Réunion à Bercy du 2ème comité de suivi du contrat d’entreprise 2013-2017 entre l’Etat et La Poste : une volonté affichée mais le compte n’y est pas…

Présidé par le ministre de l’économie, M. Macron, le 2ème comité de suivi du contrat d’entreprise 2013-2017 entre l’Etat et La Poste s’est réuni le vendredi 6 novembre. Les fédérations syndicales représentatives de La Poste, dont FO, étaient présentes autour d’une table où siégeaient également le président de La Poste, M. Wahl, et certain de ses collaborateurs ; le président de la Commission supérieure du service public des postes et communications électroniques, M. Launay ; le président de l’autorité de Régulation des Communications électroniques et des postes, M. Soriano ; plusieurs associations de consommateurs dont l’AFOC.

Ce comité a pour but, chaque année, d’assurer le suivi de l’exécution des quatre missions de service public dévolues à La Poste : le service universel du courrier ; le transport et la distribution de la presse ; la présence postale territoriale ; l’accessibilité bancaire.

Si, à cette occasion, le caractère essentiel des dites missions a été unanimement réaffirmé, ce consensus de principe fut tempéré par un rappel au réel : un financement en peau de chagrin rendant problématique la pérennité du service rendu. Ce qui laisse plusieurs centaines de millions d’euros à la seule charge de La Poste, obérant ainsi à terme sa viabilité.

Alertant sur cette situation, Philippe Charry, Secrétaire Général de FO Com, a invité l’Etat à respecter sa signature en cessant de trancher, de façon unilatérale et intempestive, dans des dotations déjà en régression régulières.

En effet, si un relatif équilibre budgétaire règne sur le plan du maillage territorial des points de contact postaux, on ne peut en dire autant des trois autres composantes des missions de service public. Philippe Charry a déploré que, face au déclin des volumes du courrier, règne une sorte de fatalisme en se contentant d’augmenter le prix du timbre. Ce qui ne pourra qu’accélérer un processus que La Poste allemande a du, de son côté », enrayer ces dernières années. Sans pour autant négliger le virage de la transformation numérique.

De la même façon, il a mis en garde contre la baisse programmée du soutien financier de l’Etat à l’accessibilité bancaire des populations modestes, centrée sur l’utilisation du Livret A comme compte courant. La fracture sociale risque ainsi de s’élargir.

En outre, le secrétaire général de FO Com a insisté sur le risque le plus immédiat, à savoir l’enlisement des discussions sur les dotations publiques relatives au service public postal de la presse. Car l’accord tripartite fondé sur les travaux de la Commission Schwartz arrive à échéance le 31 décembre prochain. A cette date, si un nouveau contrat n’est pas signé, La Poste verra sa dotation presse, déjà fort amputée, réduite juridiquement à néant. Alors qu’elle supporte déjà plus du tiers du coût du transport de la presse. Il est impératif que l‘Etat assure la « soudure » entre l’expiration du contrat en cours et la signature d’un nouveau texte. En veillant à rétablir un système de financement soutenable pour toutes les parties.

En tout état de cause, le bon exercice du service public postal repose aussi sur des postières et des postiers en nombre suffisant pour assurer ces missions qui sont leur cœur de métier et auxquelles les Français sont attachées. Les 7 350 emplois supprimés en 2014 à La Poste et les 5 097 disparus au 1er semestre 2015 contredisent la volonté affichée de défendre et promouvoir le service public postal.

Paris, le 9 novembre 2015
Le Secrétaire Général
Philippe CHARRY