Changement à la tête du Courrier-Colis à La Poste : de PSA à PSE ?

La nomination de M. Philippe DORGE à la tête de la branche Courrier-Colis de La Poste ne peut que susciter l’étonnement et générer des interrogations. S’il ne nous revient pas d’évoquer la personne de M. DORGE ni de préjuger du comportement qui sera le sien, son profil professionnel et son action passée légitiment nos inquiétudes quant aux orientations réelles de la direction de La Poste à l’égard de son cœur de métier.

En effet, la principale référence de M. DORGE, comme DRH du groupe PSA, consiste à avoir organisé la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois et réalisé le plan social afférent.

Pour les postières et les postiers, même s’ils se défendent d’un procès d’intention, la portée symbolique de cette nomination ne peut qu’aggraver le désarroi qui règne parmi eux. D’autant que les réorganisations se multiplient, avec en réponse de nombreux conflits sociaux. Signe des temps, l’ensemble des fédérations syndicales ont, le 24 juin, quitté d’un commun accord la table des discussions face au refus de la direction du courrier d’ouvrir une négociation nationale portant sur l’organisation et les conditions de travail des personnels de la distribution.

Tandis que le discours officiel prône un nouvel élan pour le courrier et le colis, le signe donné contredit ce volontarisme : « tuer les coûts », fermer des établissements et tailler dans les effectifs ne peut que décourager et accroître le malaise social.

Ajoutons aussi que le service public postal n’est pas réductible à ses seules composantes industrielles. Raison d’être de La Poste, il exige de ceux qui l’exécutent un état d’esprit, une formation et un système de valeurs qui ne sont pas naturellement partagées par le monde des affaires et de l’industrie.

Par cette nomination, la Direction de La Poste envoie un signe très négatif quant à sa vision de l’avenir du Services Courrier-Colis

FO Com rappelle que si, à ses yeux, le rôle d’un syndicat ne consiste pas à s’ingérer dans les décisions d’une entreprise, il est de son devoir de se préoccuper de l’avenir du personnel et de veiller, lorsque c’est le cas, au bon exercice du service public républicain. Il est donc normal de s’enquérir des desseins des dirigeants et de réagir en conséquence.

Tout en n’oubliant pas que la responsabilité de la tutelle, à savoir l’Etat et la CDC, est toujours engagée lorsqu’il s’agit de choix importants pour La Poste.

Paris, le 29 juin 2015
Le Secrétaire Général
Philippe CHARRY