Sans Frontières

La pauvreté ou la guerre

En 2012, selon l’OIT, il aurait fallu près de 600 milliards de dollars pour éliminer la pauvreté. L’OIT chiffre le montant minimal supplémentaire à allouer à la protection sociale dans le monde à près de 400 milliards de dollars. Éradiquer la pauvreté coûterait 0,5 % du PIB mondial et 1 % du PIB des pays émergents et en développement, conclut l’OIT. À titre de comparaison, les dépenses mondiales d’armement ont été estimées à 1 676 milliards de dollars en 2015, soit 2,3 % du PIB mondial.

15 000 manifestants à Bruxelles pour dire « Stop TTIP, Ceta »

drapeau_belgeQuelque 15 000 personnes ont défilé le 20 septembre à Bruxelles à l’appel notamment des organisations syndicales belges. Une délégation de FO y participait pour s’opposer aux traités de libre-échange transatlantiques négociés par l’Union européenne, l’un avec les États-Unis, le TTIP, l’autre avec le Canada, le Ceta (Comprehensive Economic and Trade Agreement).
En France, le gouvernement demande l’arrêt des négociations sur le TTIP, accord de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis, mais persiste et signe sur le TiSA. La négociation du traité Ceta, entre l’Union européenne et le Canada, est, elle, achevée depuis septembre 2014. En théorie, il doit maintenant être, au moins en partie, être ratifié par les parlements nationaux.
« Le but de ces traités transatlantiques est de libéraliser le commerce des marchandises et des services, et de protéger les investisseurs privés », dénonce la Fédération Générale du Travail de Belgique (FGTB), précisant : « il s’agit de réduire un peu plus les tarifs douaniers et de modifier les réglementations considérées comme des entraves au libre commerce. Tout cela en échange de promesses de croissance et d’emploi, alors qu’une étude indépendante prévoit une perte annuelle de revenu de 3 400 à 5 550 euros par travailleur et 600 000 suppressions d’emplois en Europe ».

Appel urgent aux gouvernements pour un débat démocratique sur le TiSA !

logo_uniLes négociations de l’ACS/TiSA (Trade in Services Agreement) ou Accord sur le commerce des services qui concerne les services financiers, l’e-commerce et les télécommunications progressent à un rythme accéléré. Elles ont été lancées début 2013 entre 23 États, représentant 70 % du marché mondial des services. L’objectif est de poursuivre la libéralisation des services engagée par l’Accord général sur le commerce des services (AGCS, GATS en anglais) de 1994, qui ouvrait certains secteurs à la concurrence.
Le TiSA est un instrument servant les intérêts des multinationales afin de maximiser leurs profits et minimiser leurs coûts aux dépens de la protection sociale et environnementale. UNI Global Union et FOCom s’inquiètent des conséquences de l’ACS-TiSA sur la démocratie, la transparence, la réglementation financière, les droits du travail et la protection des travailleurs (en particulier des travailleurs migrants), la protection des données pour les consommateurs et l’accès aux services publics universels.
Pour Philip Jennings, Secrétaire Général d’UNI Global Union, « les nouveaux documents TiSA révèlent à nouveau que les règles du commerce international sont écrites pour bénéficier aux 1 % des plus riches de la planète. Adoptés tels quels, ces documents limiteraient la capacité des gouvernements à légiférer et réguler l’économie pour assurer la stabilité financière, la protection des droits des travailleurs et la protection de l’environnement. » « Si nous ne réussissons pas, tous nos membres, y compris ceux des secteurs de la finance, des télécommunications et des services postaux et logistiques risquent de se retrouver dans un nouveau monde sans savoir quel en sera l’impact sur les emplois »

L’avenir du numérique en Europe :
la continuité dans le changement

drapeau_europeDans le cadre de la stratégie pour un marché unique numérique et pour une « société du Gigabit », la Commission européenne vient de publier ses propositions législatives. Outre le déploiement de la 5G dans les zones urbaines et sur les principaux axes de transports, l’objectif est d’améliorer la connectivité à l’horizon 2025 pour l’ensemble des citoyens européens.
FOCom se félicite que ce soit l’occasion d’une refonte globale du cadre en un « code des communications électroniques » si elle permet (enfin !) « d’assurer l’avenir du service universel et de veiller à ce que des services “over-the-top” équivalents du point de vue de l’utilisateur aux services télécoms (téléphone, messagerie, etc.) soient soumis à des règles équivalentes ». Dans cette optique, le renforcement envisagé du BEREC (organe des régulateurs européens des télécoms) pourrait être une bonne chose à condition qu’il sécurise réellement le marché européen et adopte une politique favorable à l’investissement des opérateurs. Malheureusement ce ne semble pas être le cas puisque le dogme ultralibéral est de nouveau réaffirmé, la Commission européenne entendant s’appuyer sur « la dynamique concurrentielle du marché » ! La guerre meurtrière des opérateurs n’a pas fini de faire des victimes en Europe…

Le chômage des jeunes repart à la hausse alerte l’Organisation Internationale du Travail

logo_oitL’OIT estime que le taux mondial du chômage des jeunes devrait atteindre 13,1 % en 2016 contre 12,9 % en 2015. C’est la première hausse du genre en trois ans. Le nombre de jeunes chômeurs dans le monde devrait augmenter d’un demi-million cette année, pour atteindre 71 millions.

L’OIT juge encore plus inquiétante la proportion de jeunes, souvent dans des pays émergents et en développement, qui vivent dans la pauvreté tout en ayant un emploi : 37,7 %, soit 156 millions, contre 26 % pour les travailleurs adultes.

L’étude de l’OIT, « Emploi et questions sociales pour les jeunes dans le monde (2016) », constate également de fortes disparités entre jeunes hommes et jeunes femmes. En 2016, le taux d’activité des jeunes hommes s’élevait à 53,9 % contre 37,3 % pour les jeunes femmes, soit un écart de 16,6 %. Le problème, souligne l’OIT est particulièrement aigu en Asie du Sud, dans les États arabes et en Afrique du Nord où les taux d’activité des jeunes femmes sont respectivement inférieurs de 32,9 %, 32,3 % et 30,2 % à ceux des jeunes hommes.