Vie Pro

Des avancées à la distribution

L’accord sur les conditions de travail à la distribution qui a été signé par FOCom va permettre d’améliorer le sort des facteurs et de leurs encadrants dans plusieurs domaines. Notamment : la sécabilité, les promotions, le recrutement et les encadrants.

Sécabilité

FO demande toujours l’arrêt de la sécabilité et a porté cette revendication avec force tout au long des négociations. Cependant, La Poste a décidé de maintenir ce dispositif. En contraignant La Poste à limiter la sécabilité à 30 jours maximum par an, hors sécabilité structurelle, FO permet de mettre un terme aux dérives connues de tous. Cette limitation n’est pas une fin en soi, FO continue à revendiquer l’arrêt cette pratique.

Promotion

Le passage de tous les facteurs I.2 en I.3 avec, à la clef, des augmentations de salaires :
Pour les salariés, le gain du passage en I.3 pourra aller de 778 euros jusqu’à 867 euros brut annuel avec une moyenne à 804 euros brut annuel pour les agents sur l’échelon 9 ans.
Pour les fonctionnaires, le gain sera de 15 à 28 points, soit une progression annuelle comprise entre 926 euros et 1 658 euros brut avec un gain moyen brut annuel de 1 151 euros pour l’échelon 6 en milieu de grille. FO a demandé qu’une attention particulière soit portée aux facteurs en fin de carrière, afin qu’ils puissent bénéficier de ces mesures avant leur retraite.

Emploi

Novembre, décembre et janvier voient une augmentation du recrutement externe de 26 %, l’objectif négocié étant d’atteindre 3 000 recrutements. Ils auront lieu normalement avant juin 2017.

Encadrement

2 000 promotions d’encadrant sont prévues sur la période de l’accord, ainsi que l’attribution d’une prime d’équipe.

FO Com continue le combat aux cotés des postier(ère)s pour aller encore plus loin dans les prochaines discussions avec la Direction, en particulier sur les normes et cadences. D’ailleurs, un première rencontre s’est tenue le 14 mars dernier.
Cette discussion a déjà permis de définir quatre axes de travail : la méthodologie de constitution et de remise de la restitution des tournées aux facteurs et factrices, les temps forfaitaires, les cadences de tri (travaux intérieurs) et le calcul d’évaluation des travaux extérieurs. Les prochaines rencontres sont prévues les 20 avril, 5 mai, 18 mai et 15 juin.

Chargés de clientèle la bancarisation s’accélère…

Des perspectives d’évolution sur des grades III.1 s’ouvrent pour les Chargés de Clientèle, que ce soit avec des spécialisations dans le domaine de La Poste Mobile avec la mise place des vendeurs formateurs, dans le domaine de la clientèle pro avec les conseillers clientèle professionnelle (CCP), dans le domaine bancaire avec les chargés de clientèle appui bancaire…
Seulement, ces évolutions ne doivent pas occulter la disparité sur le terrain. Les opportunités ne sont pas à la portée géographique de tous, indépendamment des compétences.
Le manque chronique de postiers dans certains bureaux handicape très fortement cette montée en compétence sur le domaine bancaire.
L’entreprise, malgré nos alertes, ne lâche rien et ne voit le réseau que sous l’angle du coût, sans mettre en avant les contributions de la ligne guichet au développement commercial. Les chiffres des réalisations ne sont que trop rarement communiqués par La Poste.
Les récompenses des réussites sont toujours réservées aux directeurs de secteur, directeurs de territoire mais bien trop rarement aux personnes qui se sont « arrachées » sur le terrain pour réussir les objectifs…

3 question à Franck Hamel

hamel_franckFranck Hamel est l’interlocuteur FOCOM pour les cadres supérieurs et stratégiques à La Poste. Après plusieurs expériences aux Services Financiers et dans le Réseau, Franck s’est engagé à FO pour défendre l’encadrement supérieur.


Pourquoi FO ?

Je me suis engagé à FO car on a qu’une vie, même professionnelle ! C’est important qu’il y ait un alignement entre mes convictions et la fonction exercée. L’attachement de FO aux valeurs républicaines m’a fait adhérer, puis militer. Le syndicalisme indépendant représenté par FO est le meilleur contrepoids au sein de l’entreprise. Pas de contestation systématique et stérile ni d’accompagnement aveugle ! En tant que Directeur du Centre Financier de Grenoble, je partageais déjà cette conviction. L’influence des syndicats, et leurs revendications ont contribué à la réussite du centre.

Quelles sont tes missions au sein de FOCOM ?

Tout d’abord, il s’agit d’être un interlocuteur visible et accessible, d’être un point de repères pour l’encadrement supérieur de La Poste. Ensuite, notre priorité, c’est la défense des intérêts de tous les managers et experts. Enfin, nous voulons donner envie aux cadres de La Poste d’adhérer aux valeurs de FO. Avec les relais fédéraux, nous œuvrons pour la défense d’un management responsable, respectueux des personnes et de l’environnement.
Il y a des sujets sensibles pour les cadres : rémunération, mobilité, temps et conditions de travail… Nous veillerons à porter ces sujets auprès de la Direction, afin que soient obtenues des règles claires et appliquées uniformément sur tout le territoire.
Nous montrerons ainsi que tous les cadres ont besoin de FO tout comme FO a besoin de tous les cadres.

Quelles sont les actions en cours ?

Avec l’équipe fédérale, nous créons une communication multicanale et interactive vers l’encadrement supérieur : les écrits, l’e-mailing et une présence ciblée sur Twitter et Facebook.
Nous allons sur le terrain. Ainsi, avec Francis Dignoire, le secrétaire régional, les camarades du Nord et l’équipe FO en charge du Réseau, nous avons rencontré les collègues de la DEDT (Direction des Entreprises et du Développement des Territoires) à Lille. Jean-Yves Mura, secrétaire départemental des Alpes-Maritimes et son équipe nous ont accueillis à Nice. Nous avons échangé avec des cadres sur les pratiques du Réseau, du Courrier et des Services Financiers. La qualité de vie au travail était au cœur des débats.

Gros malaise Au Courrier…

Depuis plusieurs années, la logique économique de La Poste est essentiellement fondée sur des gains de productivité réalisés sur la masse salariale avec les conséquences humaines qui les accompagnent… Confrontée depuis plusieurs mois à une multiplication des conflits dans les bureaux de poste, allant de plus en plus souvent jusqu’à la grève, et à une médiatisation de la souffrance au travail des facteurs après plusieurs cas de suicides, la Direction a ouvert des négociations sur les conditions de travail au courrier et a accepté le 26 octobre dernier de suspendre les réorganisations de services en cours jusqu’à la fin de la négociation. Elle a ainsi répondu à une demande des organisations syndicales.


La Poste a supprimé 3 000 à 5 000 postes de facteurs par an depuis 2005 avec pour motif la baisse du volume du courrier. Mais en réalité, les agents subissent une totale inadéquation entre les effectifs et la charge de travail réelle. Un des problèmes majeur est la sous-estimation du temps nécessaire à chaque tâche. Aujourd’hui, c’est un logiciel informatique qui calcule ce chiffre pour chaque opération. Or, celui-ci ne tient pas compte de la réalité du terrain ! Pour les facteurs les tournées sont de plus en plus longues, mais les heures supplémentaires, elles, ne sont pas payées…

Pour FO, les premières propositions de La Poste sont « largement insuffisantes »

Dans l’immédiat, la « priorité des priorités est de combler par des emplois pérennes les postes laissés vacants (notamment après des départs en retraite non remplacés) et d’équilibrer la force de travail avec la charge de travail réelle », explique Martine Buty, chargée du secteur Courrier à la fédération FOCom. Cela « exige d’étudier la charge de travail de manière honnête, c’est-à-dire, tournée par tournée ».
La direction évoque la possibilité d’un millier d’embauches pour remplacer les postes laissés vacants. « C’est un pansement sur une jambe de bois », dénonce la fédération FO, rappelant que cela ne ferait au final que dix embauches par département en moyenne. Des embau-ches dont, de surcroît, la direction ne précise pas sous quel type de contrats elle compte les concrétiser. Au-delà du comblement des postes vacants que FO réclame en urgence, il restera à négocier une véritable reconnaissance du travail des facteurs, par une valorisation professionnelle, ce qui passe aussi par la rémunération. Et de ce point de vue, « les premières propositions de la direction ne répondent pas non plus aux attentes des agents ». La Poste propose aussi de créer une nouvelle fonction, celle de « facteur polyvalent ». Or celle-ci existe déjà en réalité. Il s’agit du facteur rouleur qui remplace les absents sur un site. Cela ne serait qu’un changement de dénomination. Pour FO, la seule façon de professionnaliser cette fonction de remplacement est de lui accorder un niveau de classification supérieur, avec la rémunération correspondante.

La coupure méridienne, un moins pour le facteur et l’usager

Autre pierre d’achoppement : la coupure méridienne, déjà en application dans beaucoup d’endroits mais que la direction voudrait imposer à tous les facteurs. Ceux-ci voient pour la plupart d’un très mauvais œil cette réorganisation de leurs temps de travail qui provoquerait un chamboulement de leur vie de famille et un manque à gagner financier pour beaucoup, dans la mesure où ils devraient désormais se restaurer à l’extérieur de chez eux, en particulier lorsqu’ils travaillent en zone rurale. FO revendique l’attribution d’un taux repas quotidien aux agents en pause méridienne. Enfin du point de vue de la qualité du service rendu, beaucoup d’usagers doivent s’attendre à ne recevoir leur courrier qu’en fin de journée, ce qui peut être pour le moins gênant, en particulier pour les abonnés à la presse quotidienne.

« Nous allons tirer tout ce que nous pourrons de cette négociation »

Mais si d’autres organisations syndicales (CGT, Sud et UNSA) ont jusque là quitté la table des négociations, la fédération FOCom a refusé « d’abandonner les agents à leur sort ». Il faut considérer les propositions de la direction comme une base de discussion explique Martine Buty, ajoutant : « nous voulons des mesures immédiates pour atténuer dans un premier temps la souffrance actuelle, et ce n’est pas en quittant la table de négociations qu’on va y arriver ».

L’encadrant, seul entre le marteau et l’enclume !


En Plateforme de Distribution du Courrier, les encadrants de proximité sont en contact direct avec les facteurs. Ce métier comporte deux aspects : un aspect humain et l’autre plus technique.


D’un point de vue humain, l’encadrant de proximité doit gérer le relationnel avec les facteurs et les agents en cabine. Il joue souvent le rôle de « tampon ». Il se situe au goulot d’étranglement d’un sablier. Il subit des pressions de toute part. Des pressions hiérarchiques (le siège, le directeur d’établissement, les RH, le responsable de production) et des pressions de la part des facteurs qu’ils encadrent, des clients, de la gestion des véhicules et des demandes RH de plus en plus fréquentes.
Il est, en un sens, entre le marteau (sa propre hiérarchie) et l’enclume (les demandes légitimes des facteurs qui sont sous sa responsabilité).
Submergé par le travail et à cause d’un manque de personnel, il peut quelquefois effectuer des tâches de facteurs ou des tâches que personne ne doit faire comme le fait de retourner les imprimés publicitaires ou de faire réparer un scooter en panne. Cette tâche n’incombe ni aux facteurs, ni aux agents de la cabine ni à l’encadrant de proximité, qui doit, cependant, l’accomplir. Avant, il y avait un collègue polyvalent. Mais, à force de supprimer des emplois, l’organisation est tendue et bon nombre de chefs d’équipe mettent la main à la tâche et ne peuvent plus faire leur propre travail.
L’aspect technique est la deuxième caractéristique du métier d’encadrant de proximité. Celui-ci doit maîtriser une multitude d’applications informatiques dont le nombre ne cesse d’augmenter. Il doit aussi connaître les règles RH qui évoluent et se complexifient. De plus, l’accueil des nouveaux arrivants lui incombe que ce soit des CDI, des CDD ou des intérimaires.
Le manque de temps est la première difficulté car il doit effectuer des « tâches de production » au point que certains encadrant font des tournées. Le manque de moyens est aussi leur quotidien. Certains d’entre eux le disent : « Faut tout faire avec personne ! » Il manque du personnel et il manque aussi des véhicules que ce soit des voitures ou des vélos.
De plus, il y a un manque évident de reconnaissance : rarement, la hiérarchie remercie et les salaires n’évoluent guère. Le grade de référence de l’encadrant de proximité est le III.1. FO revendique le III.2 et ce n’est qu’une rétribution juste et équitable.

… dans les bureaux de poste aussi !

Même s’il n y a pas eu le même tapage médiatique sur les suicides ou tentatives au Réseau qu’au Courrier, c’est malheureusement une réalité.
Pour FO, le seul gel des réorganisations ne peut suffire à améliorer la situation. C’est pourquoi nous avons exigé et obtenu un bilan Direction Régionale par Direction Régionale de l’emploi.


Aujourd’hui, de nombreux secteurs ne disposent pas de force de travail suffisante. Ce qui conduit à de l’absentéisme, à des incivilités et à la prise en charge des clients par l’encadrement qui de facto n’a plus le temps de faire le travail pour lequel il est payé. Les postiers du Réseau ont le sentiment d’en faire toujours plus (commercialisation des produits La Poste Mobile, commercialisation des produits bancaires) et ce, sans reconnaissance. La Poste joue sur leur implication et leur esprit d’équipe pour assurer le conseil à la clientèle dans une situation de sous-effectif constant. Alors oui, la baisse de fréquentation des bureaux est certaine. Mais elle est très inégale sur le territoire.
Et nous ne sommes pas convaincus que fermer certains bureaux de ville soit une solution même si cela permet de renforcer les bureaux à forte fréquentation…
La mise en place des nouvelles fonctions managériales dans le cadre du projet des « clés de la réussite » n’est en aucun cas pour FO une réussite. Entre duperies sur les fiches de poste et autonomie qui n’est pas au rendez-vous, nous avons 5 600 personnes qui sont démotivées, frustrées, en grande souffrance. Bien peu avouent être aujourd’hui satisfaits de leur métier et de leurs conditions de travail.
Là encore, FO a fait pression sur la direction du Réseau pour qu’un bilan de ce projet précis et détaillé soit fait lll avec des actions pour remédier à des situations critiques (pour les personnes qui se seraient trompées de fonctions…).
Nous avons aujourd’hui des outils (accords COBA, accord Chargés de clientèle, accord corporate) pour améliorer les situations.
Ces outils doivent être utilisés et appliqués uniformément.
La Direction du Réseau a décidé de mettre en place un plan de prévention des risques psychosociaux. Nous en sommes au stade de l’élaboration.
La Poste doit aller jusqu’au bout de cette démarche.
Pour les négociations en cours sur les moyens de remplacement, il est impératif que La Poste accorde des positions de travail en nombre suffisant pour que les remplacements soient assurés dans de bonnes conditions par des postiers (et non par des intérimaires très peu formés et si peu impliqués).
Il est plus que nécessaire que les objectifs commerciaux soient mesurés et atteignables de façon à engendrer émulation et motivation. La réussite de notre entreprise, en ces temps difficiles pour les banques de détail, en passera par là !
Des postiers respectés seront des personnels impliqués et motivés qui donneront beaucoup plus à l’entreprise…