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Intelligence Artificielle et nouvelles applications à La Poste

intelligence_artificielleHors champ des politiques de prévention ?

Les questions relatives aux conditions de travail sont au cœur des projets de réorganisation. Elles engagent la responsabilité de l’employeur et intéressent naturellement les personnels impactés, les organisations syndicales mais aussi tous les managers qui voient dans le bien-être de leurs équipes les clés d’une réussite collective.

En théorie, pour chaque réorganisation, La Poste s’est dotée d’une méthode de conduite du changement qui fait du dialogue social un incontournable. Ainsi, les CHSCT, les Comités Techniques doivent examiner tous les projets de réorganisation pour vérifier leur conformité aux règles mais aussi pour s’assurer des conditions de travail des personnels. Si le principe est simple, sa mise en œuvre pose aujourd’hui question. En effet, nous observons régulièrement dans chaque filière l’émergence de nouvelles applications informatiques toujours plus nombreuses.

Cette tendance est d’autant plus inquiétante que l’Intelligence Artificielle se développe dans notre entreprise sans concertation sur ses impacts et la prévention des risques de tous genres. Trop souvent, ces nouvelles applications ignorent toute forme de dialogue social et ne sont pas à l’ordre du jour des CDSP, CT ou CHSCT…

Pour FO, il est temps que La Poste prenne conscience des risques qui en découlent.

Il est de l’intérêt de tous que chaque nouvelle application fasse l’objet d’une véritable concertation et soit intégrée aux politiques de prévention et de préservation des conditions de travail. 

« Espaces Dynamiques de Travail (EDT) » ou comment instaurer la flexibilité encore davantage

Espaces Dynamiques de TravailSous couvert de modernité, il s’agit pour La Poste de mettre en place une nouvelle gestion des espaces de travail, communément appelée « Flex Office ». Ce nouveau procédé est une des nombreuses façons d’aménager l’espace, où les postes de travail ne sont pas attitrés et souvent moins nombreux que les salariés.

 L’optimisation des coûts immobiliers reste au centre de ce projet Village La Poste (VLP) qui sera «expérimenté» au siège dans un premier temps. La méthode utilisée de l’expérimentation laisse craindre une volonté de généralisation d’une formule dont l’expérience démontre qu’elle est souvent à l’origine d’une véritable dégradation des conditions de travail des personnels.

En effet, ce mode de fonctionnement nécessite d’être très organisé, avec de nouvelles contraintes pour avoir un bureau et potentiellement, accompagnés de nouvelles sources de tensions (places, « effet cantine », etc). La charge mentale supplémentaire que ce scénario revêt est pour le moins préoccupante. Une gestion rigoureuse au quotidien devra être mise en place pour veiller à ce qu’aucun agent ne soit mis à l’écart.

Le fait de ne plus posséder son propre espace de travail, avec des bureaux impersonnels, pourrait faire naître un risque de désocialisation et de déshumanisation.

Les représentants FO Com restent mobilisés sur ce projet qui pourrait dans les prochains mois générer une inquiétude légitime des personnels. En effet, le flex office concrétise, via l’occupation des postes de travail, une idéologie forte autour des thématiques du changement, de la dynamique, du refus de l’immobilisme. Il rend tangible la flexibilité.

Des économies liées à l’immobilier au détriment des conditions de travail des postiers : pour FO Com, ce n’est pas entendable. Beaucoup d’études prouvent que le flex office, aussi appelé « desk sharing », ou encore l’open-space, dégradent les conditions de travail, altèrent la concentration et augmentent certaines pathologies. L’humain doit être au cœur des organisations de travail et l’entreprise doit avant tout garantir à chaque salarié un cadre de travail qui protège sa santé.

Élection au Conseil d’Administration du 7 au 10 décembre 2020

Cadres, cadres  supérieurs, cadres  stratégiques, pour votre avenir, agissez, votez FOCom !

Digitalisation, développement de l’intelligence artificielle, télétravail, évolution des activités, financement  des missions de service public, tels sont les défis que La Poste devra relever dans les prochaines années. Bien qu’elle n’ait pas encore dévoilé son nouveau plan stratégique, on peut imaginer de grands changements pour l’entreprise et donc pour les postiers.  La stratégie qui  sera débattue au sein du conseil d’administration et mise en œuvre par La Poste durant les 5 ans à venir aura bien évidemment des répercussions sur nos carrières, nos rémunérations, nos emplois et nos conditions de travail.

Pour FO Com,  les choix qui vont être faits doivent répondre à la dualité qui caractérise l’entreprise, à savoir une entreprise qui, d’un côté doit assurer des missions de service public, et d’un autre côté une entreprise qui doit se réinventer pour assurer sa pérennité économique. Si l’équation n’est pas facile, elle passe cependant par le respect et la reconnaissance des postières et des postiers. Et parce que c’est vous, cadres, cadres  supérieurs et cadres stratégiques qui êtes en première ligne, parce que c’est vous qui chaque jour,  démultipliez les décisions stratégiques,  vous devez être  reconnus, valorisés et respectés. [Lire le document]

De part leur parcours professionnel et leur expérience syndicale, les candidats présentés par FOCom sauront à même de vous défendre au sein de ce  Conseil d’Administration.  En exigeant des dirigeants une politique contractuelle ambitieuse et un dialogue social loyal, avec pragmatisme  et  réformisme, ils négocieront dans le  cadre de vos revendications et vos intérêts et ainsi, porteront votre voix.

Au travers ses mandats à l’international (Élue au comité directeur de Poste et Logistique de l’UNI Global Union, membre du dialogue social postal européen) Isabelle Fleurence suit depuis de nombreuses années les politiques engagées par  La Poste à  l’étranger.  Elle analyse également les différentes  stratégies postales  en Europe  et dans le monde ainsi que leurs conséquences sociales. Cette vision internationale complète la connaissance des  métiers et des dossiers postaux  qu’elle a acquis en tant qu’ancienne responsable fédérale du secteur Poste à FO Com.

Salarié chez Chronopost, Sylvain Graff travaille avec les différents militants FO de toutes les filiales. Ensemble, ils définissent les revendications et défendent les  salariés qu’ils  soient cadres ou non cadres. Ce travail collectif permet une meilleure approche des stratégies mises en place dans les différentes entreprises. Premier salarié d’une entreprise privée à entrer au sein du Conseil d’Administration, il sera la voix des cadres de toutes les filiales.

Télétravail : flop à La Poste…

Face au refus unanime des organisations syndicales de cautionner le texte proposé, La Poste a annoncé son retrait pur et simple. Ce télétravail « low-cost » qui n’osait pas dire son nom n’aura donc pas fait long feu !
Ce rendez-vous manqué va au moins permettre de reconnaître l’accord de 2018 comme le seul texte de référence sur le télétravail, qu’il soit de crise ou pas.

Dès le début de ces négociations, c’est la position de FO Com, qui avait pris toute sa part pour faire aboutir le texte de l’accord de 2018, qui a été plus que jamais d’actualité contrairement à ce qu’on entend ici ou là !

Pour en savoir plus sur le sujet et trouver les documents utiles pour vos démarches [lire le tract]

…mais avancée au niveau interprofessionnel

C’est un compromis quasi unanime des partenaires sociaux sur le télétravail lors d’ultimes négociations qui ont conduit à l’adoption d’un projet d’accord de 19 pages. Ce texte vise à « expliciter l’environnement juridique applicable au télétravail » et à proposer « un outil d’aide au dialogue social » qui sera un levier pour la conduite de négociations et « la mise en œuvre réussie du télétravail ».

Si FO a signé ce projet c’est qu’il répond aux conditions essentielles mises en avant depuis le début des négociations.

En effet le texte va clarifier et expliciter pour les syndicats et les salariés les droits et protections existantes (dispersés dans l’ANI de 2005, le code du travail et la jurisprudence). Mais il va aussi renforcer le rôle de la négociation collective pour aboutir à des accords collectifs au niveau de l’entreprise ou de la branche professionnelle. Ces accord devront intégrer le périmètre du télétravail (les activités éligibles) les conditions de mise en œuvre et enfin les modalités de prise en charge des frais professionnels.

Le texte met aussi l’accent sur les risques du télétravail (distanciation sociale, perte de lien social) et la nécessaire articulation entre télétravail et travail.

Le texte apporte des garanties en ce qui concerne le maintien du lien de subordination contractuel, le volontariat du salarié, la réversibilité, les durées de travail et temps de pause, la santé et la sécurité au travail. Il prend en compte enfin le droit à la déconnexion.

Vous pourrez découvrir le texte intégral du texte et notre analyse de ce projet d’accord qui marque une étape importante en faisant du bien-être des salariés un enjeu managérial sur le site FO Com :  « Télétravail : FO signe l’accord interprofessionnel »

Édito: Défendre vos droits, c’est aussi une question d’équilibre

Du 7 au 10 décembre prochain, vous participerez à l’élection des représentants du personnel au Conseil d’Administration du Groupe La Poste. Certains seront tentés de penser qu’il ne s’agit là que d’une élection de plus qui ne se distingue pas vraiment des autres, et qu’ils ont d’autres chats à fouetter en ce moment.

Détrompez-vous !

Dans un contexte économique, sanitaire et social fortement détérioré, nos futurs administrateurs représentants du personnel vont jouer un rôle essentiel au sein de la gouvernance pour préserver et garantir nos droits, nos conditions de travail, nos salaires, nos carrières !

La crise COVID et ses conséquences créent aujourd’hui les conditions d’une accélération des changements qui, sans vigilance de notre part, pourrait lourdement impacter la gestion et le management dans notre entreprise.

Évoluer ? Oui : mais dans des conditions acceptables et négociées pour tous.

Le plan stratégique annoncé pour le mois de février 2021 révèlera de nouvelles vagues de productivité. Pour tous les services supports, l’indicateur cardinal pour La Poste reste le ratio « effectif services supports / effectif total ». L’encadrement et les métiers transverses ne seront pas épargnés.

Dans ces conditions, nous avons tous besoin d’une gouvernance équilibrée afin de garantir un avenir professionnel  des plus serein et le plus conforme possible à nos attentes. Faites-en sorte que votre choix ne se limite pas à une confiance aveugle, qui mène à l’acceptation de tout, ou au rejet obstiné de la réalité, qui mène au refus de tout.

Faites le choix de l’indépendance, du refus de la complaisance. Votez utile, votez FO !