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Plan contre les incivilités en bureaux de poste

92% des accidents du travail liés aux agressions ont lieu en Bureau de Poste. Le nombre de signalements ne cesse d’augmenter et le baromètre social confirme ce sentiment d’insécurité. Pour y répondre, La Poste a proposé début 2017 une démarche de prévention au travers d’un plan d’actions POLI (Plan Opérationnel de Lutte contre les Incivilités), plan en trois vagues : 100 bureaux au 1er trimestre 2017, 185 bureaux au 2ème semestre 2017 et 165 bureaux courant 2018.

Pour FO, il est essentiel de s’intéresser aux causes des incivilités (les instances du courrier, manques chroniques de liquidité…), et ne pas s’arrêter aux actions sur l’humain ou l’environnement de travail. Le travail en synergie avec La Banque Postale et le Courrier est indispensable pour poser des actions concrètes. Aujourd’hui, un grand nombre de signalement a pour source des problématiques de procédures ou de réglementation liées à ces métiers.

Démarche « bien dans son travail – accidentologie »

Le constat est alarmant : 92% des accidents du travail liés aux agressions ont lieu en Bureau de Poste, ainsi que 95% de ceux liés à la manutention, et 91% aux chutes.

Une démarche « Bien dans son travail – accidentologie » est mise en place. Elle s’articule autour de quatre engagements : l’amélioration de l’analyse des causes d’accidents, le renforcement du pilotage, la montée en compétences des acteurs de la prévention et l’information et la sensibilisation des agents. Son objectif est l’amélioration de l’analyse des causes d’accidents.

Le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT), qui a un rôle primordial dans l’analyse des causes et des plans d’action, n’est pas systématiquement associé à la démarche. Pour rappel, le CHSCT doit être informé des accidents de travail, effectuer une enquête en cas d’accident du travail grave, examiner régulièrement les données relatives aux accidents et donner son avis sur le rapport annuel de prévention (dont le bilan accidents).

Pour FO, il est impératif que les managers et l’ensemble des membres du CHSCT soient formés pour faire une réelle analyse des causes des accidents. Cette démarche ne sera réellement efficace que si les plans d’action qui en découlent sont régulièrement examinés en CHSCT quand à leur état d’avancement.

 

APALA : Avant, Pendant, Après l’absence

D’après une étude de la Caisse Assurance Retraite et Santé Au Travail (CARSAT), au bout de 6 mois d’arrêt, un agent sur deux ne reprendrait pas le travail. Il est ainsi établi que plus l’absence est longue plus le retour à l’emploi est difficile.

APALA est une démarche qui vise à accompagner individuellement et de manière personnalisée les postiers en arrêt maladie d’une durée supérieure à un mois. A La Poste, les absences longues sont en augmentation. La durée moyenne est de 22 jours par agent. APALA a été présenté en Commission Nationale Santé et Sécurité au Travail (CNSST) fin juin, avec un déploiement prévu en septembre. Il a été de nouveau présenté en CNSST Réseau courant décembre, du fait de l’augmentation des absences longues pour les Conseillers Spécialisés Immobilier (CSI) et les Managers du Réseau. Le constat est le manque de préparation de l’absence (prévisible) et de maintien du contact. Les postiers vivent l’entretien de ré-accueil comme une procédure obligatoire. Il s’avère que la Commission de Retour et de Maintien dans l’Emploi (quand elle mise en place), n’examine pas toutes les situations d’absence.

FO s’inquiète du temps supplémentaire que cela va occasionner pour les RH de proximité et les managers, ainsi que des risques de déviance dans l’application de la méthode. Pour FO, APALA sera une méthode efficace seulement si les managers l’utilisent de manière sincère, non contrainte et à condition qu’elle ne soit pas portée uniquement par une seule personne. Une communication a été faite auprès de tous les DRH à la rentrée de septembre, tous les CHSCT doivent être informés de cette démarche.

Des négociations salariales pour tous !

Au vu du contexte économique favorable avec une croissance inattendue, un SMIC qui augmente de +1,24% au 1er janvier 2018 et une inflation de +1,1 % pour l’année, FO ne peut concevoir une NAO (Négociation Annuelle Obligatoire) qui ne serait être à la hauteur des attentes des collègues. Ainsi, la compensation de la CSG (Contribution Sociale Généralisée), dont la charge incombe à La Poste, ne peut être un argument pour imposer une NAO minimaliste.

C’est pour ces raisons, qu’à l’ouverture de la première plénière de la NAO, FO a demandé une augmentation significative de +3% en une fois et pour tous, au 1er janvier 2018. FO Com demande également la création d’un treizième mois, la compensation de la journée de carence pour les fonctionnaires, et l’élargissement de la négociation aux cadres des groupes B et C.  Pour la classe IV, FO revendique depuis plusieurs années la transparence sur les emplois-repère, l’accès au IV.3 et la fin des revalorisations successives à 0 % .

Pour FO, redonner du pouvoir d’achat aux classes I, II, III et IV sera la priorité lors des négociations de la NAO.

Non au tout numérique pour la formation !

En 2016, 75,76% des postiers ont eu accès à la formation, pour un coût total de 242 Millions d’euros, et ce malgré la baisse des effectifs. Pour 2017, La Poste annonce un point de sortie à  82%, ce qui serait le meilleur taux de formation depuis 5 ans. Le nombre de jours de formation par agents était de 3,11 jours en 2016, seuls les centres financiers ont un nombre de jours supérieurs à la moyenne nationale, 3,6 jours par agents. Presque 90 % de la formation est dispensée par des ressources internes. En 2018, il est prévu d’augmenter les formations pour les agents afin de mieux répondre aux attentes et demandes des clients, et ce, dans tous les domaines. Pour cela, La Poste prévoit des formations possibles depuis le poste de travail, mais également depuis son domicile !

En revanche, le taux d’e-formation augmente pour atteindre 15%. FO Com s’oppose à la diminution du temps d’échanges pédagogiques.      En effet, une bonne formation est une formation en présence d’un formateur issu de l’entreprise. Les outils ne doivent pas remplacer les formateurs. Le sens même de leur travail est de créer une synergie entre les agents et eux. Contrairement à La Poste qui affirme qu’il n’y a pas d’objectifs de nombre de jours de formation par agent, la branche courrier-colis en a fixé un de 2,45. Le risque existe donc, que pour atteindre le taux, la tentation soit grande de se réfugier vers la e-formation.

Face au risque d’isolement que cela représente, FO dénonce le recours  aux formations à distance et met l’entreprise en garde contre les risques psycho-sociaux qui pourraient se développer!