suivantes, 400 K€ sont consacrés chaque année à cette mesure de rééquilibrage salarial.

Le combat syndical ?

Nous devons chaque jour et à chaque niveau de l’organisation syndicale lutter contre les inégalités de rémunération et les inégalités de promotions. Nous devons lutter ensemble contre les stéréotypes et les discriminations, contre les violences sexistes et sexuelles au travail.

Nous devons être vigilants sur le terrain de la bonne application des accords et des process qui garantissent la protection de tous en matière d’égalité, en particulier sur celui signé par FO Com en 2019, le 4ème accord relatif à l’égalité entre les hommes et les femmes. Négocier, militer pour l’égalité professionnelle est inhérent à notre combat syndical qu’il soit local, national, européen ou mondial.

Le 8 mars n’est pas un « marronnier », une date qui revient telle l’hirondelle au printemps, mais bien un moyen de rappeler que l’égalité entre les hommes et les femmes est un combat de chaque jour. Faisons de chaque jour un 8 mars !

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