Sur le terrain

1er mai : sans manifestation mais plus que jamais syndical !

Tout le monde s’accordera pour dire que ce 1er mai 2020 sera inscrit dans les mémoires… Si les manifestations et les rassemblements traditionnels n’ont pas pu avoir lieu, les organisations syndicales ont malgré tout trouvé les moyens de se faire entendre. Les messages vidéo ont envahi les réseaux sociaux. Les concerts de casseroles ont fait du bruit aux balcons et aux fenêtres. Les banderoles les ont ostensiblement décorés. Dans certains cas, les revendications ont été clamées jusque dans la rue…

Ce 1er mai 2020 bien que confiné, a été l’occasion de marteler à nouveau nos revendications pour défendre les droits des travailleurs. Il est clairement devenu impératif de faire reconnaître, au niveau international, la santé au travail comme un droit fondamental. Face aux propos et desseins des gouvernants et de certaines entreprises qui n’ont de cesse de tout ramener à l’économie, la productivité et la rentabilité, FO Com y oppose la santé et sécurité, la préservation des droits en matière de salaires, de congés, de conditions de travail et d’emploi.

Au cœur de leur entreprise, les travailleurs de tous horizons ont été confrontés à des changements sans précédent dans leur quotidien. Distanciation, télétravail, nouvelles organisations, activité partielle, etc., autant de bouleversements dans la façon de travailler. Le monde du travail devient de plus en plus vecteur de précarité, entre baisse de salaire et chômage, entre la nécessité de se réinventer sans réelle formation et l’absence de la préservation des savoir-faire. Une multitude de dangers encore plus accentué en cette période de pandémie.

infirmiersCette journée de solidarité et de revendications amène à exiger l’abandon des politiques d’austérité budgétaire au niveau national et mondial. L’urgence est de renforcer les systèmes de protection sociale collective, les conventions collectives ainsi que les services publics. FO continue d’apporter son appui à toutes celles et ceux qui s’opposent aux privatisations, militent pour des politiques d’emplois à la hauteur des enjeux actuels, se battent pour des salaires et des conditions de travail décents.

Plus que jamais, l’action syndicale menée en toute liberté et indépendance par Force Ouvrière est la réponse pour plus de protection des travailleurs et de justice sociale. à l’opposé des grandes communications politiques, chacune de nos exigences a une vraie raison, chacune de nos actions une réelle légitimité. Nos combats sont l’expression permanente du soutien que nous apportons à tous les travailleurs.

Sans défilé, sans manifestation, sans meeting, sans rassemblement mais fraternellement ensemble, libres, indépendants et déterminés !

Retraites : la mobilisation s’impose !

Au moment où nous écrivons ces lignes, nous venons d’apprendre que le gouvernement entendait recourir au 49.3 pour terminer les débats à l’Assemblée Nationale sur le projet de loi sur les retraites. Cette attitude est incompréhensible et inacceptable.
Cette procédure gouvernementale permet de faire passer sans vote à l’Assemblée Nationale le projet de loi portant sur le système de retraites par points. Cela démontre l’impuissance du gouvernement à répondre aux interrogations légitimes des parlementaires à propos de ce projet incomplet, approximatif et aux multiples inconnus. C’est une nouvelle preuve que le gouvernement refuse le débat et veut faire passer en force ce projet de régression sociale minoritaire dans l’opinion publique.
Depuis le début de la mobilisation, on a pu s’apercevoir de l’impréparation du gouvernement avec un projet de loi laissant des questions essentielles à des ordonnances à venir, une étude d’impact lacunaire, et l’obligation d’introduire, au dernier moment, des amendements tentant de répondre aux imprécisions quant à l’impact sur les pensions à venir de telle ou telle catégorie…Et maintenant la promesse de ne pas toucher à l’âge de la retraite est clairement contredite, avec un âge d’équilibre à 65 ans et plus.
Le recours au 49.3 est le plus mauvais signal qui pouvait être donné au monde du travail et aux salariés massivement mobilisés. FO Com dénonce une telle attitude de la part du gouvernement et maintient son refus de ce projet, en demande l’abandon et le retrait. Notre détermination ne faiblira pas.
FO appelle à poursuivre les actions sans relâche, afin de signifier avec force le rejet de ce projet. Les mobilisations massives initiées depuis le 5 décembre n’ont pas été entendues par ce gouvernement. FO appelle à poursuivre et amplifier la construction d’une grande journée de grève interprofessionnelle et de manifestations dans tout le pays le mardi 31 mars pour mettre en échec ce projet de loi !

Grèves des postiers dans les DOM, des actions qui payent !

En Guadeloupe : La Poste obligée de revoir sa copie

guadeloupe

Suite à un conflit social réunissant environ 600 postiers Guadeloupéens autour d’un piquet de grève qui aura duré 5 jours, La Poste a bien été obligée d’entendre les revendications clamées !
L’élément déclencheur commence en septembre 2019, où le dialogue social entre la Direction Régionale et les organisations syndicales fût rompu, ces derniers contestant la méthode d’un projet de réorganisation. Depuis 2 ans, un cahier revendicatif comportant plus de 20 points – notamment sur les sujets de l’emploi, de la qualité de vie au travail – n’a trouvé aucun écho auprès des dirigeants de La Poste. Les postiers réunis autour de l’intersyndicale FO Com, CGT, SUD et CFTC se sont donc mobilisés autour de ces revendications. Plusieurs heures de négociations ont été nécessaires pour qu’un protocole de fin de conflit puisse voir le jour. L’accord prévoit entre autres la création immédiate d’une centaine de postes en CDI pour une grande majorité et l’arrêt des recrutements en intérim, le maintien des bureaux de poste de plein exercice et l’interruption des réorganisations pendant 6 mois, la formation des postiers pour développer leurs compétences et la fin des pressions managériales.
FO Com se félicite de la forte mobilisation des postiers de la Guadeloupe, ayant contraint La Poste de revenir à la table des négociations pour répondre aux revendications déposées depuis plusieurs mois afin de stopper la souffrance au travail qu’elle a engendré suite à sa politique de « rouleau compresseur ».


Une victoire historique pour les postiers de la Martinique

martinique

Les postières et les postiers de la Martinique en grève depuis le 14 janvier 2020 à l’appel de l’intersyndicale (FO – CGTM – CFTC) et Sud ont remporté une victoire historique pour l’avenir des postiers de la Martinique. Il aura fallu attendre près de 21 jours de grève, pour que l’intersyndicale et La Directrice Exécutive négocient 19 des 22 points de la plateforme de revendications et signent un protocole de fin de conflit. Les négociations ont duré 6 jours et ont permis de déboucher sur 110 emplois en CDI, la création d’un emploi de cadre supérieur, l’ouverture de promotions pour le personnel, le respect des compensations pour les tournées à découvert et les repos de cycle, le respect enfin de l’équilibre « vie privée/vie professionnelle ». Au Réseau, ont été obtenus la remise de la planification sur 3 mois et le respect des ETC sur le temps de travail ainsi que le paiement des indemnités de déplacement. Malgré cette victoire, l’intersyndicale estime que la Directrice Exécutive n’a pas répondu aux revendications concernant les problèmes de dialogue social notamment, l’arrêt de l’autoritarisme du Directeur Régional. FO Com appelle l’ensemble des postières et postiers à rester déterminé.
Ce protocole est le fruit de la lutte des postières et postiers de la Martinique.

Elections au CSE

Qu’est-ce que le CSE ?

Le comité social et économique (CSE) remplace les représentants élus du personnel dans l’entreprise. Il fusionne l’ensemble des instances représentatives du personnel (IRP), délégués du personnel (DP), comité d’entreprise (CE) et comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Le CSE devra être mis en place dans toutes les entreprises concernées au plus tard 1er janvier 2020 au plus tard.
Dans les entreprises d’au moins 50 salariés, les attributions des délégués du personnel (DP), du comité d’entreprise (CE) et du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) sont exercées par le CSE.
La délégation du personnel au CSE a pour mission de présenter à l’employeur les réclamations individuelles ou collectives relatives aux salaires, à l’application du code du travail et des autres dispositions légales concernant notamment la protection sociale, ainsi que des conventions et accords applicables dans l’entreprise.
Elle contribue à promouvoir la santé, la sécurité et les conditions de travail dans l’entreprise et réalise des enquêtes en matière d’accidents du travail ou de maladies professionnelles ou à caractère professionnel.
Les membres de la délégation du personnel du CSE peuvent saisir l’inspection du travail de toutes les plaintes et observations relatives à l’application des dispositions légales dont elle est chargée d’assurer le contrôle.
Le CSE a également pour mission d’assurer une expression collective des salariés permettant la prise en compte permanente de leurs intérêts dans les décisions relatives :

  • à la gestion et à l’évolution économique et financière de l’entreprise,
  • à l’organisation du travail, à la formation professionnelle et aux techniques de production.

Le CSE est informé et consulté sur les questions intéressant l’organisation, la gestion et la marche générale de l’entreprise, notamment sur les points suivants :

  • Mesures de nature à affecter le volume ou la structure des effectifs.
  • Modification de son organisation économique ou juridique.
  • Conditions d’emploi, de travail, notamment la durée du travail, et formation professionnelle.
  • Introduction de nouvelles technologies, tout aménagement important modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail.
  • Mesures prises en vue de faciliter la mise, la remise ou le maintien au travail des accidentés du travail, des invalides de guerre, des invalides civils, des personnes atteintes de maladies chroniques évolutives et des travailleurs handicapés, notamment sur l’aménagement des postes de travail.

Congrès des départements d’outre-mer : résistance et détermination pour le développement !

Plus de vingt responsables des départements d’Outre-Mer (La Poste et Orange) ont répondu présents à l’invitation du secrétaire régional des DOM, Jocelyn Clodine-Florent. Le rapport d’activité qui retrace les quatre dernières années écoulées a été synthétisé. En voici les faits marquants.

Des formations juridiques ont eu lieu en Martinique, avec une nouvelle équipe dont le cheval de bataille est le développement. Une délégation composée du Secrétaire Général, du Secrétaire Régional et de Martine Bayard a été accueillie à Pointe-à-Pitre et a rencontré les responsables de La Poste et d’Orange. Le manque de respect des accords nationaux au niveau local fut un des sujets majeurs abordés à cette occasion. Il y a eu également des échanges et des rencontres à Mayotte et en Guyane.
Les deux axes de priorité qui permettront d’aider les camarades sont aussi la formation et le développement. Sur place, des formateurs dispenseront les formations de base et des sympathisants pourront participer à la formation pour le développement.
En Martinique, en Guadeloupe et à la Réunion, toutes les formations ont été dispensées (CHSCT, CT, RPS…) et permettent de donner un levier afin de développer FO Com.
Il est à noter que le travail de terrain des militants réunionnais a payé : avec une augmentation de +7 %, FO Com a regagné sa représentativité chez Orange.
À Mayotte, les élections à La Poste furent un véritable marathon : les militants accompagnés du Secrétaire Régional, ont porté nos revendications sur le terrain avec des prises de parole an Français et en Créole ! Des revendications claires : résoudre les problèmes de reclassement liés à Excello DOM, augmenter la prime ultra-marine… Le score de FO dans le cadre des élections professionnelles à La Poste de Mayotte est révélateur : 64,44 %.
Ce seront les investissements, les engagements et les implications des militants ultra-marins qui permettront de faire rayonner FO Com dans les DOM.
Outre ce bilan encourageant, l’avenir s’annonce combatif ! En effet, les ordonnances Macron vont être sources de luttes avec la mise en cause des congés bonifiés. Une pétition en ligne pourra faire bouger les choses (focommunication.fr/petition-maintien-conges-bonifies/) tout comme un courrier envoyé à tous les parlementaires. Avec les ordonnances Macron, il y a un risque de retour en arrière qui vise à supprimer la surrémunération.
Le rapport d’activité a été approuvé par une large majorité des congressistes. Dans la foulée, Jocelyn Clodine-Florent, qui se présentait de nouveau, a été élu à l’unanimité pour un mandat de Secrétaire fédéral de l’union départementale des DOM. Franck Mounsamy, quant à lui, devient secrétaire régional adjoint.
Moment émouvant de ce congrès : François Baclet, responsable de la section des retraités et trésorier adjoint de la Guadeloupe, a reçu la médaille Force Ouvrière des mains du Secrétaire Général Philippe Charry qui, lors de son intervention, a insisté sur la qualité d’accueil, l’amitié et le respect qu’il a ressenti lors de ses déplacements en Guadeloupe, Martinique et Guyane.
Pour clore ce congrès, le Secrétaire Régional a indiqué que, le samedi 21 septembre prochain, à Paris, aurait lieu une action d’explication dédiée à la tentative de contre-réforme des congés bonifiés.