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Inégalité salariale : cette réalité sociétale n’épargne pas les postières

Inégalité salarialeUne récente étude européenne a posé la question de l’inégalité dans la rémunération et plus précisément en ce qui concerne la rémunération liée aux performances. Tout d’abord cette dernière a tendance à se développer partout dans l’Union Européenne mais plus précisément dans les grandes entreprises, parmi les tranches supérieures de rémunération, dans certains secteurs, pour un travail à temps plein et bénéficiant aux hommes.

La rémunération liée à la performance étant en pleine croissance, les décideurs politiques européens ont collecté des données, cherché les causes et sensibiliser sur ce point. Certes, se sont mis en place des dispositions légales et des amendements aux conventions collectives ont été proposés.

Aujourd’hui, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes dans l’UE reste important (14,1%) et a à peine diminué de moins de deux points ces dix dernières années. Selon l’étude Zwysen en 2021, cette rémunération liée aux performances lie le salaire à la performance individuelle, permet une plus grande flexibilité et génère un paquet salarial plus attractif et donc une plus grande différenciation entre les travailleurs. Nous sommes passés en Europe de moins de 20% des travailleurs en 2000 à presque un tiers en 2015.

Les femmes sont moins susceptibles de percevoir une rémunération liée aux performances car elles occupent des emplois selon les secteurs différents de ceux des hommes. Elles sont plus souvent positionnées sur des emplois à temps partiel et sur des contrats temporaires, dans des petites entreprises et dans les services publics où les femmes sont plus fortement représentées. Et dans le cas où les femmes bénéficient de primes liées à la rémunération liée à la performance, celles-ci sont quatre fois ou plus élevées pour les hommes !

Certes l’article 4 de la directive 2006/54/CE interdit toute discrimination directe ou indirecte sur le sexe en ce qui concerne tous les aspects de la rémunération. Cela étant, la réalité est que nous sommes confrontés à de la discrimination indirecte (affaire 96/80 Jenkins ou 170/84 Bilka-Kaufhaus). De même, il existe une obligation de procéder à une évaluation conjointe des rémunérations lorsque les rapports révèlent un écart entre les sexes de plus de 5%.

Alors que font (ou pas) les entreprises comme La Poste ? Des statistiques sont réalisées faisant apparaître des écarts de rémunération moyenne notamment chez les cadres et ingénieurs de 5 à 7.5% (CDSP du 25 février 2022) selon les tranches d’âge mais après application d’un seuil de pertinence et d’une pondération, l’écart n’est plus que de 0,19%… Cette année, le Groupe a débloqué 400K€ pour l’égalité entre les femmes et les hommes : 109 femmes se sont vues augmentées au retour de leur congé maternité et trois femmes font partie des 10 plus hautes rémunérations du Groupe et ? Il subsiste toujours des inégalités salariales pour les femmes.

Les femmes dans l’UE gagnent en moyenne, près de 13% de moins que leurs collègues masculins. Les différences varient fortement d’un pays à l’autre : en 2020, le plus grand écart de rémunération entre hommes et femmes a été enregistré en Lettonie (22,3%), tandis que le pays avec l’écart de rémunération le plus faible est le Luxembourg avec 0,7%. La France est toujours à 15,8% alors à quand un vrai changement ?

L’égalité professionnelle se cantonne-t-elle à des raisonnements arithmétiques ?

Il y a des objectifs qui peuvent prendre 1000 ans à être atteint…
C’est en tout cas ce qu’on pourrait penser du combat perpétuel visant à éradiquer les inégalités entre les femmes et les hommes. Même si des politiques mises en place dans la sphère professionnelle engagent à davantage de transparence pour atteindre cette égalité, ce tabou a encore de belles années devant lui.
Mais outre les diverses lois nécessaires pour répondre à cet enjeu, la mobilisation des entreprises est désormais indispensable pour faire progresser la démarche égalitaire.

L’emploi des femmes : L’ennemi numéro 1 des écarts de rémunération

La crise a révélé au grand jour les inégalités entre les femmes et les hommes. De nouvelles sont apparues, fondées en particulier sur le développement du temps partiel. Auparavant, la pauvreté était corrélée principalement au chômage. Maintenant, on peut avoir un emploi et être en situation de pauvreté, ce qui est particulièrement le cas des femmes étant à temps partiel et ayant de faibles salaires horaires. Entre 1975 et 2000, le taux d’emploi en temps partiel a été multiplié par deux, passant de 8,3 % à 17,3 %. Depuis une vingtaine d’années, il évolue peu mais au cœur de cette stagnation, 76 % des temps partiels sont occupés par les femmes. L’économiste Françoise Milewski met en lumière les conséquences économiques de la pandémie sur l’emploi des femmes, amplifiant leur précarité et renforçant les inégalités femmes-hommes au travail.

Face à ce contexte, il faut également mettre en perspective celui de la ségrégation professionnelle. D’après l’Insee, seules trois professions parmi les vingt les plus courantes sont communes aux femmes et aux hommes (nettoyeurs, employés de libre-service du commerce, aides de cuisine). Les professions liées à la santé et à l’action sociale constituent une part importante de l’emploi féminin, alors que les hommes sont davantage regroupés dans les métiers liés à la construction, au transport et à l’entreposage. Ce stéréotypage des métiers s’accompagne également d’inégalités au niveau hiérarchique et d’accès au poste les mieux rémunérés : 22,8 % des postes occupés par les hommes correspondaient à des emplois de cadres en 2017, contre 17,5 % pour les femmes. Pour les hommes, trois professions parmi les vingt les plus fréquentes correspondent à des emplois de cadres, contre une seule pour les femmes. Parmi ces emplois de cadres pour les hommes, deux correspondent à des activités liées à l’informatique, secteur très masculin dès les filières d’études. Il est alors avéré que l’orientation scolaire, différenciée selon le sexe, est en mesure d’avoir des effets à long terme sur les emplois occupés et, au final, sur les inégalités salariales.

Index égalité ou égalité mise à l’index

Instauré par la loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel » du 5 septembre 2018, l’index égalité vise à mesurer et corriger les écarts de rémunération dans les entreprises. Avec cet outil, les entreprises passent d’une obligation de moyens à une obligation de résultats, moyennant sanctions si les objectifs ne sont pas atteints. Selon une étude du ministère du Travail en 2019, réalisée auprès de 40 000 entreprises françaises de plus de 50 salariés, seules 6 % des entreprises versent des salaires égaux à leurs employés. Pour les entreprises de 1 000 salariés, seules 1 % d’entre elles sont exemplaires.
Cet index est probablement une avancée permettant l’établissement d’indicateurs, mais ne changent pas les choses en profondeur. Il ne s’attaque ni aux freins ni aux barrières, évitant ainsi les questions de fond. De l’objectif initial au travers d’une loi d’instaurer un logiciel permettant d’identifier l’ensemble des problématiques salariales, la ministre du Travail opérait un virage en 2018 aboutissant à une méthodologie discutable, basée sur des critères perfectibles, pouvant permettre à des entreprises de se mettre à l’abri des sanctions même en cas d’inégalités avérées. Alors qu’il y a urgence à agir, il y a un risque d’installation d’un immobilisme forcé, dont la cause est double. D’une part, il est relativement facile d’obtenir une « bonne » note. D’autre part, la méthode de calcul de l’index égalité a pour effet de masquer une grande partie des écarts de rémunération.

Force Ouvrière avait pourtant proposé la mise en place d’un outil national garantissant simplicité, transparence et égalité de traitement. Et on peut constater que même au travers des lois, des accords ou directives, les faits sont encore bien trop présents, souvent consternants, et où la perception de chacun se trouve biaisée par des effets d’annonces. L’égalité professionnelle est-elle réellement si compliquée à obtenir ?

Un bilan de l’index égalité doit être fait sans concession. Nous revendiquons sa révision et son amélioration afin qu’il permette d’aboutir réellement à l’égalité salariale. Nous sommes également favorables à des indicateurs plus larges sur la proportion de femmes parmi les bas niveaux de classification et les 10 % de salaire les moins élevés.

Pour FO, c’est par la négociation et la mobilisation que les évolutions accomplies sont importantes, l’égalité étant un volet constituant les Négociations Annuelles Obligatoires dans les entreprises. La réussite de droits nouveaux pour les femmes, c’est aussi en gagner pour tous ! Articuler les temps et agir pour infléchir la flexibilité des temps ancrée dans notre société, ou bien rendre accessibles aux femmes certains postes en aménageant ces derniers permettent l’amélioration des conditions de travail de toutes et tous.

le saviez-vous ?

Le 8 novembre dernier, la France a ratifié la Convention n° 190 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) relative à l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail (dont la violence fondée sur le genre).
Depuis son adoption par l’OIT à l’occasion de son centenaire en 2019, Force Ouvrière, aux côtés de la Confédération Syndicale Internationale (CSI) et la Confédération européenne des syndicats (CES), n’a cessé d’inciter la France à procéder au plus vite à sa ratification.
Nous prenons acte de la promulgation de cette loi et appelons le gouvernement français à faire preuve dès maintenant d’ambition en allant au-delà du droit national existant afin de créer de nouveaux droits. FO sera vigilante, dans le cadre du suivi régulier de la convention par les organes de suivi et de contrôle de l’OIT, à ce que la législation et la pratique nationale soient par ailleurs en conformité avec la convention. En effet, comment les mesures législatives actuelles pourraient-elles suffire alors que les déclarations de violences sexistes et sexuelles au travail continuent de progresser ?

Objectif 8 mars: en route vers l’égalité professionnelle

En 1791, Olympe de GOUGES écrit la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ». Il fallait oser ! Depuis, les siècles ont été ponctués de combats féministes pour les droits des femmes et l’égalité entre les sexes : création obligatoire d’écoles des filles dans les communes de plus de 800 habitants (loi Falloux) en 1850, suppression de la notion de salaire féminin en 1946 ou encore, loi pour l’égalité réelle entre les hommes et les femmes en 2014. En évoquant cette dernière date, on ne peut que constater qu’il y a encore du chemin à faire. Parmi les nombreux combats, deux reviennent régulièrement sur le devant de la scène : les violences et l’égalité professionnelle.

Combattre les violences faites aux femmes !

Ce sont les femmes qui sont particulièrement victimes de violences, de sexisme, de harcèlement y compris sur le lieu de travail. Selon le bilan provisoire de la délinquance réalisé par le service statistique du ministère de l’intérieur, les signalements de violences sexuelles enregis­trés par les services de police et gendarmerie ont augmenté de 33 % en 2021. Le dépôt de plainte reste encore minoritaire dans ces types de faits. On dénombre hélas 113 féminicides en 2021.

Ces violences inacceptables sont aussi des obstacles à l’égalité. La confédération FO se mobilise sans relâche pour lutter contre toutes ces formes de violences et leurs impacts dans le monde du travail.

Où en est l’égalité professionnelle ?

Selon le collectif féministe « Les Glorieuses », l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes qui avait légèrement diminué de 2018 à 2020 a rebondi pour atteindre 16,5 % en 2021, en partie en raison de la crise sanitaire. Ce constat est identique à l’échelle européenne.

A La Poste, depuis de nombreuses années les postiers sont aussi des postières. Les effectifs globaux du Groupe en 1978 étaient féminins à 37% seulement, rappelons que l’ouverture des concours aux femmes ne s’est faite qu’en 1972 ! Depuis, la parité a lentement progressé vers l’équilibre et l’a même dépassé en 2020 où les postières représentent désormais 52 % des effectifs de La Poste.

Concernant l’écart de rémunérations, La Poste mobilise chaque année un budget négocié pour réduire les inégalités salariales. En 2019, 370 femmes ont pu bénéficier d’une enveloppe de 300 K€ et les années suivantes, 400 K€ sont consacrés chaque année à cette mesure de rééquilibrage salarial.

Le combat syndical ?

Nous devons chaque jour et à chaque niveau de l’organisation syndicale lutter contre les inégalités de rémunération et les inégalités de promotions. Nous devons lutter ensemble contre les stéréotypes et les discriminations, contre les violences sexistes et sexuelles au travail.

Nous devons être vigilants sur le terrain de la bonne application des accords et des process qui garantissent la protection de tous en matière d’égalité, en particulier sur celui signé par FO Com en 2019, le 4ème accord relatif à l’égalité entre les hommes et les femmes. Négocier, militer pour l’égalité professionnelle est inhérent à notre combat syndical qu’il soit local, national, européen ou mondial.

Le 8 mars n’est pas un « marronnier », une date qui revient telle l’hirondelle au printemps, mais bien un moyen de rappeler que l’égalité entre les hommes et les femmes est un combat de chaque jour. Faisons de chaque jour un 8 mars !

[Télécharger l’affiche]

 

Droits des femmes, un élan seulement féminin ?

En France, les inégalités entre les femmes et les hommes perdurent. Depuis de nombreuses années, nos différentes actions menées ont pu trouver écho, tant en France dans nos entreprises qu’au niveau international avec UNI Global Union. Négociations et signatures d’accords « Égalité professionnelle », avancées obtenues sur les mesures salariales, sensibilisation sur les stéréotypes de métiers,… Autant de prises de conscience de la part des entreprises mais le compte n’y est pas !

Les femmes : grandes perdantes sur tous les fronts !

Avec un écart entre les femmes et les hommes de 25,7 % pour les salaires et de 42 % sur les pensions de retraite, la lutte pour l’égalité est un fil rouge perpétuel. Et ce n’est pas l’actuel projet de réforme des retraites qui changera la donne…
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Comment peut-on promouvoir le « travail égal = salaire égal » et continuer de constater ces chiffres aberrants ? De plus, la majorité des emplois à temps partiel sont proposés aux femmes, soit parce qu’elles en font la demande, mais souvent de manière imposée. C’est ainsi que nous pouvons constater que 30 % des postes à temps partiel sont occupés par des femmes quand seule-ment 8 % des hommes y sont représentés.

Autre constat : des processus de prévention doivent être mis en place afin de faire cesser les violences sexistes et sexuelles sur le lieu de travail. Résultat ? Aujourd’hui encore, 4 femmes sur 5 en ont été victimes.

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En juin 2019, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a voté la convention 190, qui offre une palette de mesures pour lutter contre ce lourd phénomène. Néanmoins, ces dispositions ne peuvent s’appliquer que si les États membres de l’OIT ratifient cette convention et la transposent dans leurs propres lois nationales.

En France, des annonces avaient été faites par la Ministre du Travail suite à la naissance de cette convention, mais rien n’est fait à ce jour. À croire que nous n’avons pas la même conception de la signification du mot « urgence ».

Dans ce tableau sombre, les syndicats portent le flambeau

Rappelons que la possibilité donnée aux femmes de se syndiquer librement n’apparaît qu’en 1920. Il faut attendre l’après-guerre pour trouver des chiffres de syndicalisation. Ainsi il y a 100 ans, seule une femme sur sept était syndiquée alors que celles-ci représentent 30 % de la population active. Ce taux de syndicalisation concorde avec la réforme qui supprime l’autorisation nécessaire du mari. Leurs embauches faites entre les deux guerres sont sous-4qualifiées, avec des travaux répétitifs, qui viennent souvent nier leur féminité tout en utilisant leurs qualités.

Malgré les aspects négatifs, le travail hors de leurs foyers et particulièrement en usine engendre des conséquences exceptionnelles : elles découvrent l’indépendance, la solidarité, l’appartenance à un collectif. Il en découle une fierté et un réel attachement à leur travail qui leur apporte à la fois une identité sociale et une pro-motion, bien au-delà d’une simple source de revenus.

À FO Com, nous considérons que l’impulsion donnée depuis cette époque ne doit pas être portée seulement par les femmes. Encore beaucoup de choses restent à conquérir collectivement.3 Travail égal/salaire égal, meilleure articulation des temps de vie, détruire le « plafond de verre » de l’évolution professionnelle, lutter contre les stéréotypes et les discriminations… Il reste encore du chemin à parcourir. Et nous sommes fiers d’avoir pu vivre à l’intérieur même de notre syndicat un fait marquant : en 73 ans d’existence, la Fédération FO Com a élu en 2019 la première femme Secrétaire Générale.

Cependant, nous restons inquiets de la non prise en considération de l’ampleur de la situation des femmes par l’ensemble des acteurs concernés. Car oui, l’avenir des droits des femmes est l’affaire de toutes et tous. La route est encore longue et cet élan ne saurait être seulement féminin.

L’égalité : une raison de lutter contre le projet de réforme des retraites !

Ce projet de réforme ne réglera pas le scandale des inégalités. L’égalité n’est d’ailleurs pas son but même si c’est son argument majeur. L’objectif est de réaliser des économies sur le dos des futurs retraités et, in fine, de drainer l’argent mobilisé pour les retraites vers les fonds de pension. Pour supprimer les inégalités de retraites, il existe des moyens…
Commençons par supprimer les inégalités salariales entre les femmes et les hommes mais aussi revaloriser les métiers dits féminins, payés en moyenne 19 % de moins que les métiers dits masculins. Il faudrait également baisser le temps de travail pour permettre aux femmes comme aux hommes de s’occuper des enfants, lutter contre le sous-emploi des femmes, les temps partiels et la précarité, mettre en place un Service public de la petite enfance pour permettre aux femmes de continuer à travailler, prendre en charge la sur-cotisation retraite des temps partiels.
Et puis si l’on veut réellement lutter contre les inégalités, il faut revenir sur les réformes qui se sont succédées depuis 1993 et qui ont conduit à une diminution du montant moyen des pensions de droit direct à chaque génération pour celles nées à partir de la fin des années 1940 : baisse du rendement des points dans les régimes complémentaires, hausse de la durée de référence pour une carrière complète dans les régimes de base, mise en place de la décote, dégradation du marché du travail, gel du point d’indice dans la Fonction publique, hausse du chômage à partir des années 1980…

Égalité Femmes/Hommes : pourquoi doit-on encore en parler ?

en dépit des lois multiples sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, nous nous rendons compte que les femmes sont, encore et toujours, moins bien payées. En France, 83% des 33,8 millions de femmes, âgées de 25 à 49 ans travaillent. Même si le principe de l’égalité salariale figure dans le Code du travail depuis 1972, les femmes gagnent toujours 25% de moins que les hommes pour un poste égal, tous secteurs d’activité confondus, et 37% de moins à la retraite. Le quotidien des femmes est toujours marqué par les inégalités salariales, la précarité et les violences sexistes et sexuelles.
l’égalité professionnelle est le thème fort de la Journée Internationale pour les Droits des Femmes qui s’est déroulée le 8 mars 2019. Depuis 1911, les femmes du monde entier ont une journée commune annuelle afin de faire entendre leurs voix. Le 8 mars est reconnu, en 1977, comme une des 87 journées internationales par l’ONU. De tout temps, les femmes se battent pour plus de droits et d’égalité. Cette journée est la journée de leur lutte.
ce combat, fo le partage et revendique depuis toujours l’égalité de rémunération, ainsi que la garantie de la dignité et de la liberté des travailleurs quel que soit leur sexe. C’est pourquoi FO réclame depuis des années une obligation de résultat de l’employeur plutôt qu’une obligation de moyens. La loi de septembre 2018 sur l’avenir professionnel entérine cette demande. Les entreprises devront établir annuellement leur note en utilisant le barème de l’Index Égalité. Les entreprises bénéficieront de trois ans afin de corriger les écarts constatés entre les femmes et les hommes, sous peine de pénalité financière. FO est satisfaite de cette avancée malgré un manquement au niveau des pénalités qui devraient être systématiques.
focom a toujours défendu l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes au sein de La Poste et d’Orange. À La Poste, le troisième accord « Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes», signé par FO le 3 juillet 2015, a été prorogé d’une année. FOCom a obtenu de nouvelles mesures dans cet accord, notamment sur la parentalité, la lutte contre le sexisme et les stéréotypes, le respect du temps de travail et de l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. Chez Orange, FOCom joue un rôle prépondérant dans les négociations des accords sur le sujet, notamment en termes de rémunération, de carrière et de recrutements.
force est de constater que le sujet sur lequel ces deux entreprises évoluent peu reste le temps partiel. En effet, les femmes sont plus souvent contraintes de prendre un temps partiel. Ce temps réduit au sein de l’entreprise leur permet de gérer plus facilement leur travail et la vie de famille, mais leur permet également des dépenses moindres en matière de frais de garde, ces derniers restant très élevés malgré les aides financières des entreprises.
aujourd’hui, nous déplorons trop souvent que l’entreprise demande aux agents en temps partiel les mêmes résultats qu’aux agents en temps plein. Comment réaliser 100% des résultats en 80% de temps de travail ? Cette pression se ressent sur toutes les femmes en temps partiel. Il est inadmissible que le monde moderne contraigne encore plus les femmes pour l’unique raison qu’elles demandent à accéder au monde du travail.
Il est du devoir des entreprises et de la société de trouver un équilibre entre ces deux vies qui aujourd’hui s’opposent au lieu de s’équilibrer. C’est notamment en ce sens que FOCom revendique systématiquement la prise en charge par les entreprises des cotisations de retraite des temps partiels, comme elles le font pour les TPAS/TPS. Il est tout autant inadmissible que les femmes soient victimes financièrement des choix durant leur carrière. Sachant que les femmes sont majoritaires parmi les bas salaires, FO revendique l’augmentation de ceux-ci. Dans la Fonction publique, les femmes représentent 62% des personnels. Il est donc plus que nécessaire de revaloriser leur point d’indice.
Afin de permettre aux femmes d’évoluer professionnellement, pour FO, augmenter l’indemnisation du congé parental au niveau de l’arrêt maladie pour permettre une parentalité partagée serait une solution, à laquelle pourrait s’associer un allongement du congé paternité à au moins un mois et le rendre obligatoire. Chaque entreprise devrait soulager ses agents en investissant massivement dans les services publics pour garantir le droit à une place d’accueil pour chaque enfant.
cette journée du 8 mars est également l’occasion de rendre hommage aux femmes victimes de violences. Elles en sont victimes quotidiennement partout dans le monde, au travail, dans le milieu conjugal et dans la rue. Les chiffres des violences faites aux femmes sont en hausse : + 22% en 2018. Plus qu’un symbole, l’égalité constitue plus que jamais une PRIORITÉ. Sans cette égalité, il ne saurait y avoir de justice sociale. Et comme le disait si bien Rosa Luxembourg : «Celui qui ne bouge pas ne sent pas ses chaînes ». Alors, toutes et tous, en mouvement !


Une note pour lutter contre les inégalités entre les femmes et hommes
Parmi les mesures phares de la « loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel » du 5 septembre 2018, figure un index de l’égalité salariale que doivent mettre en œuvre les entreprises de plus de 1 000 salariés. Celles qui auront obtenu moins de 75 points devant mettre en place des actions correctives avant le 1er mars 2022 pour redresser les écarts sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à 1 % de la masse salariale.
Lors de la présentation de cette grille de notation par le Gouvernement, FO avait considéré que la démarche constituait une avancée tout en relevant les « failles » du système de notation retenu. Sur une échelle de 100 points, l’absence totale d’écart salarial en rapporte 40, l’égalité devant les augmentations annuelles = 20 points, l’absence d’écart dans les promotions = 15 points, les mises à niveau de salaire au retour du congé maternité = 15 points, la présence des femmes parmi les plus hautes rémunérations = 10 points. Ce qui fait qu’une entreprise peut obtenir une « bonne note » tout en maintenant des écarts de salaires.
Orange a obtenu 94 points. Pour l’instant, c’est une des meilleures notes parmi les grandes entreprises qui devaient communiquer la leur à partir du 1er mars. FOCom est curieuse de connaître le mode de calcul de celle d’Orange…

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VIOLENCES FAITES AUX FEMMES :
IL FAUT QUE CELA CESSE!

Malgré les années, les annonces, les actions, les femmes demeurent particulièrement victimes de violences sexistes et sexuelles, y compris sur le lieu de travail. Les chiffres sont sans appel. Parmi les femmes salariées: 82 % ont été victimes d’agissements sexistes ou sexuels, 20 % de harcèlement sexuel au travail, 4,7 % de viols au travail (seuls 5% des cas sont portés devant la justice).
Pour FO, ces violences sont inacceptables, et portent gravement atteinte à la santé physique et mentale des victimes. Plus largement ces attaques à la dignité et à l’intégrité physique sont autant d’obstacles à l’égalité.
FO agit donc au quotidien aux niveaux national et international pour développer une politique globale de lutte contre l’ensemble des violences.
C’est pourquoi Force Ouvrière revendique et défend l’adoption d’une convention contre les violences et le harcèlement au travail par l’Organisation Internationale du Travail, lors de son centenaire en 2019. FO souhaite également la mise en place de véritables mesures de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail, mais aussi d’accompagnement et de protection des victimes tout au long de leur parcours dès le signalement. Enfin, il faut que les moyens des institutions représentatives du personnel soient renforcés pour exercer leurs missions et prérogatives contre les violences sexistes et sexuelles. Pour Force Ouvrière, la lutte contre les violences faites aux femmes sur le lieu de travail est une nécessité pour aboutir à l’égalité professionnelle.